• le développement du phénomène de la contrebande derrière la menace de grève lancée pour le 25 février Les propriétaires des stations-services semblent déterminés à tenir cette «sombre promesse» de grève prévue pour le 25 en cours, au cas où les autorités ne tiendraient pas la leur. A la Chambre des stations-services, il n'y a pas photo: «Le métier agonise, étouffe et s'essouffle, à cause du développement alarmant du phénomène de la contrebande des produits pétroliers illicitement importés des pays voisins et clandestinement commercialisés un peu partout en Tunisie». Pour un professionnel du secteur, «il est aberrant et proprement révoltant de voir des réseaux mafieux continuer, de plus en plus nombreux, à massacrer notre métier sans que l'Etat ne fasse quoi que ce soit pour leur couper l'herbe sous les pieds». Et pour donner plus d'amertume à sa pillule, notre interlocuteur parle de «conséquences de plus en plus lourdes, avec, à la clé, une baisse entre 40 et 70% de nos recettes». Il impute cette chute «aux prix bas offerts par les contrebandiers qui s'enhardissent à aller, en toute impunité, s'approvisionner en produits pétroliers à nos frontières avec les deux pays voisins». Et de s'interroger, encore plus furieux: «Comment peut-on imaginer que des camions chargés de tonnes de ces produits clandestins puissent sillonner les quatre coins de la République sans être démasqués en cours de route ?». Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, ce ne sont pas seulement les contrebandiers qui profitent de cette «aubaine», inespérée avant la révolution. Il faut compter aussi avec ces citoyens adeptes du gain facile et qui donnent des ailes à ce fléau, en se ruant sur un marché noir dont les prix sont, il est vrai, accessibles à toutes les bourses, parce que exonérés de taxes. 600 familles menacées A la Chambre des stations-services, on persiste à dire que «le vase a débordé suite au mutisme des autorités qui n'ont pas encore donné suite aux nombreux SOS que nous leur avions lancés. Mais, rassurez-vous, loin de nous l'intention de chercher l'escalade. Tout ce que nous réclamons c'est qu'on arrête la mascarade qui continue d'étrangler un secteur qui fait vivre quelque 600 familles. Et tout en restant ouverts au dialogue, nous tenons à réaffirmer que la grève serait maintenue pour le 25 février, en cas d'échec des négociations». A vos vélos... Au ministère de l'Industrie et du Commerce, on persiste à rendre l'ascenseur par promesses interposées qui sentent l'odeur de «l'innocence», dans la mesure où «ce phénomène de la contrebande est indépendant de la volonté du ministère mais il est en train d'être endigué graduellement avec la collaboration étroite des ministères de l'Intérieur et de la Défense nationale». Acceptons-en l'augure, tout en espérant que la population ne sera pas poussée, le 25 février, à se rabattre sur…les vélos !