Scientifiques, philosophes, sociologues et universitaires seront, aujourd'hui, au rendez-vous des IIIes journées internationales tenues, cette fois-ci, sur «la mémoire» dans tous ses états. Evénement que l'association Jeunes sciences de Tunisie (Ajst) et l'Ecole supérieure privée d'ingénierie et de technologies (Esprit) organisent pendant deux jours au technôpole d'El Ghazala. Individuelle ou collective, la mémoire semble être le gardien conservateur du passé. Elle est dépositaire de l'histoire des faits et objets de toute l'histoire humaine. Dans ce sens, penser la mémoire, c'est penser aussi l'histoire. De ce fait, il convient de souligner que toute déformation ou confiscation de la mémoire pourrait, ainsi, conduire à l'amnésie, à l'oubli de l'histoire en quelque sorte. Bien qu'elle soit fort puissante, la mémoire n'est pas à l'abri des préjudices des temps et des failles momentanées ou irréversibles. A telle enseigne qu'elle cherche souvent à trouver refuge dans la science et ses disciplines les plus rassurantes, à savoir les neurosciences et l'informatique. Mais peut-on vraiment parler, aujourd'hui, du risque sérieux de l'amnésie et ses troubles sporadiques ? Comment faire revenir l'oublié quand l'oubli est présupposé comme vérité ? A cet effet, comment faire pour assister la mémoire ? Autant de questions qui sont loin d'être anecdotiques, d'autant plus qu'il s'agit d'un débat sur la mémoire. C'est ce que tentent d'éclairer ces journées internationales auxquelles prendra part un aréopage de spécialistes tunisiens, arabes et étrangers. Après les allocutions d'ouverture prononcées respectivement par le président de l'Ajst et le directeur d'«Esprit», la première séance s'étalera sur une demi-journée bien chargée de communications scientifiques poussées. Elles porteront sur les thématiques suivantes : «la science fonctionne, elle aussi, à l'oubli», «failles et prouesses de la mémoire humaine», «la mémoire de l'oubli», «la mémoire manipulée: les mensonges de la Vérité», ainsi que «mémoires et identités». Quant à la deuxième séance, elle s'articulera sur des thèmes relatifs à la mémoire dans son rapport avec la culture islamique, l'histoire et la croyance. Les travaux de cette manifestation vont se poursuivre jusqu'à demain avec pour menu cinq interventions suivies d'un large débat général et des conclusions. Ces interventions auront à aborder plusieurs sujets à caractère scientifique et culturel tels que «la mémoire entre la neuroscience et la psychanalyse», «réflexion sur l'archivage organisationnelle dans la cyber-société», «la mémoire artificielle, auxiliaire de l'homme ou son substitut» et «la mémoire des pierres».