Par Béchir LASSOUED* En réaction à l'article du professeur Sadok Belaïd, paru dans le journal La Presse du 28/08/2011, et intitulé «Les 2 en même temps» je me permets d'émettre les réflexions suivantes‑: 1) M. Belaïd propose, à côté de l'urne pour la Constituante où l'on votera pour un parti dont on connaît peu ou pas du tout le programme et les leaders, l'adoption d'une seconde urne, pour le choix d'un système politique‑: présidentiel, législatif ou mixte. La proposition est pertinente et pratique, mais elle laisse sous-entendre d'autres élections pour le choix du pouvoir exécutif représenté par le président de la République et le gouvernement. On ne connaît ni les délais, ni les procédures à adopter pour son identification. Le provisoire risque de durer pendant une période indéterminée où les dangers, liés au prétexte fallacieux d'une certaine «illégitimité» du pouvoir, continuent à nous guetter. 2) Je proposerai, quant à moi, l'adoption d'une 3e urne, où l'on votera carrément pour un président. Il serait directement choisi par référendum : «Vox populi vox dei». Qui oserait mettre en doute sa légitimité par la suite‑? Il choisirait son Premier ministre, dans la formation majoritaire de la Chambre, élue à l'Assemblée constituante. Lequel choisirait à son tour son gouvernement. Pendant le mois de septembre (et plus si affinités), les candidats à la présidence pourraient faire campagne. Dans le flou actuel autour de la «nébuleuse» des partis politiques, un choix direct du président par référendum serait plus crédible et plus fiable. Et on aura économisé du temps et de l'argent, pour un passage rapide de notre exécutif à la «légitimité» démocratique. Si les partis politiques de la place présentent une certaine «déficience» de leaders suffisamment crédibles et fiables, nous avons dans le pays des individualités potentielles non négligeables, de tout âge et de tout bord, unanimement reconnues pour leurs compétences et leur patriotisme. De toutes les façons, les détails de cette option pourraient et devraient être définis par un débat national, limité dans le temps, quitte à retarder de quelques semaines la date du 23 octobre… B.L. *(Ingénieur général du génie rural, consultant international)