La journée de clôture du Festival international universitaire de Monastir (5-8 septembre) s'est tenue, jeudi dernier à la cité universitaire Fattouma Bourguiba. Les organisateurs du festival ont programmé en première partie une séance d'évaluation générale des deux pièces présentées au cours de ce festival intitulées Le prix de la liberté et Black-out, en présence d'un public d'amateurs, d'enseignants, des invités du colloque et de professionnels du domaine. Ces deux créations, qui s'articulent autour de la thématique de la révolution des jeunes et qui sont produites par le centre culturel de Monastir, ont révélé le talent de jeunes acteurs, entre amateurs et professionnels, dont Hichem Ben Issa, Dhibi Fathi (Black-out), Maroua Ifi et d'autres dans (Le prix de la liberté), ce qui a d'ailleurs été relevé par les intervenants lors des débats relatifs à ces deux performances. La caricature du pouvoir et de la dictature Mahmoud Mejri, professeur de théâtre, invité du colloque, a précisé que cette session a été réussie sur tous les plans. Il a ajouté que la pratique de cet art apprend aux jeunes la tolérance, l'ouverture sur l'autre et le respect de la différence du culte, de la culture ou autres. Il a également salué l'initiative des jeunes acteurs qui ne cessent d'évoluer artistiquement et humainement. Concernant la première de Khaled Chnen, Le prix de la liberté, M. Mejri a beaucoup apprécié la fraîcheur et la vivacité des acteurs qui ont laissé s'exprimer leur corps. Il a également relevé leur nouveau discours, débarrassé du carcan de la langue de bois et de la pensée unique et ouvert sur d'autres formes d'expression. «C'est une très belle prestation», a-t-il conclu. L' intervention de l'auteur et acteur Michel Nebenzahl, un autre invité du festival, a porté sur le côté technique des deux représentations théâtrales, tout en précisant que "le plus important dans le théâtre universitaire c'est qu'il comporte un aspect différent, voire révolutionnaire. Peu importe qu'il soit amateur ou professionnel, l'essentiel est qu'il soit directement lié aux aspirations de changement de la jeunesse" Il a, par ailleurs, mis l'accent sur l'importance de l'usage et de la maîtrise de quelques techniques du théâtre, ce qui aurait empêché le rythme d'être trop lent dans Le prix de la liberté qui a également péché par des imperfections au niveau du jeu clair-obscur et de la tenue sur scène des acteurs. En ce qui concerne Black-out de Imed Saket, les remarques de Nebenzahl ont porté principalement sur l'importance de la thématique abordée dans la pièce, à savoir l'image de l'être humain et son rapport significatif à la peinture, à la sculpture et à l'architecture. «Le travail sur le corps, l'attitude des personnages, la gestuelle, le mouvement et la voix construisent toute la richesse de ces performances réalisées par de jeunes Tunisiens», a souligné l'homme de théâtre et psychologue Michel Nebenzahl. La dernière intervention du directeur du centre culturel et universitaire de Kairouan, Hammadi Safi, s'est axée sur la mission de l'artiste créateur et sur l'importance de la promotion du théâtre universitaire, et ce, à travers l'organisation de conférences et de manifestations annuelles. «Il faut donner la chance à ces jeunes pour avancer et briller, car un artiste est toujours appelé à produire, à créer et à toujours réinventer le monde». En soirée, les participants à ce festival ont eu droit à un programme d'animation avec surtout des performances de rap et de danse.