Au point de passage de Ras Jedir, le trafic routier est presque inexistant, toute les journées d'hier et d'avant-hier matin. Les couloirs sont, la plupart du temps, vides. Juste quelques camions chargés de légumes et fruits prennent de temps à autre la direction de la Libye. Dans l'autre sens, quelques voitures luxueuses transportant des familles franchissent la frontière. Les personnes à bord se méfient des déclarations. Elles évitent même de croiser les regards des présents. Elles paraissent pressées, la tête ailleurs. Indice qui ne tromperait pas. De toute façon, tout le monde dit que les tout prochains jours seraient décisifs pour le régime Gueddafi; un coup imminent se préparerait à l'horizon. D 'ailleurs, on a enregistré, dernièrement, à Zarzis, un flux de Libyens venus de Tripoli et qui cherchent à louer des maisons. Heureusement qu'en ce mois saint, des associations caritatives comme "El Wafa" "Ettaaouen" "Errahma" organisent le soutien matériel à ces nouveaux ressortissants, aux autres réfugiés ainsi qu'à tous les démunis . D'autre part, l'arrivée sur le sol tunisien de quelques dissidents libyens au port d'El Ketf de Ben Guerdane ou de fuyards, à travers des pistes sahariennes, se poursuit pratiquement tous les jours. A signaler que non loin du poste frontalier de Ras Jedir, la présence de l'armée tunisienne, en grand nombre, attire l'attention et les blindés sont bien postés dans les alentours . Dans le camp de Choucha où la canicule est à la limite du supportable, le nombre de réfugiés a diminué par rapport aux mois précédents. Les organisations humanitaires mondiales telles que le Haut commissariat aux réfugiés, l'OIM, la Croix-Rouge italienne... gèrent la situation ,avec la collaboration de l'armée nationale. L'ambiance semble calme mais l'hygiène mérite un peu plus d'attention. 45 blessés libyens à l'unité médicale de Dehiba D'autre part, plus de 45 blessés parmi les insurgés libyens ont accédé, durant ces dernières 24 heures, au territoire tunisien par le poste frontalier de Dehiba. Les blessés ont été accueillis à l'unité médicale de Dehiba et à l'hôpital régional de Tataouine et transférés, par la suite, vers des cliniques privées du centre et du nord du pays.