Le Mali demain à Monastir pour préparer le Malawi, le 3 septembre. Sami Trabelsi, le sélectionneur national, aborde la ligne droite menant au match de vérité à Blantyre. Etat des lieux, ambitions et mode d'action, le patron des Aigles de Carthage parle de tout cela à la veille du test malien. Visiblement l'équipe nationale n'a pas trop à se plaindre d'avoir choisi la ville de Monastir pour le stage précompétitif ? Ah oui, je remercie vivement les autorités et les sportifs de la région qui nous ont entourés de leur sollicitude. Si c'était à refaire, croyez-moi, nous le referions. Où en sont les joueurs expatriés ? Sont-ils tous avec le groupe ? Ils sont tous là à l'exception de Khaled Souissi qui devait jouer avec Arles-Avignon lundi soir et que l'on attend aujourd'hui à Monastir. Hier matin, Sami Allagui nous a rejoints. L'attaquant de Mayence pète la santé en ce début de saison? Dimanche, devant le Bayer Leverkusen, il a été l'auteur d'un grand match sanctionné par un joli but. Une semaine auparavant, il avait déjà marqué en coupe d'Allemagne. Nous avons au fond toujours compté sur Allagui, d'autant qu'il s'est vite intégré dans le groupe. Il n'en reste pas moins qu'on attend davantage de lui : sa technique lui permet d'occuper différents postes. Ainsi, contre le Tchad en éliminatoires de la CAN et face au Soudan en amical, il a animé le côté droit de l'attaque. Mais on sait qu'il peut également devenir une première pointe fixe comme il peut évoluer légèrement en retrait. Ses qualités et sa motivation en font un attaquant éclectique très précieux. Avec Issam Jemaâ, un footballeur qui pèse très lourd et qui a été toujours là pour donner le plus attendu, Allagui forme un intéressant tandem d'attaque. «Akaïchi : un rapport complémentaire s'impose» Les pros d'Europe étaient tous venus à l'exception de l'attaquant Ahmed Akaïchi dont le club Ingolstadt (D2 allemande) invoque une blessure pour demander son exemption… Ingolstadt avance l'alibi d'une blessure pour tenter de soustraire son attaquant tunisien au test malien. Pourtant, samedi dernier, il a pu disputer les 28 dernières minutes du match perdu par son club à Dusseldorf (4-1). Pour sa première sortie en Allemagne, nous ne voudrions pas créer un conflit inutile avec son club ou un quelconque litige d'ordre médico-juridique : pour un tel match amical, les internationaux doivent rejoindre leur sélection nationale 72 heures au moins avant la date de la rencontre. Il faut dire que le club de Bundesliga 2 a accordé à Akaïchi une autorisation de 24 heures pour rentrer en Tunisie pour affaires personnelles. Ce lundi (hier, Ndlr), il se trouvait encore en Tunisie. Maintenant, nous attendons un rapport médical complémentaire de la part du staff allemand. Si ce rapport ne nous convainc pas trop, nous exigerons une contre-visite. Quoi qu'il en soit, Akaïchi m'a contacté à plusieurs reprises pour m'exprimer sa volonté de venir en équipe de Tunisie. Qu'attendez-vous au vrai du test de demain soir à Monastir devant le Mali notamment pour ce qui concerne les huit expatriés convoqués (Akaïchi étant hors course)? Les pros d'Europe sont naturellement à l'heure qu'il est plus en forme, plus compétitifs. Leurs championnats ont déjà commencé et cela leur accorde un certain avantage. J'attends d'eux qu'ils puissent tirer le groupe vers le haut de par leurs qualités techniques et le rythme qu'ils savent mettre. En même temps, j'attends davantage d'intégration de leur part, partant du principe que la priorité va toujours à la notion de groupe et de cohésion. Il n'y a point de joueurs irremplaçables mais on peut aller de l'avant dans le cadre d'une structure ambitieuse, homogène et habitée par un bon état d'esprit. «Une défense moins basse» Les Aigles du Mali représentent-ils le sparring-partner idéal? Trois joueurs sur les vingt-cinq convoqués évoluent dans le championnat local. Ces dernières années, les Maliens ont pris l'habitude de jouer dans les plus grands clubs européens. J'attends qu'ils apportent demain soir une opposition sérieuse et consistante, surtout qu'on aura affaire à un ensemble très technique et privilégiant l'exploit individuel au détriment de l'agressivité et de la puissance physique. A propos de style caractéristique, de quel ancien sélectionneur vous sentez-vous le plus proche? Il faut admettre que les qualités des joueurs ne sont pas pareilles. Pourtant, malgré son style défensif assez prononcé, le franco-polonais Henry Kasperczak m'aura beaucoup marqué. Personnellement, j'essaie d'avoir des joueurs aux qualités techniques prononcées et capables d'assurer la maîtrise du jeu. Dans mon propre schéma tactique, les zones de récupération ne sont pas les mêmes par exemple que celles prônées par Kasperczak. Nous essayons de récupérer plus haut alors que, jadis, du temps où je jouais dans la sélection de Kasperczak, nous pratiquions une défense basse ou mi-basse. Enfin, avez-vous déjà en tête le onze que vous comptez aligner demain soir? Non, pas encore. Surtout que parmi les internationaux expatriés, seul Houcine Ragued a pris part au travail avec le groupe.