Lorsque l'équipe de Tunisie débarquera demain à Libreville, elle sera déjà dans l'ambiance de la 28e CAN A cinq jours du baptême du feu contre le Maroc, à Libreville, voici le point de la situation. Le cas Jomaâ Depuis lundi, les 23 joueurs convoqués pour la CAN ont entamé à Hammamet-Sud le dernier rassemblement avant le départ, demain, pour la capitale gabonaise. Parmi cet effectif, seul l'avant-centre Issam Jemaâ donne des soucis au staff technique et médical. Sa blessure musculaire contractée le 30 décembre dernier à Barcelone contre la sélection catalane (0-0) a laissé des séquelles qui l'avaient empêché de travailler normalement et d'être aligné aux Emirats arabes unis dans les deux tests soudanais et ivoirien. On s'attendait néanmoins hier à ce que l'avant-centre auxerrois entre dans le groupe et reprenne le contact avec le ballon. Dès les trois coups de la grand-messe continentale, il sera en effet important que le meilleur buteur de tous les temps avec le team national prête son concours. Il ne faudrait pas avoir la mémoire courte et oublier que Jemaâ a souvent tiré une épine du pied des Aigles en libérant les siens à des moments critiques de leur parcours. Des soucis offensifs Si les nôtres veulent pousser l'ambition africaine, ils n'ont pas d'autre choix que de s'afficher par rapport aux grandes écuries africaines, genre la Côte d'Ivoire contre laquelle ils avaient perdu (0-2) vendredi dernier à Abu Dhabi. Certes, il ne faut pas cracher sur le large succès (3-0) du lundi 9 janvier de nature à consolider la confiance. Mais en même temps, l'indigence offensive constatée devant un grand du continent invite indiscutablement à se poser des questions sur le rendement et l'état de forme de ce compartiment : «Bien sûr, notre rendement offensif ne me satisfait pas d'autant que cela constituait il y a peu notre point fort, constate le patron des «Aigles de Carthage». Pourtant, le talent et la qualité technique ne peuvent pas faire défaut lorsqu'on peut compter sur Darragi, M'sakni, Dhaouadi, Jomaâ, Allagui, Chikhaoui… Quand ils sont bien physiquement et mentalement, ces joueurs restent capables des plus grands exploits. Plus généralement, cette équipe peut s'appuyer sur l'une des meilleures générations de tous les temps», souligne Trabelsi. Ce dernier aura-t-il suffisamment de temps pour rebooster sa section offensive, en s'appuyant sur un Chikhaoui absent lors du test ivoirien, mais capable d'illuminer la manœuvre offensive et de lui conférer une autre dimension. Récidives L'épisode éclate subitement, sans trop s'y attendre comme pour revenir aux jours les plus sombres de l'histoire de l'E.N. Comme lors de l'exercice du Portugais Humberto Coelho, pour ne pas remonter très loin dans le temps, quand les virées nocturnes dans les lieux huppés de la banlieue de Gammarth ont donné une piètre image des copains de Karim Haggui, lesquels préparaient pourtant un match important des éliminatoires de la Coupe du monde 2010. La polémique a enflé sur le coup, avec un échange d'accusations, une vérification des images des caméras de surveillance et une mini-enquête auprès du fameux lieu huppé incriminé. L'histoire de l'attitude disciplinaire des internationaux serait-elle un éternel recommencement? Les fantômes de jadis ressurgiraient-ils subitement, inévitablement? En tout cas, le dernier stage de Dubaï a relancé le débat sur la nécessaire discipline du groupe comme élément fondamental de la réussite. Comme il invite à réfléchir sur la sempiternelle politique de l'autruche adoptée par certains responsables dans l'entourage de l'équipe. Bref, c'est le souci de trop, révélé subitement par les médias qui font pourtant leur boulot. Reste à savoir quelles seraient les incidences d'un tel épisode sur les prestations des Aigles au Gabon.