• Le taux de chômage des femmes est de 27,4%, •Jusqu'en mai dernier, 137.600 travailleurs ont perdu leurs postes d'emploi. Malgré les bonnes conditions climatiques, la plus grande perte a été enregistrée dans le secteur agricole • La baisse est aussi importante dans le secteur hôtelier, avec la perte de 16.000 postes. En plus d'une perte de 57.000 dans d'autres secteurs. «Plus de 200 mille diplômés sont en chômage» a indiqué M. Hbib Fourati, directeur central à l'Institut National de la Statistique (INS), lors de la conférence de presse qui s'est tenue, hier, au siège de l'INS, pour présenter un résumé des principaux résultats de l'enquête nationale sur l'emploi pour le deuxième trimestre de 2011. Les chiffres sont préoccupants aussi bien dans les séries statistiques qu'en réalité. En effet, au cours de la présentation, des centaines d'employés contractuels à l'INS, diplômés du supérieur, ont envahi la salle de conférence. Ils ont voulu profiter de la présence des médias pour dévoiler au grand jour la précarité de leurs emplois et «les conditions de travail dégradantes et humiliantes». A cette occasion, le DC a précisé que plusieurs variables, dont les sit-in et les conditions de travail sur le terrain ont entravé la bonne marche de l'enquête, ce qui a causé la divulgation tardive des résultats, prévue pour septembre dernier. «Mieux vaut tard que jamais. C'est la première enquête depuis la révolution», note-t-il. Et d'ajouter «Bien que la taille de l'échantillon soit limitée, on a tenu à l'élaboration et à la divulgation des résultats de l'enquête». Il est à rappeler que l'objectif de ces travaux est d'évaluer les spécificités démographiques, éducatives, ainsi que les indices portant sur l'emploi. Cette opération vise, également, à apprécier l'évolution des conditions de la vie des ménages. De grandes disparités entre le Centre-Ouest et le Centre-Est du pays Sur un échantillon réduit de 43.000 ménages, la population a été estimée, au 15 mai dernier, à 10.651.000 habitants, dont 66,2% sont installés dans les zones urbaines. Pour ce qui est du niveau éducatif, la comparaison des résultats des études de 2004 et 2011 a montré un progrès continu. En effet, en 2011, 12% de la population ont un niveau supérieur, au moins une année de réussite à l'enseignement supérieur, contre 7,9% en 2004. De même pour le niveau secondaire. Ainsi, le taux d'analphabétisme a régressé à 18,6% contre 20,6% en 2007. «Mais, la tendance baissière est de moins en moins forte, puisqu'on s'approche du noyau dur de la frange des analphabètes». Ce noyau est formé essentiellement, à 40,1%, par des femmes du milieu rural. Sur le marché du travail, la population active a atteint 3.844.600 en mai 2011, soit une évolution de 75.400 membres actifs par rapport à 2010. Les 59.300 nouveaux diplômés ont constitué la grande part des demandes. D'un autre côté, depuis le début de l'année, le nombre de travailleurs a régressé. Jusqu'en mai dernier 137.600 travailleurs ont perdu leurs postes d'emploi. Malgré les bonnes conditions climatiques, la plus grande perte a été enregistrée dans le secteur agricole. Selon M.Fourati, «il s'agit d'un changement radical dans la mentalité des Tunisiens». En effet, de nombreuxtravailleurs du secteur, hommes et femmes, se sont reconvertis en demandeurs d'emploi salarié . La baisse est aussi importante dans le secteur hôtelier, avec la perte de 16.000 postes. En plus d'une perte de 57.000 dans d'autres secteurs. Cette situation du marché se traduit par un taux de chômage de 18,3% en mai 2011 contre 13,0 pour l'année dernière. S'élevant à 27,4%, le chômage des femmes est plus important que celui des hommes. Mais le plus grave est le chômage des diplômés qui a atteint 29,2% en mai 2011. On compte 217.800 chômeurs. Au niveau régional, l'enquête n'a pas fourni des résultats par gouvernorats mais plutôt par régions. C'est au Centre-Ouest que le chômage bat son plein .28,6% de la population active y est sans emploi. En revanche, c'est au Centre-Est que s'affiche le plus bas taux de chômage, 11,1%.