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La vérité, toute la vérité
Adopter un enfant – L'avis du sociologue
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 01 - 2012

Parce que l'adoption a des raisons et des répercussions sociales, l'analyse du sociologue est capitale pour comprendre les risques d'échec et se faire une idée personnelle des facteurs de réussite d'une adoption qui reste un sujet subjectif. L'adoption, sous toutes ses formes, est un sujet vieux comme le monde, mais il demeure encore incompris, on n'en parle pas beaucoup, ouvertement. Il reste entouré de beaucoup de mystère, de pudeur, de peur, de secret, d'angoisse.
Peu étudiée, non évaluée, rarement prospectée, l'adoption est un domaine peu connu du point de vue scientifique en Tunisie. Des études psychologiques partielles constituent presque l'unique référence en l'absence d'études quantitatives et qualitatives dignes de ce nom. Selon M. Faouzi Bouaziz, sociologue, ce sujet a été scientifiquement tabou pendant très longtemps car son traitement touche inévitablement aux conditions socioéconomiques des familles, surtout celles qui font adopter leur enfant, ainsi qu'aux aspects affectif et religieux. Il est lié aussi à l'intimité du couple, cadre légal et culturel de l'adoption, en ce qu'il a de plus personnel comme sa capacité ou non d'enfanter, et celle de la famille quand il s'agit d'héritage et de succession.
Pour le sociologue, le contexte politique compte également en ce sens qu'il peut déterminer l'évolution de l'adoption soit dans le sens de l'accroissement ou de la régression. «L'adoption est un phénomène qui implique un acte juridique, lequel acte est conditionné par une conjoncture politique particulière », avance le sociologue. En France par exemple, explique-t-il, l'offre des enfants «adoptables» est inférieure à la demande car le contexte autorise la contraception, l'avortement et tolère la maternité célibataire. Le contexte français a donc favorisé la législation sur l'adoption et permis la mise en place d'un système transparent et des mécanismes pour bien gérer ce dossier. Ramenée au contexte tunisien, l'adoption est reconnue comme la tutelle ou kafala, culturellement acceptée, les barrières culturelles ayant diminué, mais la législation existante demeure ambiguë du fait de «l'absence d'une loi qui fixe les conditions du retour à la famille biologique».
Pourquoi le recours à l'adoption ?
Plusieurs raisons ou conditions président au recours à l'adoption. Le sociologue en cite quatre. Les valeurs communautaires collectives viennent en tête de liste. «L'enfant complète le mariage et conditionne sa réussite. C'est un gage de succès. L'enfant donne une nouvelle vie au couple, engendre la stabilité. Généralement, le projet du mariage ne réussit que quand il est couronné par un enfant. Ce dernier est assimilé à une garantie, une assurance-vie dans la société arabo-musulmane», explique le sociologue. Dans les sociétés traditionalistes, l'adoption est en sus un complément d'identité sociale pour le couple, pour la femme surtout, si bien que l'absence de l'enfant peut entraîner la dégradation des rapports entre les conjoints et même avec les membres de la famille élargie, la séparation et le divorce. Dans nos sociétés arabo-musulmanes, la famille est responsable de l'ordre social, insiste le sociologue. Par ailleurs, dans certains milieux sociaux, l'adoption peut prendre une autre forme qui traduit une sorte de solidarité familiale. «Donner son enfant à son frère, par exemple», indique le spécialiste précisant que «ceci répond parfois à un souci d'indivision du patrimoine familial». Le besoin d'adopter peut parfois transcender tous ces «clichés» pour répondre à un sens humain aigu qu'on appelle altruisme, et c'est cette autre forme d'adoption qui est, selon le sociologue, en évolution en Tunisie.
Réussir la séparation pour faciliter l'intégration
Ce que les sociologues et les professionnels de l'adoption craignent par-dessus tout est l'échec d'une adoption. Selon M. Bouaziz, l'enfant adopté est tiraillé entre deux modèles de socialisation : la famille d'origine, quand il la connaît, et la famille d'accueil. Vis-à-vis de la première, l'enfant se sent rejeté, abandonné. Dans la seconde, il peut trouver l'affection, l'amour, les bonnes conditions matérielles, mais rien ne garantit qu'il sera satisfait, épanoui et quand bien même, pour combien de temps le serait-il ? Parfois, les débuts se passent bien mais avec le temps des problèmes peuvent apparaître, surtout à l'adolescence quand l'enfant commence à poser des questions sur ses origines. Il devient alors une source d'inquiétude pour la famille. Un sentiment d'incertitude s'installe en lui et c'est le déchirement. L'enfant fait face alors à un problème de construction de l'identité avec le sentiment d'être différent des autres enfants. Dans d'autres cas d'adoption, les difficultés d'intégration apparaissent dès le début au sein de la nouvelle famille, car la séparation n'est pas toujours facile ni pour l'enfant, même en âge précoce, ni pour la famille d'origine, si bien qu'un sentiment d'angoisse s'installe chez les uns et les autres. Les spécialistes sont unanimes sur le fait que l'enfant doit toujours savoir la vérité. Le plus tôt possible. C'est une condition sine qua non à la réussite d'une adoption. Mais quand ? Quelle est la période idéale pour faire savoir à un enfant qu'il est adopté ? «Cela dépend de la maturité de l'enfant», soutient le sociologue qui estime que le rôle des services sociaux est à ce titre très important. L'accompagnement sociologique et psychologique doit être très sérieux pour que l'enfant soit bien préparé à ce moment de vérité. De plus, «le sujet ne doit pas non plus être tabou dans la famille», ajoute le sociologue, qui ne manque pas de mettre en garde contre l'hyper-protection des parents adoptifs. «Croyant protéger l'enfant, ils préparent une bombe à retardement», ajoute-t-il. Considérant le contexte actuel dans lequel la communication est plus facile, le sociologue estime que la divulgation du secret devrait être de plus en plus aisée car les enfants sont plus ouverts, plus communicatifs.


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