Par Mahmoud LARNAOUT* Les jeunes ? Indeed, Les jeunes diplômés chômeurs ? Oui, Les jeunes non diplômés sans emploi ? Certes, Les démunis de tout bord ? Sans doute, Les jeunes étudiants inquiets pour leur avenir ? O.K. Une masse populaire de tout âge, des Cadres de la nation, des membres des professions libérales, des entrepreneurs sous le joug de la dictature intolérable et de l'humiliation exercées à leur encontre par le pouvoir et des pratiques mafieuses diffuses ? Indubitablement. Maintenant que cela est écrit, voyons voir de plus près : Il y a également des strates de discours et d'actions qui se sont superposeés tout au long des cinquante années écoulées surtout depuis la fin de règne du leader Bourguiba jusqu'à l'effroyable dictature policière de Ben Ali : des opposants indépendants, des partis de réelle opposition, des intellectuels, des militants d'associations de la société civile, d'autres encore, des artistes et des intellectuels. Je parlerai de ces deux derniers car ce sont ceux que je connais le mieux : Fadhel Jaïbi , Jalila Baccar, Taoufik Jebali, Raja Ben Ammar, Moncef Saïm, Nouri Bouzid, Ezzeddine Ganoun, Sghaïer Ouled Ahmed, Ezzeddine Madani, Fadhel Jaziri, Mohamed Garfi, Salah Garmadi, Taoufik Baccar, Habib Zannad, Frej Chouchane… and Co… ont milité avec bravoure et se sont mis à dos les têtes des pouvoirs, leurs acolytes et leurs réseaux dans une lutte sans merci, dans la crainte continue de la censure et de l'interdit et quelquefois même de l'atteinte à leur intégrité physique; ils ont contribué à semer les graines de la révolution depuis les années soixante et jusqu'aux années 2011. Ceux-là, en sus des hommes de tout bord, militants engagés, embastillés et torturés, ne les oublions pas car cela serait de l'ingratitude injuste à leur égard. Ils ont eu le mérite d'avoir dit, fait et subi, tandis qu'une grande partie de la masse était silencieuse sinon laudative, souvent complice et quelquefois coupable. Même les hommes politiques d'envergure du temps de Bourguiba étaient, les longs vingt trois ans de Ben Ali, silencieux et recroquevillés sur eux-mêmes y compris ceux provisoires que l'on voit aujourd'hui, avec le respect que nous leur devons, au sommet de l'Etat. Et maintenant que la Révolution a eu lieu, il ne faudrait pas, non plus, que les partis politiques et leurs leaders s'approprient seuls la Révolution, cela serait indécent et malhonnête. Je vous invite, Mesdames et Messieurs des partis à un peu de retenue et d'humilité, à faire une analyse réaliste de ce soulèvement et à évaluer à sa juste valeur votre participation. Ne vous donnez pas indûment le beau rôle principal et n'oubliez pas que vous avez, quant à la Révolution et comme beaucoup d'entre nous, pris le train en marche. La Révolution n'est pas encore accomplie et nous avons tous un long chemin incertain pavé d'embûches à parcourir. Good Luck la Tunisie. A bon entendeur et lecteur salut.