La salle de cinéma le 7e Art a accueilli, samedi dernier, un public jeune, venu découvrir les films documentaires programmés pour la deuxième journée de la manifestation, Rencontre annuelle des réalisateurs tunisiens, organisée par l'Association des réalisateurs de films tunisiens. En tout, quatre courts et trois longs métrages répartis sur trois séances nous ont été présentés lors de cette journée. Abordant différentes thématiques, le public a pu suivre pendant la première séance de projection deux courts et un long métrages intitulés respectivement Foutaise de Bahri Ben Yahmed, La caravane de l'erg de Hazem Berrabeh et Boxe avec elle de Latifa Robbana et Salem Trabelsi. Le premier documentaire, d'une durée de dix minutes, résume l'histoire d'un artiste- peintre qui, suite au vol de ses tableaux, tente de se suicider. En noir et blanc, le film s'interprète comme une lutte contre les vols, surtout quand il s'agit de vol ayant trait à l'artistique. Le deuxième documentaire nous raconte, quant à lui, l'aventure d'un groupe de médecins qui ont organisé une caravane humanitaire au désert, et ce, au cours du mois d'avril dernier, pour apporter de l'aide aux gens démunis. Pendant 16 minutes, nous avons suivi les témoignages d'une cinquantaine de personnes bénévoles qui se sont mobilisées pour la distribution des médicaments dans la région de Gafsa. Pendant une semaine, ce groupe de toutes les spécialités a également apporté une aide psychologique aux habitants de la région. But principal de cette action humanitaire, réconforter les gens du Sud et contribuer à l'établissement d'une certaine équité et un tant soit peu d'équilibre entre les régions. Quant au troisième film, Boxe avec elle, un documentaire de 52 minutes, il résume l'histoire des femmes sportives qui pratiquent la boxe, leur divertissement préféré pour évacuer le stress de la vie quotidienne (voir ci-contre le compte rendu de N. Gharbi). La deuxième séance a été consacrée aux deux documentaires, Offrande de Walid Mattar et Plus jamais peur de Mourad Bencheikh. Offrande, une fiction produite par Propaganda et d'une durée de 10 minutes, bourrée de ludisme, relate la vie d'un couple qui essaye à tout prix d'acheter un mouton pour son unique enfant, à l'occasion de l'Aïd. Suite à un spot publicitaire qui propose contre l'achat d'une télévision, un mouton comme cadeau, les parents se sont précipités pour acquérir la télé. Une fois à la maison, le mouton sème le désordre dans le salon et casse l'écran de la télé. Retour à la situation initiale. Le théâtre peut changer la société de Emna Chaabouni et Rossini Palace sont les deux derniers films qui ont clôturé la soirée des films documentaires. Le premier, une fiction documentaire de 20 minutes, relate l'expérience de jeunes filles tunisiennes amatrices de théâtre. Safa, Islèm et beaucoup d'autres nous apportent des témoignages sur leur expérience dans les clubs de théâtre, leur parcours d'amatrices et de professionnelles, plus tard, traduisent le rôle important que jouent les jeunes et les femmes aujourd'hui dans le domaine de l'art. Les arts, sous toutes leurs formes, nourrissent la notion de solidarité et le sentiment d'appartenance surtout chez les jeunes, c'est ce que la réalisatrice de ce film a voulu nous prouver. Le tout dernier long métrage de Kamel Laaridhi, qui est en réalité un hommage au réalisateur défunt Ilyès Zrelli, est un témoignage de plusieurs artistes, comédiens, metteurs en scène et producteurs tunisiens qui nous apportent leurs visions personnelles sur le cinéma en Tunisie. Abordant les problèmes des jeunes cinéastes, dramaturges, acteurs, le film tourne autour du thème de l'essor du cinéma, avec pour cadre la 22e session des Journées cinématographiques de Carthage. Une belle soirée, malgré le manque d'éclat de la manifestation. Après tout, ce n'est qu'un coup d'essai.