Face à un CSHL dépassé par la tornade sahélienne, l'ESS a confirmé ses bonnes dispositions techniques et tactiques pour cette saison 2011-2012 On peut observer le palmarès d'une équipe pour apprécier à sa juste valeur son aura, mais c'est d'après la structure générale du club que l'on définit sa grandeur. Assurément, l'Etoile du Sahel est l'un des clubs les mieux structurés de notre championnat. La fierté que représente son centre de formation est un acquis incommensurable qui rejaillit sur notre football. C'est là un indicateur fiable d'une politique de club axée sur la formation, véritable levier de l'association. Cet important travail d'harmonisation via une politique de club «anticipatrice» ne pourra que s'avérer payant à terme, car si au fil des années, les derniers titres glanés ont permis aux Etoilés de se positionner sur l'échiquier, le blé qui lève et la formation continue ont confirmé cette professionnalisation d'une pratique sportive qui se décline au pluriel, tant semblent disparates les approches de la majorité des associations sportives. L'Etoile, tout le monde le sait, est un club d'échéances. Fantasque et irrégulier tantôt, il fait aussi montre d'un autre visage, celui d'un club à la carrure qui dépasse largement celle entrevue récemment. La probante victoire obtenue mardi à Radès (4-0) face au CSHL a installé l'Etoile Sportive du Sahel au sommet du classement — en compagnie du ST — et affiché concrètement son ambition. Depuis son derby devant l'ESHS (3-1), l'ESS a déjà annoncé la couleur, avec deux victoires, 7 buts marqués et un seul but encaissé. Les Etoilés possèdent déjà une colonne vertébrale d'envergure (Bouderbela-Nafkha-Danielo-Adel Chedly-Maïté-Chehoudi-Jaziri). «Ce match contre le CSHL est peut-être notre premier match de référence, observe Jaziri. On a été consistants du début à la fin face au CSHL qui nous a génés par moments. On se sent solides et efficaces, on monte en puissance. On savait qu'il nous fallait du temps avec tous les nouveaux joueurs qui sont arrivés. Mais, l'avantage jusqu'ici, c'est qu'on a aussi su gagner nos deux premiers matches. Et ça, c'est une force», a ajouté Jebnoun qui a retrouvé ses repères avec Ben Sassi. Face au CSHL, l'Etoile a paru tel un rouleau compresseur en laissant une forte impression collective et surtout elle a su allier la manière avec le résultat à Radès et face à un adversaire toujours aussi solide avec les grands de la Ligue 1. L'ESS va à l'essentiel En dépit de l'absence de Felhi, blessé, remplacé par un impressionnant jeune défenseur Rami Bédoui, les protégés de Khaled Ben Sassi n'ont trouvé aucune difficulté pour imposer leur maîtrise et leur volonté afin de mener des manœuvres offensives qui ont mis la défense hammamlifoise à rude épreuve. En optant pour un football simple, fait de passes courtes, de décalages et de mouvements, l'Etoile a fait bonne impression mardi après-midi à Radès. L'ESS a su frapper au moment opportun grâce à Lamjed Chehoudi (déjà 3 buts à son actif en deux matches). Ce dernier a été libéré avec l'arrivée de Ben Sassi. Il a retrouvé ses dons de buteur et ses accélérations pour semer la pagaille au sein des défenses adverses. A la reprise, les camarades de Danielo ont fait preuve de réalisme et d'efficacité en signant trois autres buts par Danielo, Letifi et Yacouba face à une défense figée du CSHL. Si la somme de ses talents individuels ne forme pas encore un collectif écrasant la concurrence, l'Etoile a déjà trouvé une colonne véritable qui s'articule autour de quatre noms: Bédoui, Adel Chedly, Danielo et Chehoudi. En vrai champion, donc, l'ESS — version Khaled Ben Sassi — a consolidé sa place de leader. Elle devra le confirmer dimanche prochain face à l'AS Gabès à Sousse.