M. Hamadi Jebali, élu à l'Assemblée nationale constituante du Mouvement Ennahdha et candidat au poste de chef du gouvernement provisoire, a affirmé que le rôle de l'opposition «sera garanti». «Etre majoritaire ne veut pas dire contenter la minorité et céder sur certains points», a-t-il concédé, hier, dans une déclaration à la TAP à l'issue de la troisième séance des travaux de la Constituante. «La liberté est garantie à toutes les parties au sein de la Constituante. Il s'agit seulement d'accepter les règles du jeu démocratique», a-t-il averti, ajoutant qu'il «n'est pas question de parler de projets imposés ou d'une domination de la majorité. Dans toutes les démocraties, la règle est le vote, ainsi que la garantie de la liberté de la parole et de la critique». Répondant à une question sur la nature du prochain régime politique en Tunisie, M. Jebali a rétorqué : «Ennahdha en tant que groupe à la Constituante défendra le régime parlementaire. Nous parviendrons sûrement à un consensus sur la question ou alors nous passerons au vote». Le secrétaire général du Mouvement Ennahdha a préféré ne pas donner de déclaration sur la composition du gouvernement afin «de respecter la marche du travail au sein de la Constituante». Après l'élection du président de la Constituante, des deux vice-présidents, des membres du bureau et des deux commissions du règlement intérieur et de l'organisation provisoire des pouvoirs publics, il sera procédé à l'élection du président de la République par les constituants qui chargera, à son tour, le Premier ministre de former un nouveau gouvernement. Se remémorant l'ambiance qui prévalait au sein de la Chambre des députés à l'époque du discours politique unique et de la voix unique, M. Jebali a souligné que le paysage politique a changé dès la première séance de la Constituante «marqué désormais par le pluralisme», estimant que l'opposition aura un rôle «majeur» au sein de la Constituante.