Le déficit de compétition est le principal danger qui guette nos deux formations africaines. Nous partons tout d'abord de l'espoir que le Club Africain a —déjà— rejoint l'Espérance à une finale continentale. C'est aujourd'hui et nous ne doutons pas un seul instant que Benzarti et compagnie iront au bout de leur rêve. Avant de l'exaucer bien sûr en finale. Notre seconde pensée va vers l'Espérance et plus précisément vers son adversaire en finale de la Ligue des champions : cela fait un bon bout de temps que nous suivons le WAC à la loupe et que nous ne ratons pas une seule de ses sorties (sur la chaîne sportive marocaine Arriadhia), nous ne voyons franchement pas en quoi cette équipe est supérieure au vainqueur du dernier doublé national. Le WAC est sans doute une équipe équilibrée, un brin technique, mais c'est aussi et surtout une formation moyenne sans grande défense, sans grand milieu, sans grands attaquants capables de vous faire basculer une rencontre. Attention, il ne s'agit pas de sous-estimer l'adversaire ou de leurrer l'Espérance, il s'agit tout simplement de faire le constat que le WAC n'est pas une formation prohibitive et qu'elle est parfaitement à la portée de l'Espérance. Ce qui devrait nous apostropher par contre et apostropher Espérance et Club Africain, c'est ce déficit réel de compétition et de compétitivité. Tout le monde vous le dira : on a beau multiplier les entraînements, on a beau chercher et disputer les matches amicaux, rien ne vaut la compétition, la vraie. Une réalité à conjuguer avec l'absence de trêve pour les «Sang et Or» et les Clubistes, mais aussi par l'absence d'une véritable préparation. Il faut dire qu'avec les rendez-vous internationaux qui se chevauchent, certains, à l'Espérance, ont oublié les trêves et le repos. Venons-en à l'Espérance : voilà une équipe irrésistible quand elle s'installe dans les trente derniers mètres de l'adversaire. Ça presse, ça combine, ça fuse de partout, ça multiplie les une-deux et ça vous fait craquer n'importe quel adversaire. Sur ce plan bien précis, nous n'avons aucune inquiétude à nous faire pour l'Espérance, surtout quand ça passe, surtout quand ça marque. Mais il s'agit là de 90 minutes, peut-être de 120 autres pour la manche retour (nous espérons que nous n'en arriverons pas là) et, là, il faudra gérer sur le plan tactique, physique et mental. D'ailleurs, l'Espérance n'ira pas en territoire inconnu et elle sait, pour avoir déjà affronté ce même adversaire, pour l'avoir submergé avant de se faire rejoindre, puis pour avoir rencontré quelques problèmes au retour à Radès que le WAC sait gérer, sait subir et sait réagir. Idem pour le Club Africain, même si les deux équipes sont différentes. L'Espérance part sur des certitudes, le CA se construit. Plutôt bien avec la rage de vaincre que leur communique Faouzi Benzarti. Voilà en tout cas un piège à éviter. Enfin, dans la mesure du possible…