Le prestigieux hippodrome de Longchamp, paré des couleurs françaises et qataries, a été le premier dimanche d'octobre (le jour de l'Arc) le théâtre de la «Qatar Arabian World Cup», considérée à juste titre comme le championnat du monde des pur-sang arabes de 4 ans et plus sur la distance sélective de 2.000 mètres, avec une superbe dotation de 500.000 euros. Seize chevaux ont pris part à cette épreuve, dont deux femelles (Raqiyah et Areej) et une présence en force des écuries, qataries (4 représentants du Cheik Abdullah Bin Khalifa Al Thani entraînés par Alban de Mieulle et trois du Cheik Mohamed Bin Khalifa Al Thani confiés à Julian Smart). Judicieusement montée par le jockey irlandais Neil Callan, la grise de 6 ans Areej a patienté derrière le groupe de tête, puis a suivi le mouvement au pavillon et a produit une remarquable accélération à la distance pour l'emporter nettement avec 1 l. 1⁄4 d'avance aux dépens de ses deux compagnons d'écurie le gris de 5 ans Aziz Asf (Amer et Aziza d'Aroco) et le gris de 8 ans Jaâfer Asf (Amer et Madjela), suivis de trois autres gris issus de l'étalon Amer : Al Tair (récent vainqueur de la Qatar Cup à Longchamp et grandissime favori, mais dont la performance a été faussée suite à un problème d'harnachement), Raqiyah et Raihan. Une arrivée surprise qui a déjoué de nombreux pronostiqueurs... Areej a été « payée » 11,10 euros autant à la gagne qu'à la place ! La lauréate a été créditée de 2'12''91 (réduction kilométrique: 1'06''46). Triomphe total donc de l'écurie du Cheik Abdullah Bin Khalifa Al Thani et de l'entraîneur Julian Smart qui a déclaré à la presse : «C'est formidable...J'avoue que je ne m'attendais pas à voir Areej gagner aussi nettement. Elle a bénéficié d'un excellent parcours. Bien détendue, elle a pu placer sa pointe au bon moment. J'ai beaucoup aimé également la fin de course du deuxième, Aziz Asf. Il est borgne, mais c'est un cheval très courageux, très attachant et qui a beaucoup de cœur...». Voilà bientôt trois ans que Julian Smart s'est installé au Qatar, mais il a travaillé également près de quatorze ans à Abu Dhabi. De son côté, Neil Callan savourait la joie de monter la jument, Areej, dont l'accélération finale fut incroyable : «Dès la sortie des boîtes, je l'ai sentie bien détendue. On s'est tout de suite bien positionnés. Ça m'a mis en confiance et elle l'a ressenti. Dans le dernier tournant, elle est revenue avec beaucoup d'aisance. Je me suis dit: elle est vraiment très bien. Ça m'a surpris, car c'est assez rare de voir un pur-sang arabe avec une telle accélération à 200 mètres du poteau». Areej est issu de Amer et Akie Croix Noire par Tidjani et Okie du Cassou par Baroud III. Durant l'été dernier, elle a livré trois courses en Grand-Bretagne avec une victoire le 4 septembre à Salisbury sur 2.000m. Rappelons que les deux dernières éditions ont été l'apanage du qatari General (Amer et Al Hanoof). Cette domination outrageuse des «Amer» a évidemment suscité de nombreux commentaires....Il est grand temps que les instances dirigeantes du pur-sang arabe et à leur tête la W.A.H.O. (qui doit tenir son assemblée générale au Qatar du 1er au 8 novembre 2011) mettent de «l'ordre dans la maison» en prenant les décisions nécessaires pour lever les zones d'ombre qui planent sur les épreuves internationales. Rappelons que ces problèmes avaient débuté une trentaine d'années déjà, avec les produits de l'étalon français Manganate (dont les origines avaient été même contestées par plusieurs éleveurs français) et se sont poursuivies ces dernières années avec les fameux «desert bread» Amer et Tiwaiq. Un consensus international semble se dégager pour imposer (à partir de 2013) à tous les concurrents, deux générations d'ascendants reconnus et vérifiés. Les courants de sang objets actuellement de suspicion devraient alors se fondre progressivement dans la masse . Au bout de quelques années, on peut espérer aboutir à un seul et unique pur-sang arabe, comme c'est le cas pour le pur-sang anglais. Les compétitions internationales gagneraient alors en intérêt, étant donné que toutes les écuries se battraient (sportivement) à armes égales... Le «festival parisien» des courses de pur-sang arabe avait débuté le jeudi 29 septembre sur l'hippodrome de Saint Cloud, avec l'Arabian Trophy des Poulains (Gr I –100.000 e - 2.000 m) qui avait réuni 12 poulains de 3 ans. A l'issue d'une arrivée vivement disputée, Al Mamun Monlau monté par Mickael Forest a résisté courageusement à l'assaut final de Josco du Cayrou (T. Thulliez) aux Ecuries Royales d'Oman qui a échoué à 1⁄2 l. du vainqueur. A 3 l. Ghalib (T. Jarnet) a terminé au troisième rang devant Prince d'Ardus. Les quatre premiers ont été sellés par l'entraîneur Jean-François Bernard. Succès total également pour l'étalon Munjiz, père des trois premiers. La réplique pour pouliches qui avait réuni 10 partants, a été enlevée par Al Nachimiya (Azadi et Amira Al Chame) montée par Thomas Fourcy et entraînée par Arnaud Chaille- Chaille devant Fazah (par Mahabb) suivie de Mkeefa (par Amer). Le samedi 1er octobre, la Qatar Total Arabian Trophy des Juments (Gr I – 150.000 euros – 2.000 m) avait réuni dix femelles âgées de 4 ans, est revenu à la grandissime favorite Kiss de Ghazal s'est imposée en 2'19'' 69 (réduction kilométrique : 1'09''85) et avec une 1⁄2 l. d'avance sur Djanet Monlau (Dormane et Osaka Dormenjoi) suivie de Gharraa (par Matador et Wadha Al Thania), Sanagham (Al Sakbe et la tunisienne Ennagham) et Al Zad (Azad et Jakkarta). Montée en confiance par Jean Bernard Eyquem et galopant librement comme à son habitude au dernier rang, la protégée de Jean-François Bernard a pu donner un peu chaud à ses preneurs à l'entrée de la ligne droite, lorsque l'animatrice, Djanet Monlau, a tenté de prendre le large. Mais c'était sans compter sur l'accélération tranchante de Kiss de Ghazal qui, une fois équilibrée, a dépassé le peloton en quelques foulées pour filer vers une neuvième victoire successive. Kiss de Ghazal (Dormane et Kaoe de Ghazal) appartient à M. Haif Mohamed Al Ghatani.