L'Etoile vient d'être sacrée championne de Tunisie pour la seconde saison consécutive. Une performance retentissante qui enrichit le palmarès de l'équipe phare du Sahel dans cette discipline et qui revêt une signification particulière en cette période faste de consécration, de triomphe et d'euphorie dans laquelle baigne toute la famille étoiliste. De Kamel Akab à Nickolay Stepnets : Un passage de témoin difficile Pendant les 9 saisons qu'il a dirigé les destinées techniques de l'Etoile, l'entraîneur algérien Kamel Akab a marqué de son empreinte, de son caractère et de son charisme la section de handball. Outre les 7 trophées qu'il a apportés, ce coach a insufflé une autre philosophie, une autre conception, une autre mentalité au sein de l'équipe. Une rage de vaincre inégalable, un esprit de groupe incomparable et une volonté à toute épreuve. Malgré son tempérament apparemment coléreux, sa fougue démesuré (uniquement sur le banc), le groupe a appris à gagner et à triompher même dans la douleur. Kamel Akab ne pouvait rester éternellement à l'Etoile. On avait qu'un jour ou l'autre il allait rentrer au bercail. Ce qui s'était passé à l'aube de cette saison version 2006-2007. La succession était difficile. Le vide laissé par le technicien algérien était difficile à combler surtout que son passage à l'Etoile couronnée de la page la plus glorieuse dans l'histoire du club demeure indélébile. Finalement, Nickolay Stepnets, un Ukrainien, enfant du club du temps de Motaemri, Jmaïel et compagnie, a débarqué à Sousse pour prendre la relève de l'Algérien.
Avec Nickolay tous les ingrédients de l'école de l'Est sont au rendez-vous Dès son avènement à la tête de l'Etoile, l'Ukrainien, sans la moindre équivoque, a instauré toute la panoplie propre à l'école des pays de l'Est : Discipline, rigueur, sérieux, travail austère sont au menu. Héritant de la totalité de l'effectif de la saison écoulée en plus de deux recrues de valeurs : deux gauchers, le Mokninois Ramzi et du Téboulbien Slimène Farhat, le nouveau coach a su mener la barque avec une nouvelle option tactique. La défense plate 0/6 qui privilégie l'arme de la contre-attaque. Choix judicieux dans la mesure où l'Etoile a réussi à caracoler en haut du classement avec de surcroît une efficacité offensive insolente (avoisinant une moyenne de 30 buts par match et atteignant même la cinquantaine face à certaines équipes), avec une victoire éclatante à El Gorjani face au CA (6 points d'écart) et un succès retentissant face à l'ASH en déplacement (9 points d'écart).
L'élimination en Coupe face à l'ASH remet tout en question Tout semblait baigner dans l'huile. L'Etoile était invaincue en championnat. Puis survint le match de Coupe face à l'ASH, à Grombalia. Après avoir longtemps mené au score, l'Etoile a dû finalement concéder sa première défaite de la saison. Non seulement elle a été éliminée mais également perdu un élément de valeur dans le dispositif tactique, Alexandre Kacharine (ou Sacha). Après ce premier revers en Coupe, l'équipe a été sévèrement corrigée par le CA, à la salle olympique de Sousse (9 points d'écart en faveur des Clubistes). L'hémorragie ne s'arrêta pas là puisque les camarades de D.Sbouï connurent leur seconde défaite consécutive en championnat face à l'EST à Tunis. Echec qui leur coûta la première place au championnat et par conséquent la perte de l'avantage de recevoir à domicile pour une éventuelle belle en championnat.
Sayed Ayari à la rescousse pour le fameux choc psychologique Le vase a débordé. Le doute s'est installé. L'Etoile donnée favorite pour le doublé eu égard à la richesse de son effectif (renforcé à l'inter-saison par deux autres recrues le jeune kairouanais Sami Yacine et le solide pivot de Béni Khiar Hamdi Aïssa), risquait de sortir bredouille. Alors, on résilia à l'amiable le contrat de l'entraîneur Nickolay (remercié dans les règles de l'art avec une magnifique et émouvante réception d'adieu) et on fit appel à une figure de proue du hand tunisien. Le vieux briscard Sayed Ayari. Avec lui, l'objectif était clair : A court terme, se qualifier d'abord pour la finale aux dépens de l'EST. A long terme, préparer l'équipe pour la prochaine saison (2007-2008). Le premier objectif a été atteint, quoique difficilement face à une coriace Espérance. Cette qualification méritée dans l'ensemble des trois confrontations, a donné de l'appétit aux jeunes loups étoilés. Le nouveau coach, meneur d'hommes de réputation, au su au bout de deux semaines, communiquer à ses poulains un autre message, un autre discours et une autre chaleur. Le courant à rapidement passé. L'entente était parfaite. Cela s'est concrétisé lors de la première manche de la finale du championnat à Sousse face au CA. Au cours de ce match, l'Etoile parut totalement métamorphosée sur tous les plans. Tout était bien huilé à tel point que l'adversaire, donné favori sur le papier, était asphyxié et incapable de résister à la tornade, « rouge ». La confirmation de cette « résurrection psychologique » eut lieu à la salle Gorjani au cours de la seconde manche. L'Etoile, irrésistible et reluisante a dominé le débat de la tête et des épaules. Sans une certaine décompression en fin de match, les Sahéliens auraient pu l'emporter par un écart plus éloquent. Finalement, l'Etoile a brillamment réussi à conserver son titre malgré quelques appréhensions et en dépit de quelques moments de doute et de crainte. Le sacre est amplement mérité. C'est le fruit d'un travail de groupe. Mais certains facteurs sont à retenir pour donner à ce 7ème titre dans l'historique du club plus d'éclat.
Un quatuor de joueurs magiques Mohamed Tajouri, l'étincelle ; Sobhi Saïd la tête pensante ; Slim Hédioui le baroudeur et Yusri Ghali le combattant. Tous les joueurs, sans exception ont participé à ce sacre. Du jeune et prometteur portier Majed Hamza, en passant par le leader Dhaker Sbouï, le valeureux capitaine Aymen Gafsi (auteur d'une partie époustouflante au match retour à El Gorjani), l'ailier Souheïl Klaï, le solide ukrainien Sacha, les arrières Sami Yacine, Ramzi Charef en finissant par le nouveau pivot Hamdi Aïssa, le remplaçant de luxe Slimène Farhat sans oublier bien sûr le reste de l'effectif, des jeunes qui feront parler d'eux dans les années à venir. Nous avons laissé le quatuor sus-mentionné en dernier lieu parce que de l'avis de tous les observateurs, ce sont ces quatre joueurs, en particulier, qui ont émergé du lot surtout par la régularité et la constance de leur rendement surtout lors des 5 rencontres du play-off (les 3 matches livrés face à l'EST et les 2 face au CA). Mohamed Tajouri, le premier gardien a été incontestablement le meilleur de tous vaillant à toute épreuve, auteur de plusieurs arrêts décisifs, il a largement contribué aux victoires des siens. En second lieu (sans aucun ordre), on peut citer l'arrière gauche Sélim Hédoui. Longtemps confiné à une tâche défensive (là où il excelle), il a admirablement explosé en cette fin de saison. Ensuite, personne ne peut passer sous silence le rôle de Sobhi Saïed, le playmaker et le cerveau de l'équipe. Même s'il ne marque pas, il fait profiter toute l'équipe de sa clairvoyance extraordinaire et de sa technique en mouvement hors pair. Enfin, nous citons Yusri Ghali, premier défenseur et premier attaquant en même temps. Par sa grande combativité, un cœur de lion, et par son sens d'anticipation Yusri a été d'une grande efficacité surtout pour amorcer les contre-attaques.
Une équipe dirigeante jeune étoffée d'un grand cordon de sympathisants La réussite de cette section est également tributaire de l'encadrement de dirigeants dynamiques et dévoués. Ridha Attia, Kamel Gana, Fayçal Khlifa, Mohamed Snâ, pour ne citer que ceux-là, veillent pour assurer toutes les conditions favorables aux joueurs. Un grand nombre de sympathisants entourent l'équipe de sollicitude et d'encouragement. Le staff médical est sur le qui-vive pour prodiguer aux joueurs tous les soins nécessaires. Nous ne terminons pas sans évoquer le rôle des autres membres du staff technique en particulier l'ancien portier Iteb Bouali qui apporte au groupe toute son expérience.