• Nos hôteliers ont mis à profit l'Aïd El-Kébir pour tenter de séduire la clientèle... à coups de barbecues! Décidément, nos hôteliers ne sont jamais en panne d'idées. Leur imagination devient forcément plus fertile aux moments difficiles. Alors que persistent la dure conjoncture économique et la baisse des recettes et des nuitées dans leurs hôtels, ils continuent, imperturbables, de faire de la résistance, en s'adonnant à des acrobaties désespérées dans le but de remonter la pente. Dernière offensive de séduction à leur actif: l'organisation de barbecues au profit de leurs clients passagers, à l'occasion de l'Aïd El-Kébir. Pourvu que tu reviennes... En effet, selon une source de l'Ontt, «deux hôtels sur trois encore compétitifs ont mis leurs pendules à l'heure de l'Aïd. D'abord, en offrant des remises plus tentantes sur les nuitées, ensuite en montant de somptueux barbecues en l'honneur de leurs résidents. Et, mine de rien, cela a superbement marché». Pour un coup d'essai, ce fut justement un coup de maître. «Le coup méritait vraiment d'être tenté par les temps de morosité qui courent», soutient le tenancier d'une unité hôtelière sise à Gammarth, qui indique, visiblement ravi, que «l'affluence de la clientèle a dépassé nos estimations les plus optimistes. Au point que nous étions contraints, surtout au premer jour de l'Aïd, de faire une commande supplémentaire en viandes pour les méchouis d'usage». Un hôtel de la place a fait encore mieux, en s'enhardissant à... offrir grâcieusement des boissons aux clients, tandis que des hôtels à Hammamet ont décidé des remises de l'ordre de 50%. L'un des bénéficiaires n'en revient pas encore. «15 dinars en LPD, le barbecue et les boissons gratis en sus et dans un 4 étoiles SVP, c'est presque du jamais vu dans l'histoire de nos hôtels en pareille période de l'année», jubile un étudiant qui affirme «ne pas regretter cette escapade inespérée avec mes copains». Les Libyens en force Cette «trouvaille de l'Aïd» à l'initiative de nos hôteliers n'a pas seulement souri à la clientèle locale. Elle a fait également la joie de nos frères libyens, notamment les plus jeunes d'entre eux qui ont pris d'assaut les hôtels, la veille même de l'Aïd. La folie dépensière aidant, ils y ont… fait un tabac, en conférant animation et joie à des hôtels qui ne comptaient plus jusqu'ici les jours de cafard ! A l'Ontt, on signale avec satisfaction que «dans certains hôtels du pays, particulièrement à Djerba, Zarzis et Sousse, les Libyens ont presque fait cavalier seul en comblant merveilleusement l'absence de nos compatriotes». Pour un hôtelier «le raz-de-marée» de l'Aïd a été franchement un grand soulagement pour nous, une bouffée d'oxygène venue au bon moment pour éponger une partie de nos déficits et réduire considérablement l'acuité de nos ennuis bancaires». Et de conclure moins jovial : «En trois jours, on a pu combler un manque à gagner de quelques mois. Il ne nous reste plus maintenant qu'à remettre les pieds sur terre, en attendant un regain d'embellie à l'occasion du réveillon. C'est là une autre bouée de sauvetage, même si les dernières nouvelles émanant d'Europe et faisant état d'un éventuel détournement forcé de la clientèle vers la Grèce à des fins politiques et économiques sont loin d'être rassurantes». Demain, il fera jour…