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Café des délires
Reportage : Sidi Bou Saïd — Café Sidi Chebaâne
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 08 - 2011

• Un patrimoine en péril, des clients plumés et un service qui laisse à désirer
Le café Sidi Chebaâne, rien de plus agréable à la vue. Ce café offre aux yeux des visiteurs un des paysages les plus enchanteurs de la Méditerranée. C'est presqu'un péché que de visiter Sidi Bou Saïd sans passer par le café Sidi Chebaâne. Jadis ce coin offrait un repos à l'esprit, de la quiétude pour l'âme. Accroché à la pointe extrême du flanc de la colline, surplombant la grande bleue, ce lieu célèbre a subi en 2010 des atrocités sur le plan architectural avec la complicité de la commune de Sidi Bou Saïd qui avait autorisé une extension en béton à deux étages en dessous de la terrasse d'origine grignotant ainsi la colline pour ouvrir un fast-food dont les normes d'hygiène laissent à désirer.
Sacrilège
Cependant, l'exhumation du saint patron pour en faire un dépôt et l'attribution au café Sidi Chebaâne une appellation purement française «Café des délices» titre d'une chanson de Patrik Bruel, a suscité un vrai tollé.
Il convient de rappeler que toutes ces aberrations ont été enregistrées sous le régime de Ben Ali dont les proches ont saccagé plusieurs lieux célèbres de ce site et octroyé une bonne partie des biens immobiliers de la société El Béji (gérée par la municipalité) aux proches du président déchu sous forme de vente ou location déguisée en vente, faisant fi de toutes les lois en vigueur de bâtir sur les terrains classés dont le café Sidi Chebaâne qui a perdu son esthétique et son cachet architectural.
Le café Sidi Chebaâne a ouvert ses portes en 1966. C'est la famille Ben Chaâbane, originaire de Sidi Bou Saïd, qui a géré le local de 1966 à 2006. Elle a été expropriée par un acte émanant de la municipalité de Sidi Bou Saïd sous prétexte que la société El Béji a mis fin au contrat de location pour non-payement du loyer. Pourtant l'ex-propriétaire des lieux déclare être l'objet d'une machination et considère cet acte comme arbitraire dans la mesure où la société El Béji s'est appropriée un lieu dont le fonds de commerce a été effectué par la famille Ben Chebaâne et que le Café Sidi Chaâbane ne fait pas partie des biens immobiliers de cette dernière.
Selon les dires de Ali Ben Chaâbane, le café a été spolié après la visite de Leïla Ben Ali et de sa sœur accompagnées de l'émir de Dubaï, qui ont mis tout en marche pour exproprier les Ben Chaâbane et octroyer le café à un prête- nom qui agissait pour le compte des Trabelsi. A Sidi Bou Saïd, les rumeurs vont bon train pour confirmer les dires du fondateur de ce café, et un procès est en cours pour pallier cette «injustice», selon Ali Ben Chaâbane qui croit dur comme fer à une justice équitable après la révolution.
Des prix exorbitants
Contacté à cet effet, le maire de la commune, fraîchement nommé, estime que les dépassements et les machinations dont le village fait l'objet sont considérables. «A titre d'exemple, l'hôtel Sidi Bou Farès qui a été évalué selon une première expertise à 1 milliard 200 mille dinars en 2007, son prix a été revu à la baisse une semaine après de la part des mêmes experts qui ont évalué de nouveau le local à 120 MD. Ce dernier a été vendu à un proche du pouvoir déchu. Mais la commission d'enquête sur les faits de malversation et de corruptions a remis tous les dossiers sur la table pour revoir toutes les ventes des biens de la société El Béji qui ont été effectuées durant le règne de Ben Ali» a indiqué M. Dakhlaoui, maire de la commune. Concernant le café Sidi Chebaâne, M. Dakhlaoui a indiqué que ce dernier a fait l'objet d'enchères officielles et que l'autorité communale n'a pas le droit de remettre en question des engagements antérieurs. «Le loyer de Sidi Chebaâne est estimé à 55 MDT par trimestre. Le contrat prendra fin en 2015. Certes, l'actuel locataire doit respecter une prochaine réévaluation du loyer, s'engager à ne plus commettre de dépassements sur le plan architectural, appliquer des marges bénéficiaires fixées par le ministère du Commerce et, surtout, payer les deux derniers trimestres de loyer. A défaut, il sera expulsé des lieux».
L'arnaque, l'absence d'affichage des prix, la contrainte des touristes à payer les prises de vues photographiques et toute une panoplie de comportements illégaux s'effectuent au café Sidi Chebaâne depuis 2007. Les tarifs exorbitants nuisent énormément à la rénommée du village, outre la fourchette des prix qui ne va pas de pair avec les services offerts dans le coin. «Un café turc, une bouteille d'eau minérale et un thé reviennent à 17D», assène un père de famille qui jure par tous ses saints de ne plus jamais remettre les pieds dans ces lieux . La consommation à Sidi Chebaâne peut atteindre 40D,50D et 70D. Les prix sont fixés à la tête du client, notamment quand il s'agit d'un touriste dont la facture est payée en euros.
L'astuce utilisée est de consommer sans disposer d'un tarif affiché ni présenté aux clients. Deux tasses de café peuvent atteindre les 23D, alors qu'un thé aux pignons est vendu à 9D . Certaines familles tunisiennes sont prises au piège; alors que d'autres, plus averties préfèrent le café des Nattes. Les touristes sont les principales victimes de cette arnaque qui nuit considérablement à l'image de Sidi Bou Saïd à l'étranger. Une attitude qui perdure malgré les plaintes enregistrées auprès des autorités concernées.
Jusqu'à quand va-t-on laisser ces clients se laisser tondre la laine sur le dos, rien que pour siroter un thé dans un coin où l'œil ne peut que se réjouir d'une vue imprenable sur le port de plaisance et la mer?


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