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Ça commence à bêler...
Préparatifs de l'Aïd El Kebir
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 10 - 2011

Les Tunisiens font bien la part des choses. Quelques jours après l'opération de vote et alors que les résultats finaux des élections de l'Assemblée nationale constituante n'ont pas été prononcés, les agriculteurs et commerçants de moutons se sont déjà installés dans les villes, créant comme d'accoutumée des unités de vente de moutons de l'Aïd. Cette année, la fête de l'Aïd El Kebir acquiert un charme particulier. Elle coïncide avec un événement important de l'Histoire de notre pays. Contents d'avoir accompli massivement leur droit et leur devoir de vote, les Tunisiens ne tarderont pas à se pencher sur les préparatifs de cette fête à la fois religieuse et conviviale.
Le bêlement des moutons commence à résonner dans les quartiers. Il provient de certaines unités de vente spontanées appelées communément rahba ou encore des troupeaux qui pâturent ça et là, heureux sans doute de changer de goût et de consommer du bio. Abdesslem Marzouki est un agriculteur-éleveur. Il surveille son troupeau provenant de Sidi Bouzid, le légendaire pays du bon mouton. «Cela fait quelques jours que je me suis installé à Ras Ettabia. Chaque jour, j'emmène mon troupeau pour pâturer. Mais l'affluence des clients particuliers se fait attendre. Seuls quelques acheteurs de gros ont manifesté leur intérêt», indiquse-t-il. A la Cité Ibn-Khaldoun, l'activité commerciale propre à l'Aïd révèle déjà ses signes avant-coureurs. Plusieurs vendeurs proposent des moutons provenant de plusieurs régions. Ces animaux varient selon la taille, l'âge, la race et la présence ou non des belles cornes qui impressionnent les chérubins. Des petits agneaux aux grands béliers, le regard fasciné des enfants se perd; un regard curieux, mitigé de peur et d'admiration. Accompagnés de leurs parents ou leurs frères aînés, si ces enfants semblent un moment effarouchés et s'accrochent à la main des adultes de peur d'être attaqués par ces animaux, ils n'en sont pas moins tentés de caresser les bêtes qui, une fois ramenées à la maison, seront leur principale occupation...
Bras-de-fer entre éleveurs et commerçants
Ici, dans l'une des rahba de la Cité Ibn-Khaldoun, des commerçants de fortune rivalisent avec les agriculteurds, en offrant au public des moutons aux prix tout aussi intéressants. Kamel Hechmi est un agriculteur-éleveur issu deTeboursouk. Pour lui, l'affluence des clients s'avère encore timide. Il propose des béliers à cornes dont le prix varie entre 320dt et 420dt. «Les béliers à 420dt pèsent entre 26 et 28kg», précise-t-il. A côté de Kamel se trouve le troupeau de Mahdi Ben Rabiâ, un autre agriculteur-éleveur issu de Makther. Mahdi précise qu'il n'y a pas de différence entre les moutons provenant des diverses régions. «Les moutons de Sidi Bouzid sont réputés pour leur goût mais c'est juste une simple réputation. Tous les moutons se valent», souligne -t-il. Mahdi et Kamel partagent les mêmes idées. Ils évoquent tous deux les problèmes qu'endurent leurs semblables et qui rendent ce commerce peu rentable. La cherté des fourrages occupe la place de choix dans ces préoccupations. «L'orge coûte très cher pour un éleveur. Le sac de 100kilos se vend à 35dt. Pour les fourrages composés, les prix variaient entre 44dt et 50dt pour atteindre actuellement les 60dt pour le sac de 100kg», indique Mahdi Ben Rabiâ. Et d'ajouter que les fourrages composés sont les plus sollicitées par les éleveurs. «Ces fourrages ont un effet remarquable sur la santé et la maturation des moutons. En seulement six mois, le mouton acquiert une maturité et un poids considérables», souligne-t-il. Il ajoute que l'éleveur consacre de grosses dépenses tout au long de l' année pour pouvoir vendre ses moutons à des prix intéressants, dans l'espoir de compenser ce qu'il a investi et de gagner en marge bénéficiaire. «Toutefois, il se trouve contraint à des marges ne dépassant aucunement les 70dt par tête de mouton. Cette contrainte est imposée, entre autres, par la concurrence des commerçants», fait-il remarquer. Kamel Hechmi montre du doigt la concurrence des commerçants qu'il qualifie d'intrus dans le domaine. «Chaque année, les éleveurs se trouvent face à une situation inconfortable. Ils se trouvent nez-à-nez avec des gens qui n'ont rien à voir avec le domaine de l'élevage et qui imposent une concurrence à la fois rude et déloyale. Je connais des fonctionnaires qui n'hésitent pas, à chaque Aïd, de prendre un congé, d'enfiler la blouse de l'éleveur, d'acheter un petit troupeau et de nous concurrencer. Ces gens n'ont fourni aucun effort tout au long de l'année. Ils achètent simplement des moutons engraissés et les revendent à des prix élevés», indique Kamel.
Un mouton, coûte que coûte
Parmi les commerçants de la rahba figure Taïeb Fdaoui. Ce monsieur d'un certain âge propose des moutons provenant de diverses régions. Certains ont même été achetés à l'abattoir. « Je suis obligé de faire ça afin de gagner ma vie. J'achète le mouton à 420dt pour le vendre à 450dt; mon bénéfice ne dépasse pas les 30dt par tête de mouton », indique-t-il. Pour ce commerçant, le problème consiste en la spéculation par les agriculteurs-éleveurs du marché et par le prix d'achat qu'il considère comme étant trop élevé. « Résultat: les prix sont trop élevés pour les clients. D'ailleurs, cela fait quatre jours que je suis installé dans cette unité de vente sans pour autant vendre aucun mouton », note-t-il inquiet. Une inquiétude injustifiée car le Tunisien ne peut résister plus longtemps à l'achat du mouton et à la sollicitation insistante des enfants. Hallouma, mère au foyer, vient jeter un coup d'œil préliminaire à la rahba. Malgré la cherté des prix, elle n'imagine aucunement de passer l'Aïd sans un mouton à sacrifier. «C'est un rite religieux et une tradition incontournable. Certes, les prix sont assez salés. Mais cela ne me dissuadera point d'acheter un mouton. D'ailleurs, je ne suis pas obligée d'acheter un bélier. Un agneau à 350dt ferait l'affaire», indique-t-elle avec humour.
Un peu plus loin de la rahba, deux jeunes garçons ont installé un étal pour vendre des bottes de paille. Mahrane Balti et Bilel Riahi ont en effet pris l'habitude à chaque Aïd de vendre les fourrages. «Cette année, les agriculteurs n'ont pas pris la peine du déplacement pour vendre ce produit ni pour vendre les moutons. Ils craignent probablement l'insécurité», fait remarquer Bilel. Pour ce qui est des prix, la botte de paille est de 10dt. «L'année dernière, nous avons vendu la botte à 8dt seulement. Cette année, et malgré l'impressionnante récolte, les prix ont augmenté. Certains vont même jusqu'à la proposer à 13dt», souligne Mahrane. Ces deux copains s'impatientent de voir des clients au-devant de leur étal. La veille de l'Aïd, il transformeront leur activité et proposeront d'aiguiser les couteaux. «Le jour de l'Aïd, cet étal sera transformé en grill , pour accueillir les pattes et la tête du mouton», indique Bilel en riant.


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