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Votons, nous serons tous gagnants
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 10 - 2011


Par Hmida BEN ROMDHANE
Aucun des deux seuls présidents que la Tunisie a connus en 55 ans n'a jugé utile ou nécessaire de donner la possibilité au peuple de s'exprimer librement à travers les urnes. De 1956 à 2009 (date de la dernière mascarade présidentielle), il y avait des élections certes, mais elles étaient plutôt objet de plaisanteries populaires que l'occasion pour les citoyens de choisir leurs gouvernants en toute liberté et en toute transparence.
L'Américain qui a 60 ans aujourd'hui a vu défiler 11 présidents, d'Eisenhower à Obama, en passant par les Bush père et fils. Le Tunisien qui a 60 ans aujourd'hui a passé ses années d'enfance et de jeunesse sous un président à vie et ses années d'adulte sous un imposteur qu'on a pris 23 ans durant pour président de la République avant de découvrir qu'il n'était qu'un parrain à la tête d'un clan mafieux qui a mis le pays en coupe réglée.
En ce dimanche 23 octobre, les Tunisiens les plus chanceux sont ceux qui viennent d'avoir 18 ans. Leur chance est qu'ils ont atteint l'âge de voter au moment où l'opportunité de véritables élections a enfin été offerte à ce pays. En fait, elle n'a été offerte ni par un homme providentiel ni par une puissance étrangère, mais arrachée par le peuple lui-même qui, un certain 14 janvier, s'est levé comme un seul homme pour exiger la liberté, la dignité et le droit au travail. Nous autres adultes et vieux n'avons pas eu cette chance quand on était à la fleur de l'âge, mais, comme disent nos amis français, mieux vaut tard que jamais.
Depuis le 14 janvier, le peuple tunisien vit dans un environnement où la liberté côtoie la dignité. La liberté, les médias l'expérimentent avec des hauts et des bas depuis neuf mois, et le peuple va l'exercer aujourd'hui pour la première fois de son histoire. On va pouvoir être enfin gouvernés par des dirigeants que nous avons choisis et non par ceux qui se sont imposés par la force, la démagogie et la tricherie.
Ce dimanche 23 octobre est l'une des journées les plus décisives de l'histoire millénaire de ce pays. Décisive dans le sens où elle constitue un test devant certifier si ce peuple qui a arraché il y a neuf mois sa liberté à une dictature féroce est capable d'en faire bon usage.
La liberté est là et la dignité aussi puisque, ayant déboulonné le dernier dictateur, les Tunisiens marchent la tête haute. Le monde entier nous observe aujourd'hui et nous avons une occasion unique pour rendre notre dignité plus reluisante et plus étincelante encore en démontrant à ceux qui nous observent que nous méritons bien notre liberté.
Ce qui nous est demandé n'est ni hors de portée ni au- dessus de nos capacités, bien au contraire. Deux petites conditions doivent être remplies aujourd'hui si l'on veut prouver à nous-mêmes et aux autres que nous sommes un peuple mûr, un peuple libre, un peuple digne: voter massivement et dans le calme d'une part, et accepter le verdict des urnes, d'autre part.
L'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a fait un travail remarquable. En un temps record, ses membres se sont acquittés d'une tâche titanesque qui consiste à mettre en place toutes les conditions techniques nécessaires et toute la logistique indispensable à un vote libre, honnête et transparent. Le gouvernement de son côté a débloqué l'argent nécessaire et mis à la disposition de l'Isie 42 mille hommes entre militaires et agents des forces de l'ordre pour veiller à la sécurité du scrutin. Aujourd'hui, c'est le tour des électeurs de faire preuve d'abnégation et de sens de la responsabilité en allant voter massivement et calmement. L'un des signes les plus fascinants de maturité et du sens de la responsabilité des peuples démocratiques est la patience avec laquelle les électeurs se mettent en rang devant les bureaux de vote et attendent leur tour pour déposer le bulletin dans l'urne, qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il grêle. On attend avec grande impatience aujourd'hui de longues colonnes d'électeurs devant les bureaux de vote. Car plus longues sont les files d'attente, plus légitimes seront les élus.
Mais évidemment, il ne s'agit pas seulement d'accomplir son devoir de citoyen libre, il s'agit aussi d'être fair-play et d'accepter le verdict des urnes. L'Isie et les milliers de contrôleurs nationaux et internationaux sont suffisamment intègres et suffisamment déterminés à accomplir leur devoir que la question de la transparence du scrutin ne devrait pas être posée.
Des électeurs mûrs et des dirigeants responsables ne peuvent en ce jour historique se comporter avec cette mentalité de vulgaires joueurs de cartes qui jubilent quand ils gagnent et renversent tout sur leur passage quand ils perdent. Une chose que les onze millions de Tunisiens doivent se mettre dans la tête: quels que soient les résultats de ce scrutin, nous serons tous gagnants. En effet, indépendamment des résultats, nous aurons tous gagné la course vers la démocratie entamée le 14 janvier. Nous aurons tous gagné le billet d'entrée dans le club très sélect des pays démocratiques. Votons donc, nous serons tous gagnants.


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