Hasna Jiballah plaide pour un accès facilité des sociétés communautaires au financement    À quoi ressemblera le tourisme tunisien en 2030 ?    Séisme de magnitude 4,8 frappe la mer Egée en Turquie    Que signifient les reconnaissances occidentales de l'Etat de Palestine ?    Météo : Pluies orageuses et risque de grêle dans certaines régions    Embarcation disparue : 17 Tunisiens retrouvés vivants sur les côtes libyennes    Intempéries en Tunisie : appels à la vigilance sur les routes du nord et du centre    Les barrages tunisiens en chiffres    Visas pour la France : des procédures encore complexes pour les Tunisiens    Arrêt de production et pertes : Les Ciments de Bizerte au bord du gouffre financier    Ordre des avocats : Sofiane Belhaj Mohamed élu président de la section de Tunis    Drogue au port de Radès : un cadre de la douane et une employée privée en garde à vue    Saint-Tropez sourit à Moez Echargui : titre en poche pour le Tunisien    Ordre des avocats, Anne Guéguen, Alzheimer …Les 5 infos du week-end    Des drones signalés en Méditerranée au-dessus de la flottille Al Soumoud    Foot – Ligue 1 (7e journée) : Les résultats des matchs de dimanche    Le ministre des Affaires Etrangères participe à la 80eme session de l'Assemblée Générale des Nations Unies à New York    Pollution marine à Soliman : une mer jaune et des poissons morts sèment l'inquiétude    Visas Schengen : la France promet des améliorations pour les Tunisiens    Incident sur le terrain : Gaith Elferni transporté à l'hôpital après un choc à la tête    Alerte sanitaire : attention aux poissons morts à Tunis et dans ses environs !    Anne Guéguen : c'est un devoir moral et politique de reconnaître la Palestine    Maher Medhioub tire à boulets rouges sur Mziou, Abbou et Mahfoudh    Zaghouan : un groupe belge claque la porte sans crier gare, 250 salariés en détresse    Voguant vers Gaza, le député Mohamed Ali accuse ses détracteurs à Tunis de faire le jeu d'Israël    « C'est notre moment Afrique du Sud » : le boycott d'Israël s'impose comme langage universel    4 500 cinéastes du monde entier : appel au boycott des institutions culturelles de l'entité sioniste    C1 – Premier tour aller (16H00 a Rades) – USM-EAST END LIONS FC (SIERRA LEONE) : Dans la peau d'un favori    Ligue 1 – 7e journée – CA : Arguments offensifs    Dernier rappel : Déposez votre deuxième tranche d'acompte avant le 25 septembre !    La Tunisie célèbre, le 25 septembre, la Journée du Littoral Méditerranéen    Le Royaume-Uni s'apprête à reconnaître l'Etat de Palestine    Eclipse de l'Equinoxe: un spectacle rare à ne pas manquer dans l'hémisphère sud !    435 376 élèves bénéficieront de l'aide dès le 22 septembre !    Mohamed-El Aziz Ben Achour: La Tunisie et l'Union française    L'Italie adopte une loi pionnière sur l'intelligence artificielle    Moez Echargui en finale du Challenger de Saint-Tropez    Cinéma : Dorra Zarrouk et Mokhtar Ladjimi sous les projecteurs du Festival de Port-Saïd    Non, le Maroc n'a pas imposé de visa permanent aux Tunisiens    La pièce de théâtre tunisienne « Faux » triomphe en Jordanie et remporte 3 prix majeurs    Youssef Belaïli absent : La raison dévoilée !    Coupe du monde 2026 : l'Afrique du Sud menacée d'une lourde sanction !    Sfax célèbre l'humour à l'hôtel ibis avec ibis Comedy Club    La Bibliothèque nationale de Tunisie accueille des fonds de personnalités Tunisiennes marquantes    Fadhel Jaziri: L'audace et la norme    "The Voice Of Hind Rajab » film d'ouverture du Festival du film de Doha    Mois du cinéma documentaire en Tunisie : une vitrine sur le cinéma indépendant et alternatif    Fadhel Jaziri - Abdelwahab Meddeb: Disparition de deux amis qui nous ont tant appris    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Dans le miroir du 23 octobre
-
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 10 - 2011

Dans notre édition du 27 octobre, on entamait une lecture instantanée des résultats alors partiels du scrutin du 23 octobre titrée «Résultats d'un premier grand test» qu'on poursuit ici à la lumière de l'annonce jeudi soir des résultats préliminaires et des réactions en vagues qu'ils continuent de susciter...
Les résultats préliminaires du scrutin du 23 octobre sont tombés jeudi 27 octobre et depuis, le pays tremble. Annoncer des résultats en conformité avec la loi dans une Tunisie qui a beaucoup de mal à s'accommoder des lois est à l'origine de tous les séismes. Mais ce n'est pas tout.
Le pays tremble surtout car, avec le verdict des urnes, le vote du 23 octobre a tendu un miroir impromptu à une Tunisie qui a depuis longtemps oublié de se mirer et de renvoyer les images des uns aux autres.
Ce miroir a bien évidemment exalté les électeurs d'Ennahdha. Il a terrorisé ses non-électeurs, effrayé les intellectuels progressistes, déboussolé quelques «perdants», obsédé quelques juristes, donné de la matière opaque malléable à quelques commentateurs et venu à bout de la dernière once de neutralité de quelques médias et quelques animateurs... Et tout ce beau monde est curieusement réuni depuis vendredi dans une longue litanie unanime dont les fins mots sont l'immaturité des peuplades et la non-valeur du scrutin... Le discrédit de cette «démocratie» qui a donné ce qu'elle a donné. Les intellectuels s'attristent de l'ignorance du peuple, de l'insoutenable légèreté du couple maturité / démocratie, par ici... Les animateurs se jouent allégrement des chiffres et manient les proportions pour conclure à la quasi nullité du scrutin et l'incompétence de ses instances ( qui l'a légiféré et qui l'a organisé). Des juristes — de ceux pour qui la loi n'est jamais bonne à appliquer autant qu'elle est bonne à bloquer sa propre application — s'engluent dans des batailles d'articles et d'alinéas. Singulièrement, personne ne nomme ouvertement l'innommable parti majoritaire qui, pour tous, représente pourtant la même cible voilée.
La raison est que tous ceux que ce miroir a effrayés n'ont pas vu que ce n'est nullement la glace limpide d'une Tunisie en aplomb mais un miroir de circonstance de ceux que l'on sort dans une course sous l'orage. L'ombre de l'ancien régime l'obscurcit encore, les promesses contradictoires du prochain l'éblouissent, et les séismes de la révolution le secouent. La fraude dont semble s'être entachée peu ou prou cette élection l'embue pour un temps.
Mais c'est tout de même un miroir ! Et un miroir d'une inestimable valeur que les passions et les haines empêchent encore les uns et les autres d'y regarder, d'y saisir l'essentiel.
C'est qu'au-delà de la carte politique immédiate qu'ils dessinent, les résultats de l'élection de la Constituante constituent un gisement d'informations sur la Tunisie comme il en est peu donné en temps de ruptures et de transformations.
Les années dictature, partout et de tout temps, ont ceci de commun qu'ils séparent, cloisonnent, isolent les composantes d'un peuple, embuent la vue et multiplient les angles morts jusqu'à installer les ténèbres. Sans reprocher à qui que ce soit de ne pas avoir vu l'autre grandir ou s'appauvrir, s'ouvrir ou se radicaliser, il serait utile aux statisticiens, aux sociologues, aux psychologues, aux économistes, aux géographes, aux historiens, aux journalistes de puiser, dans les résultats de l'élection de la constituante, les moult visages de la Tunisie de l'après-dictature, de la révolution et de l'évolution vers l'objectif démocratie.
Le miroir du 23 octobre montre d'abord ce que, dans l'éblouissement général, très peu ont discerné : que 60% des votants n'ont pas voté Ennahdha et que 55% des électeurs n'ont pas du tout voté! Et pour peu que l'on prenne la peine d'y regarder avec sérénité et rationalité, il nous dira beaucoup d'autres choses encore...
Combien de temps faudra-t-il dès lors aux antagonistes d'Ennahdha pour quitter leurs vigies de reniement et occuper de vrais postes d'opposition. Ce qui mine l'enjeu démocratique, ce n'est pas seulement les réseaux de proximité nahdaouis qui recrutent dans les maisons et les mosquées, ce n'est pas seulement l'analphabétisme des peuples électeurs, c'est aussi les fanatismes, les passions, les désamours et le manque de rationalité et de discernement qui marquent terriblement les débats savants.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.