«L'homme d'affaires Khaled Kobbi et propriétaire de la société El Wifek Immobilière, emprisonné depuis le 7 juillet 2011, n'a jamais bénéficié de largesses, d'avantages ou de privilèges auprès du président déchu, fruit de relations intimes qu'il n'a jamais entretenues avec Ben Ali et le clan des prétendus Trabelsi. Encore plus, le groupe Kobbi a intenté un procès (en cours) contre Leïla Ben Ali pour refus de paiement des travaux de construction de l'Ecole internationale de Carthage». C'est ce qu'ont tenu à souligner, hier, les avocats de la défense de Khaled Kobbi au cours d'une rencontre de presse tenue afin «de lever le voile sur les accusations portées contre leur client et pour répondre aux rumeurs relatives à la zone industrielle aménagée dans la région d'El M'hammedia». Ils estiment, en effet, que les griefs reprochés à leur client accusé, selon les articles 96 et 32 du code pénal, «d'utilisation d'un fonctionnaire en vue de s'octroyer ou d'octroyer à autrui des privilèges en usurpation des lois en vigueur ou pouvant causer un préjudice à l'administration» sont nuls et sans fondement. Ils considèrent que leur client n'a pas bénéficié d'avantages autres que ceux prévus par le Code d'encouragement aux investissements, conformément à la loi en vigueur. «L'aménagement de la zone industrielle à El M'hammedia a obéi aux normes internationales et le changement de la vocation de cette région d'une terre à caractère agricole à un terrain à caractère industriel s'est opéré conformément à la loi en vigueur et a bénéficié de l'agrément du ministère. Le prix du mètre carré estimé à 115 dinars pour des lots (de 2000 m2 à 12.000 m2) a été arrêté dans un décret-loi promulgué par le président déchu, dans le cadre des compétences que lui attribue le Code d'encouragement aux investissements», soulignent-ils encore. Le terrain sur lequel a été aménagée la zone industrielle d'El M'hammédia a été acquis par le promoteur Khaled Kobbi auprès de particuliers. Il ne constitue point de terrain qui lui a été cédé au dinar symbolique, comme le soutiennent les rumeurs qui circulent à propos de cette affaire. Les avocats expriment, d'autre part, leur étonnement quant à «l'acharnement incompréhensible manifesté par le juge d'instruction contre leur client. Il a, en effet, décidé d'émettre un mandat de dépôt à son encontre sans l'interroger ou écouter les demandes de ses défenseurs». «Nous avons le sentiment que la décision d'emprisonner Khaled Kobbi était déjà prise avant que le juge d'instruction ne l'écoute. Un sentiment qui s'est renforcé davantage lors de l'audition de témoins sur lesquels le juge d'instruction cherchait à exercer certaines pressions pour les amener à enfoncer le prévenu (Samira Khayache Belhaj, ancienne ministre de l'Equipement et de l'Habitat). Un autre témoignage favorable à notre client apporté par M. Habib Haddad, ancien ministre de l'Agriculture, n'a pas été introduit dans le dossier», précisent-ils. Les avocats de Khaled Kobbi appellent, en répondant aux questions des journalistes, à la libération de leur client, considérant que sa remise en liberté ne peut en aucun cas entraver la marche de l'instruction, d'autant plus que son nom figure sur la liste des personnalités interdites de quitter le pays.