C'est hier matin à Tunis que le programme d'appui à la modernisation de l'enseignement secondaire et celui de la mise à niveau de la formation professionnelle (Manform II) ont fait l'objet d'une évaluation, au terme d'une démarche pédagogique et institutionnelle étalée sur cinq ans. Financés par l'Union européenne, en partenariat avec le ministère de l'Investissement et de la Coopération internationale, à raison de 30 millions d'euros chacun, ces deux programmes visent à créer une véritable synergie et complémentarité entre les systèmes d'éducation et de formation, en tant que meilleur tremplin pour l'emploi. Cette évaluation porte essentiellement sur la pertinence et l'efficacité de l'instrument de financement, mais aussi sur l'impact sur les bénéficiaires : institutionnels, acteurs économiques et sortants des systèmes éducatifs et de formation. Et les résultats sont grosso modo positifs, révélant que le programme a été globalement efficace. Alors que beaucoup reste à faire. En fait, l'aspect employabilité, à savoir le lien entre la préparation des jeunes issus de l'enseignement secondaire, ainsi que les passerelles avec la formation, auraient pu être mieux pris en compte. Volet enseignement secondaire, le programme d'appui s'est déjà focalisé sur plusieurs axes fédérateurs portant sur l'amélioration des outils et méthodes pédagogiques, le développement professionnel des acteurs, le renforcement de la vie scolaire, la décentralisation, l'utilisation des TIC et l'appui à l'établissement du système d'orientation et de conseil pédagogique. Au vu de sa position de carrefour entre l'école de base, l'université et le marché du travail, l'enseignement secondaire souffre de quelques insuffisances au niveau de la formation initiale et continue, suivi des programmes et de l'employabilité. Sur le plan formation professionnelle, les indicateurs d'évaluation enregistrés parlent d'un dispositif national en quête d'un équilibre entre l'offre et la demande. Et le programme en question s'est inscrit dans la perspective de consolider les acquis du premier programme, notamment le partenariat, à travers l'optimisation de la formation par la demande. Une sorte de formation à la carte destinée à développer des compétences pour répondre à des besoins économiques pressants. Il en ressort que ce programme semble être efficace dans une large mesure et que son impact s'est surtout manifesté par un travail plus rationnel des cadres administratifs avec l'utilisation des outils et des méthodes développés dans le cadre de l'appui budgétaire. Il s'agit de la prise de conscience des enjeux de la formation, des déséquilibres offre-demande et de la nécessité à terme d'adapter la formation à l'emploi. L'essentiel est de savoir dans quelle mesure ces appuis budgétaires sectoriels ont contribué à aider le gouvernement tunisien dans la mise en œuvre de ses stratégies en la matière pour l'obtention des résultats visés? Et quel impact ont-ils eu sur la croissance et le développement? L'objectif global est de chercher comment parvenir à assurer la continuité du processus d'enseignement transversal, de manière à jeter des passerelles entre le secondaire et la formation professionnelle, afin d'augmenter les chances d'intégration des bénéficiaires sur le marché de l'emploi. Autrement dit, prolonger l'autoroute de l'apprentissage professionnel jusqu'à des paliers supérieurs. Il importe de noter que cette évaluation permet de fournir les recommandations nécessaires pour garantir aux prochains programmes d'appui davantage de pertinence et d'efficacité, dans la mesure où l'enseignement secondaire, la formation et l'enseignement supérieur devraient aller de pair pour le grand bonheur de leurs diplômés demandeurs d'emploi. Ce programme tripartite, lancé depuis janvier 2011 et financé par l'UE, est actuellement en cours de réalisation, avec une enveloppe estimée à 65 millions d'euros, en guise de dons versés au budget de l'Etat tunisien. Il a pour objectif l'amélioration de l'employabilité des jeunes demandeurs, en mettant le cap sur la gouvernance, la qualité de l'enseignement, le système d'information et d'orientation universitaire, en étroit partenariat avec le milieu professionnel.