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Ennahdha suscite le débat
Tourisme et islamisme
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 11 - 2011

Tourisme et islamisme est de l'avis des spécialistes un cocktail détonnant. Pourtant, les professionnels du secteur conviés à un colloque sur les perspectives du tourisme tunisien ont presque tous caressé dans le sens du poil les responsables nahdhaouis présents et n'ont pas manqué de tarir d'éloges le semblant de programme du parti en matière de tourisme. Seules quelques voix ont osé évoquer les questions fâcheuses, à savoir la consommation d'alcool, la place de la femme dans le projet sociétal des islamistes et les libertés individuelles.
Pourtant, avec une grande aisance et beaucoup d'assurance, le secrétaire général du mouvement Ennahdha, Hammadi Jebali, a affirmé que son parti est conscient de l'importance économique du secteur et que le mouvement est «à la recherche d'une plus-value à apporter au tourisme». Cela dit, les craintes de uns à propos des boissons alcoolisées dans les établissements touristiques ou encore celle se rapportant au statut de la femme ne devraient pas constituer une préoccupation majeure pour les différents acteurs du secteur puisque les choix du parti sont déjà fixés et seront inscrits dans la Constitution, a-t-il souligné. C'est d'ailleurs «un Etat de droit, un Etat de citoyenneté qui encourage la diversité et protège la minorité » que le parti tente d'instaurer, a souligné M.Jebali.
Aujourd'hui, ce secteur malgré son importance semble être exposé à une dangereuse spirale. Après une année marquée par une réelle inflexion de la courbe touristique toutes branches confondues, et des contre-performances à tous les niveaux, les inquiétudes des professionnels qui ont débuté l'année dans la frayeur, virent au cauchemar.
D'ailleurs, pour M.Jebali, « l'évolution du secteur ne peut cacher les difficultés structurelles et actuelles du secteur ». Il a ajouté que « ces difficultés sont le résultat de l'absence d'une volonté politique pour mettre en application une stratégie nationale permettant le développement du secteur. Cette situation a conduit à un nombre très faible de produits offerts, à la concentration sur le tourisme balnéaire, à des possibilités de promotion et de commercialisation très réduites, à la dégradation de la qualité du service offert et à la faiblesse de la rentabilité et de la compétitivité de plusieurs établissements hôteliers».
Il s'agit, donc, pour le mouvement Ennahdha de « rétablir la confiance des partenaires étrangers afin de reprendre l'activité du secteur, à travers des campagnes publicitaires et promotionnelles intensives (Eductours, salons, etc.) ».
«Œuvrer d'une manière sérieuse et rapide à résoudre les problèmes structurels du secteur à travers un plan de mesures d'urgence ». Egalement, le parti compte accorder la priorité absolue à l'épineuse question de l'endettement, de la diversification du produit, au problème du transport aérien, à la formation et à la prospection de nouveaux marchés émetteurs. Il s'agit également d'encourager le tourisme intérieur et d'exploiter les richesses culturelles du pays.
C'est une première ébauche pour une feuille de route pour le tourisme tunisien qui est à la recherche d'un nouveau souffle et qui semble déterminé à jouer une nouvelle partition en misant sur la culture islamique longtemps laissée en rade. Mais l'envol du tourisme fait face à des défis majeurs. Depuis quelques décennies, sa clientèle touristique a fondu littéralement, chutant ainsi à des seuils inacceptables.
A cet effet, les débats ont porté sur l'épineuse question de l'image de marque touristique du pays. Certes, nous sommes en pleine période de transition démocratique, c'est un exercice périlleux, mais passionnant. En effet, avec une large médiatisation de la révolution tunisienne qui continue à crever les écrans des chaînes satellitaires à chaque fois qu'une nouvelle rue arabe se soulève, l'image du pays constitue désormais un avantage compétitif et crucial qu'il faudrait mettre à profit dans le secteur touristique pour une relance durable de ses activités. C'est qu'en pareille circonstance, mettre en valeur ce que la Tunisie a à offrir, ce qui la caractérise et la distingue et saisir l'opportunité pour se créer une personnalité pour que l'image projetée soit associée dans l'esprit des gens à la destination, est une occasion qui ne risque plus de se représenter.
D'autant plus que les élections qui ont donné le Mouvement Ennahdha en tant que parti majoritaire, inquiètent un tant soit peu et les professionnels du secteur et les partenaires étrangers. C'est pour quoi il est plus qu'urgent de rassurer, de trouver l'image et la proposition qui accrocheront les gens, de se démarquer de la concurrence, d'être créatif et faire les choses différemment en misant sur des ingrédients sûrs tels que le rêve, la séduction, l'authenticité et la qualité.
Dans cette perspective, la mise en valeur du patrimoine islamique, l'une des composantes civilisationelles à même de drainer une clientèle avide de connaissance et de découverte, n'a pas pris la place qui lui sied dans les débats.
Car, pour se tailler une place dans ce secteur très compétitif, notre destination doit valoriser son actif culturel et travailler davantage son image authentique pour se différencier. De l'avis des spécialistes, le substrat culturel de la Tunisie lui confère une place de choix sur l'échiquier des destinations culturelles. Toutefois, notre pays continue à broyer du noir sur ce segment à cause de ses traits culturels encore flous alors qu'ils sont supposés intensifier la compétitivité du pays et attirer davantage les touristes avides de construire un catalogue d'expériences de différentes cultures et destinations. D'où tout l'intérêt à saisir ce créneau porteur, à en juger par son rythme évolutif sur le plan international.
Enfin, pour séduire les férus de voyages culturels et susciter un fort désir de voyager chez cette catégorie, la Tunisie se doit donc de mettre en avant son actif culturel, qui ne manquera pas de lui conférer une touche séduisante et un positionnement distinctif de premier ordre.
Hélas, les débats qui ont porté sur les maux qui traumatisent le secteur depuis des années, n'ont pas été d'une grande pertinence. Et pour cause, c'est du déjà-vu et déjà-entendu. Seuls les interlocuteurs ont changé. Purtant, la rencontre qui a pris l'air d'une grand messe de dévotion aux islamistes vainqueurs des élections, n'aura pas servi à grand-chose puisque comme l'a si bien précisé Hammadi Jebali, « nous ne voulons plus de la langue de bois ».


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