• 180 noms de personnalités et d'entités iraniennes ajoutés à la liste des sanctions établie par Bruxelles BRUXELLES (Reuters) — L'Union européenne a fait un pas de plus hier vers l'imposition d'un embargo sur le pétrole iranien, deux jours après la mise à sac de l'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran et alors que l'Occident cherche à accroître la pression sur l'Iran, accusé de développer un programme nucléaire à des fins militaires. Comme cela était largement attendu, l'UE a, par ailleurs ajouté 180 noms de personnalités et d'entités à la liste des sanctions, qui vont d'une interdiction de voyager en Europe à un gel des actifs financiers. A la demande de la France et de la Grande-Bretagne notamment, les ministres européens des Affaires étrangères se sont entendus pour travailler à des sanctions dans les secteurs de l'énergie et des transports, un premier pas vers l'embargo. «Le Conseil (des ministres de l'UE) s'est entendu pour élargir les sanctions existantes en étudiant, en étroite collaboration avec les partenaires internationaux, des mesures additionnelles incluant des mesures destinées à affecter sévèrement le système financier iranien, dans le secteur des transports et le secteur énergétique», lit-on dans les conclusions de la réunion. Les ministres ont indiqué qu'une décision serait prise pas plus tard que lors de leur prochaine réunion, le 30 janvier. Plusieurs sources de haut rang avaient toutefois dit cette semaine que les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE seraient amenés à se pencher sur la question lors du sommet du 9 décembre. La Banque centrale iranienne visée L'embargo pétrolier, sur lequel les Européens travaillent depuis plusieurs jours, est désormais accepté par une très large majorité de pays. Seule la Grèce — qui se procure environ 50% de son pétrole auprès de l'Iran, qui plus est à crédit — bloque une décision tant qu'elle n'aura pas l'assurance que les conséquences négatives pour son approvisionnement énergétique seront pleinement compensées. «La Grèce a émis un certain nombre de réserves, il faut les prendre en compte bien entendu, et donc travailler avec les différents partenaires pour que l'interruption des livraisons de l'Iran puisse être compensée par l'augmentation de la production dans d'autres pays. C'est quelque chose de tout à fait possible», a dit Alain Juppé après la réunion. Un nouveau train de sanctions pourrait également viser le secteur financier, et en particulier la Banque centrale iranienne, ont précisé ces sources. La semaine dernière, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont adopté de nouvelles sanctions diplomatiques, financières et pétrolières contre Téhéran. La France avait de son côté préconisé de nouvelles sanctions «d'une ampleur sans précédent» pour pousser l'Iran à négocier, dont cet embargo pétrolier. Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux pensent que la République islamique cherche à se doter de l'arme nucléaire, mais Téhéran assure que son programme atomique est destiné uniquement à produire de l'électricité. Le 8 novembre, l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) a publié un rapport concluant que l'Iran avait travaillé à la mise au point de l'arme nucléaire et continuerait peut-être des recherches en ce sens, dans le plus grand secret.