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La révolution fantôme
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 09 - 2011


Par Mahmoud BEN MAHMOUD
Nous sommes le 14 janvier 2011; la foule gronde dans tous les villages et villes du pays. Zaba s'enfuit précipitamment pour trouver en fin de compte refuge en Arabie Saoudite, la foule s'empare de la rue et commence alors le pillage et l'incendie d'usines. Et l'on s'empresse de dire que ce sont les éléments du RCD qui sèment la zizanie; mais en fait c'est la révolte d'une masse populaire qui se défoule après 50 ans de dictature avec son lot d'humiliations, de paupérisation et de marginalisation. A côté de cela, il y a une petite frange d'intellectuels composée principalement d'avocats que je salue en passant et qui donne la mesure révolutionnaire qui va dans le sens du changement, mais vite débordée par une masse populaire sans conscience politique et sans repères. Nous comprenons alors que nous sommes dans une révolte qui ressemble à une jacquerie mais bien loin hélas d'une révolution : à titre d'exemple, un fait paru dans un journal de la place : un marchand ambulant tire le courant d'un pylône Steg tout bonnement. Les passants n'apprécient pas mais baissent la tête; un vieillard s'aventure quand même à faire remarquer à ce marchand indélicat que ce n'est pas bien ce que il fait là, et le marchand hilare de lui répondre que c'est la révolution ! Vous avez là une image qui vaut cent discours.
Pour beaucoup de nos concitoyens la révolution c'est la rapine et le vol, et alors si nous devons nous transformer à notre tour en voleurs où est la différence entre nous et la bande de voyous de Zaba ? Et regardons un peu à côté en Libye précisément, ce pays courageux et discipliné soutient depuis des mois une insurrection populaire armée et nous remarquons tous qu'il n'y a pas d'incendies des biens publics ou privés pas de vols pas de constructions anarchiques pas de conflit tribal. ça c'est le début d'une révolution c'est un changement profond qui est en marche vers un avenir meilleur vers la dignité personnellement j'en suis très fier.
Et nous allons inévitablement à l'échec pour la simple raison qu'une masse informe sans but précis, immature et sans conscience politique ne peut pas faire une révolution car elle n'en a pas les moyens intellectuels ni même la vision. Seuls les avocats et autres intellectuels pouvaient le faire mais ils n'ont pas été suivis par une rue indisciplinée aux visées étriquées versant dans le pillage, le braquage et les revendications impossibles à satisfaire dans un pays exsangue et mis à genou par la bande à Zaba. Il n'y aura pas de révolution parce que nous n'en avons ni les moyens ni les outils. Une révolution exige une vision d'avenir qui commence par une purge de l'appareil administratif car en fait Ben Ali, sa femme de sinistre renommée et ses comparses tels que les Trabelsi, véritable bande de malfaiteurs, n'ont pas pu travailler tout seuls. S'ils l'ont fait avec une bande de quelques milliers de requins qui ont été largement payés en biens de l'Etat et en avantages faramineux et tous versant évidemment dans un enrichissement scandaleux qui insulte la misère des laissés - pour - compte de Kasserine, de Thala, de Regueb et j'en passe… Cette bande est toujours là dans la police, dans les rouages de la justice, dans les ministères de souveraineté et à la tête des sociétés nationales et attend le moment de reprendre le pouvoir.
Pourtant dès le lendemain de la fuite du dictateur Ben Ali on aurait pu procéder immédiatement à une purge sérieuse au sein de l'administration nationale et des offices nationaux et à l'arrestation des ministres de Zaba, des cadres RCdistes, des ambassadeurs de Leïla sans oublier certains directeurs de l'administration qui nous on trahis et volés des années durant et leur traduction devant des tribunaux populaires. Au lieu de tout cela, on a traduit devant les tribunaux ordinaires deux ministres à vie de la dictature lesquels ministres ne risquent pas grand-chose; sans parler de Saïda Agrebi qu'on a laissé filer tout bonnement pour se la couler douce à l'étranger avec l'argent du peuple misérable du Nord-Ouest du pays abandonné depuis cinquante ans et je me demande souvent comment peut-on faire une révolution avec un peuple sans conscience politique et une réaction aguerrie par cinquante ans de pouvoir dictatorial ?
Non il n'y aura pas de révolution; tout juste un rêve fugace et quelques pas dans le sens de la démocratie. Mais le RCD reviendra sous un autre masque pour maintenir encore et encore ce bon peuple de mon pays dans la misère et l'humiliation.
Et alors dans cet avenir compromis on n'a plus qu'à espérer que la pléthore de partis politiques actuellement en lice et dont il ne restera pas grand-chose autour du 23 octobre prochain décide de promouvoir la construction d'une conscience politique des masses et pour leur donner une réelle vision de l'avenir au lieu de viser uniquement les sièges du Parlement pour nous ramener cinquante ans en arrière sous une autre forme.


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