« Rien n'a changé et rien ne changera dans les relations tuniso-palestiniennes ». C'est ce qu'a affirmé Mahmoud Abbas, Président de l'Autorité palestinienne, lors d'une conférence de presse qu'il a tenue hier à Tunis, à l'occasion d'une visite officielle. Cette visite intervient dans un contexte de transition en Tunisie. Elle coïncide également avec l'examen de la candidature palestinienne aux Nations unies en tant que membre à part entière, ainsi qu'avec le 7e anniversaire de la disparition de Yasser Arafat, auquel Abou Mazen n'a pas manqué de rendre hommage. Le Président palestinien a eu, lors de sa visite, des entretiens avec le Premier ministre et le Président par intérim ainsi qu'une rencontre avec un certain nombre de partis politiques. Laquelle rencontre a été marquée par l'absence des dirigeant d'Ennahdha et du Congrès pour la République, principaux vainqueurs du scrutin du 23 octobre 2011. Sur cette base, le dirigeant palestinien a été interrogé sur un éventuel changement dans les relations tuniso-palestiniennes, hypothèse qu'il a niée en bloc, précisant que les «relations entre les peuples tunisien et palestinien sont excellentes depuis plus d'une centaine d'années. Ces relations étaient stables pendant l'ère de Bourguiba, ainsi que sous Ben Ali (...) Et nous n'avons remarqué aucun changement dans cette attitude ni d'une personne ni d'un parti politique ou autres. Et il ne faut pas oublier que nous avons vécu pendant longtemps en Tunisie, qui a toujours soutenu la cause palestinienne... » Dans ce même ordre d'idées, le leader palestinien a noté que l'Autorité palestinienne respecte et n'intervient pas dans les choix des peuples arabes révoltés, exprimant sa confiance en leur soutien à la cause du peuple palestinien. Mahmoud Abbas s'explique: «Que ces choix donnent le pouvoir à un parti islamiste ou autres, cela ne nous pousse pas à dire que tel parti est opposé à la cause palestinienne. Et nous savons que le peuple tunisien a toujours été à nos côtés. Est-il possible que les nouveaux dirigeants qu'il a élus ne le soient pas? » M. Abbas ne semblait pas être fragilisé lors de cette rencontre avec les médias, suite à l'échec de la candidature palestinienne aux Nations unies. Bien au contraire, «nous considérons cela comme un pas en avant et nous allons poursuivre notre démarche et redoubler d'effort pour obtenir la reconnaissance de l'Etat palestinien aux Nations unies», a-t-il affirmé. Il a enchaîné : «Nous ne sommes pas allés aux Nations unies seuls. Notre démarche a été entreprise avec le consentement et l'appui des pays arabes». Dans ce contexte précis, Abou Mazen a souligné que les problèmes entre Palesiniens et Israéliens ne vont pas se résoudre aux Nations unies, mais plutôt par la reprise des négociations bilatérales. Il a réitéré, à cet effet, la position de l'Autorité palestinienne approuvant les décisions du Quartette, notamment en ce qui concerne le respect de la légitimité internationale et l'arrêt immédiat de la colonisation. «Nous voulons bien vivre côte à côte avec l'Etat israélien, dans la paix et la stabilité, si bien sûr ce dernier se retire des terres palestiniennes occupées en 1967, si Al Qods est la capitale palestinienne et si nous parvenons à résoudre tous les problèmes en suspens, relatifs notamment au statut final et en particulier celui des réfugiés», a-t-il expliqué. A propos du rôle des Etats-Unis dans le conflit israélo-palestinien, le Président palestinien a tenu à préciser que la Palestine entretient des relations soutenues avec les Américains, et ce, depuis une longue date. «Cependant, nous souhaitons que leur médiation soit plus sérieuse, afin de parvenir à une solution politique efficace. Nous souhaitons aussi que leur intervention soit juste et qu'elle exerce des pressions sur la partie fautive, même si c'était nous ».