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Comment les prix injustes handicapent la croissance ?
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Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 09 - 2011

Les principes des économies libres veulent que les prix soient déterminés par les mécanismes des marchés au moyen de la confrontation des offres et des demandes qui aboutissent à la fixation des prix adaptés de nature à développer les affaires sans nuire aux producteurs et aux consommateurs.
En pratique, il n'est pas toujours ainsi. En effet, plusieurs comportements néfastes faussent les règles parfaites des marchés pour abuser d'une situation de faiblesse des producteurs et portent du même coup atteinte aux consommateurs en trouvant l'occasion de vendre au prix fort.
Si de tels comportements aboutissent à l'enrichissement rapide des acteurs en cause sans valeur ajoutée réelle, ils finissent toujours par détruire l'entreprise productrice et ses emplois tout en contribuant à la hausse vertigineuse des prix et la dégradation des pouvoirs d'achat des citoyens.
Cela est de règle dans plusieurs grandes entreprises internationales qui commandent les marchés et dictent leurs conditions. Le marché tunisien n'en est pas moins loti. Lui aussi use et abuse de différentes manières.
Nous allons développer dans cet article succinctement en quatre points les effets néfastes de telles pratiques sur tous les intervenants en montrant le besoin indispensable du respect des règles morales et des prix raisonnables et suffisamment rémunérateurs dans le cadre d'un marché libre mais encadré pour encourager la production et la création d'emplois tout en favorisant un pouvoir d'achat décent aux consommateurs.
Du principe des marchés
En effet, dans l'esprit du libéralisme, seules les règles des marchés sont capables de fixer des prix raisonnables suivant l'intérêt et l'utilité du bien ou du service pour le consommateur final. Les biens sans valeurs ajoutées ne trouvent pas normalement d'acquéreurs et disparaissent simplement en même temps que leur auteur.
Contrairement aux marchés centralisés qui ont conduit plusieurs pays communistes à la faillite, le capitalisme a favorisé l'innovation, la production et la croissance mais de façon très hétérogène et déséquilibrée favorisant les uns au détriment du grand nombre.
En effet, il a répondu aux aspirations humaines qui veulent que l'individu soit ambitieux par nature et ait besoin de motivation et d'encouragement en permanence pour développer la production nationale et s'enrichir en conséquence.
Les règles communistes qui veulent que chacun soit servi selon ses besoins ont été désastreuses pour le développement de la production, de la croissance et de l'emploi.
Des abus constatés
Il s'ensuit, du fait de ces pratiques, des dérapages et des abus considérables qui ont conduit simplement à un enrichissement sans limites pour certains au détriment d'un appauvrissement mortel pour le un tiers de la population mondiale.
En pratique, cette domination a induit le monopole des moyens de production et de commercialisation et la concentration des capitaux et des richesses dans les entreprises et chez les personnes les plus influentes.
Une telle situation a conduit finalement à la destruction de la majorité des entreprises insuffisamment concurrentes, de leurs emplois et des signes de vie par ailleurs réduisant de ce fait le pouvoir d'achat des populations et la capacité des personnes démunies à faire face à la vie devenue plus chère et davantage exigeante.
En fait, réellement, les intermédiaires imposent leurs conditions de prix à la fois au niveau du producteur pour limiter ses marges au minimum ne lui laissant aucune possibilité de développement et d'indépendance et en même temps au consommateur lui réduisant toute possibilité d'amélioration de pouvoir d'achat en fixant les prix au maximum.
Des conséquences induites
Au-delà de l'augmentation continue des prix et de l'inflation qui conduit directement à la dégradation des pouvoirs d'achat des populations et aux conflits sociaux, de telles pratiques ont amené simplement à la destruction de secteurs entiers privant les consommateurs d'une meilleure production et les générations davantage d'emplois pour les conduire directement à la délinquance et l'insécurité.
L'examen du secteur agricole en Tunisie est révélateur et montre bien cette réalité. En effet, aussi bien la fixation des prix de vente pour certains produits de la terre pendant la diminution de la production que les pratiques abusives des intermédiaires spéculateurs ont amené les agriculteurs à abandonner leurs champs pour venir aggraver le chômage en ville.
Comment expliquer par exemple le prix de vente des tomates dans les usines de transformation à 100 millimes le kg (déduction faite de 15 millimes de prélèvements obligatoires) ou sur le marché au double de ce prix pour les vendre souvent trois fois plus au consommateur final ? La même chose pour les agrumes, l'élevage, le laitage et la majorité des produits agricoles.
Cette faiblesse permanente des prix à la production a tout simplement découragé l'agriculteur et l'a détourné du travail de la terre, cherchant soit à vendre sa propriété pour construire des immeubles à la location en ville, soit à aller grossir le nombre des spéculateurs et des commerçants.
Cela n'est pas dans l'intérêt des usines de transformation des produits agricoles (comme d'autres) qui de la sorte s'obligent à fonctionner pendant une courte période sur l'année, faute de production suffisante et de variété de nature à valoriser les différentes productions du secteur et favoriser du même coup les régions, les emplois et les exportations.
Je me rappelle d'un article développé dans un quotidien national où un ingénieur agricole, qui a abandonné son emploi rémunéré 2.000 dinars dans un ministère pour bénéficier d'un lot agricole, raconte son expérience qui, au final, n'a fait que l'alourdir de dettes, de déficit et de peine de toutes sortes du fait de l'augmentation continue des coûts et de la faiblesse des rendements agricoles.
Nous pensons que la question des prix est déterminante pour le développement de la production et de l'emploi et le maintien des secteurs d'activité. Personne n'a intérêt à supprimer ou réduire au minimum la profitabilité des intervenants au risque de se priver des bienfaits de la croissance générale et de la sécurité.
Pour le cas tunisien, nous pensons qu'une meilleure fixation de prix rémunérateurs à l'avantage des agriculteurs notamment est de nature à faciliter l'équilibre régional, multiplier les emplois permanents et les exportations au-delà de la maîtrise des prix de vente futurs aux consommateurs.
En effet, l'avenir des générations sans encadrement ni rémunération suffisante conduit normalement au chômage et aboutit à la production de délinquants qui perturbent la paix et développent l'insécurité pour tous.
Du devoir de discernement
Nous pensons que les intermédiaires dans la chaîne de production, de commercialisation des produits et des services doivent se rendre à l'évidence qu'il est fondamental de respecter une marge bénéficiaire minimale pour permettre aux autres de gagner leur vie et de perpétuer l'affaire et les emplois.
Au-delà de la conscience de l'ensemble des intervenants, cela nécessite un encadrement et une vigilance étatique pour préserver les intérêts des secteurs, des producteurs, des emplois et des consommateurs.
Les pratiques abusives qui regardent seulement l'intérêt égoïste des uns au détriment des autres sont contre-productives et conduisent au final au recul de la production et du bien-être d'ensemble.
Nous jugeons qu'il est du devoir des grandes entreprises à l'international, des politiques et des personnes influentes en interne de mesurer leurs actes au niveau de la discussion et la fixation des prix, pour favoriser la production de richesses.
Cela est de nature à éviter l'abandon d'activités et de secteurs entiers du fait d'un faible rendement et veiller à la création d'emplois, facteur déterminant pour l'amélioration du pouvoir d'achat et conduisant à la généralisation de la paix et de la sécurité dans le monde.
L'économie solidaire et respectueuse de l'environnement tant défendue par des personnes à dimension humaine développée est toujours d'actualité et mérite d'être soutenue et encouragée. En effet, au rythme où s'accroissent la dégradation de la morale, le développement de l'individualisme, l'enrichissement surdimensionné et les abus préjudiciables de toutes sortes, il y a lieu de s'inquiéter et d'appeler à l'équilibre et à la modération.


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