«Le commerce et l'investissement ont un rôle important à jouer pour la Tunisie, en cette période transitoire. Il est donc essentiel que les accords commerciaux établis entre la Tunisie et l'Union européenne soient mutuellement bénéfiques et ambitieux, adaptés aux besoins de la Tunisie et à ses capacités économiques», affirme M. Adrianas Koetsenruijter, ambassadeur, chef de la délégation de l'Union européenne en Tunisie, dans l'éditorial de l'édition spéciale du bulletin d'information de la délégation «Europa», consacré à «la transition en Tunisie : l'appui de l'Union européenne». Mme Stéphanie Carette, responsable de la communication au sein de la délégation, a précisé que depuis septembre dernier, et avec le lancement du programme Sping, chargé du soutien du partenariat, de la réforme et de la croissance inclusive, 350 millions d'euros ont été consacrés aux défis socioéconomiques urgents auxquels doivent faire face les partenaires de la région. L'enveloppe sera utilisée sur la période 2011-2012. L'Union européenne a, depuis la révolution tunisienne, montré un engagement politique et financier pour contribuer au succès de la transition démocratique, malgré les tensions budgétaires en Europe, souligne Mme Fransoise Millecam, chef de la coopération à la délégation. «L'Union a augmenté ses dons, pour la Tunisie, de 80 millions d'euros à 200 millions en 2011 y compris 40 millions d'euros en actions humanitaires». Elle assure par ailleurs que plusieurs mécanismes ont été mis en place pour permettre une réaction rapide et efficace dans ce contexte de transition. Parmi ces instruments l'on retrouve «l'instrument de la stabilité, le mécanisme de réaction rapide mobilisé pour toute urgence à court terme, l'instrument européen pour la démocratie et les droits de l'homme». Pour ce qui est de l'appui des réformes économiques, Mme Millecam note que «grâce à l'augmentation des dons octroyés à ces programmes en Tunisie en 2011, l'UE a pu contribuer à la définition et au financement du programme d'appui à la relance (PAR), d'un budget de 100 millions d'euros, et lancer le nouveau programme d'appui aux zones défavorisées, d'un budget de 20 millions d'euros. Le PAR serait, selon elle, un programme d'urgence formulé juste après la révolution visant à accélérer le retour à la croissance en répondant à plusieurs défis, notamment dans le domaine de l'accès à l'emploi et du développement régional, la transparence administrative, les investissements publics et la performance financière». L'Union a également lancé le programme d'appui aux zones défavorisées pour soutenir l'emploi, surtout des diplômés, et de réhabiliter les quartiers, d'appuyer les institutions de microcrédits. Pour M. Francis Lemoine, économiste à la délégation de l'UE en Tunisie, il était important de multiplier les acteurs pour une aide au financement de la transition ; Banque mondiale, Banque africaine de Développement, Agence française de développement... tous ont mis en commun leurs contributions et leurs ressources pour préparer une opération d'appui au budget de l'Etat. Ce qui a permis un apport financier global de 1,2 milliard de dollars. «Cette étroite coopération a permis aussi de mettre sur pied un paquet de mesures de soutien financier et d'assistance technique conséquent. L'objectif est, en premier lieu, d'ordre économique, et consiste à hâter autant que possible, le retour de la croissance économique. Les sommes mobilisées vont permettre de financer en partie l'augmentation du déficit budgétaire... ». «En plus des projets de développement local que l'UE finance depuis 2009, dans le Nord-ouest et le sud de la Tunisie, l'aide européenne appuie aujourd'hui 16 nouvelles initiatives pour un montant total de 3.200.000 euros», précise M. Michel Mouchiroud, responsable société civile à la délégation. «En 2012 et 2013, l'UE continuera à travailler et appuyer directement les acteurs de la société civile tunisienne, en maintenant un dialogue permanent avec eux, en créant des opportunités de financement spécifiques à la mise en œuvre de projets en Tunisie», déclare-t-il. Pour M. Denis Pommier, expert développement rural et agricole à la délégation, «l'Union a lancé depuis juillet 2011 un appel à proposition qui permettra de soutenir les organisations de la société civile tunisienne et européenne engagées dans le développement local et dans 14 gouvernorats prioritaires». Dans ce dossier figure également le bilan du conseiller commercial de la délégation, M. Benoît Lefort, qui résume les priorités évoquées, à l'occasion de la première réunion de la Task Force Tunisie-UE, tenue en septembre dernier. Les décisions prises lors de cette réunion concernent la poursuite des négociations de libéralisation du commerce des produits agricoles, des produits agricoles transformés et de la pêche, les négociations d'un accord sur l'évolution de la conformité et l'acceptation des produits industriels pour les produits identifiés comme prioritaires... Aussi, la Tunisie a été invitée à ratifier la convention régionale unique sur les règles d'origines préférentielles euro-méditerranéennes... M. Robert Feige, chef du bureau de la représentation en Tunisie de la Banque européenne d'Investissement, a, pour sa part, dressé le bilan de l'appui de sa banque à la Tunisie pour l'année 2011.