Par Ezzeddine M'BAREK(*) Depuis les années du milieu du siècle passé, on est entré dans une nouvelle ère de la mondialisation. Cette nouvelle donne a eu un impact sur les modes de gestion, d'organisation et de management au sein des firmes. Afin de s'adapter aux exigences d'un marché de plus en plus concurrentiel, l'entreprise cherchait à améliorer entre autres les compétences de ses salariés. Il est, en effet, impensable d'améliorer la qualité de la production des biens et services avec un déficit au niveau du savoir, du savoir-faire et du savoir-être chez les employés. Certes, en Tunisie, seulement un nombre restreint d'entreprises qui ont essayé d'introduire ces notions dans leur gestion quotidienne et les autres continuent à appliquer une gestion classique basée sur le contrôle, la discipline et la présence. On peut admettre que cette réticence envers l'approche par les compétences renoue avec la tare culturelle et organisationnelle des dirigeants qui sont méfiants à l'égard de tout changement. Ils pensent alors que tout changement demande un investissement qui peut comporter un risque et des mécontentements. Mais cette position risque d'engendrer une situation d'isolement dans un environnement dynamique caractérisé par des mutations profondes au niveau de la technologie et des modes de gestion. Ce retard d'adaptabilité risque de mettre en péril l'avenir de l'entreprise et de ses salariés. Il est donc plus opportun de monter dans le train des changements avant qu'il ne quitte la gare à jamais. Une gestion des ressources humaines qui ne tient compte que de la présence au poste de travail sans rien faire à cause soit de l'incompétence soit du manque d'organisation, ne peut aboutir qu'à l'inefficacité et à la non-performance. La gestion par les compétences est une alternative de grande importance, basée sur la capacité de l'individu dans une organisation dynamique et performante. L'individu est alors au cœur d'un management de progrès, d'efficacité et de rentabilité. L'ère classique de la gestion des ressources humaines où l'individu est un coût, une charge et qui fait son travail dans un environnement de mépris, d'hostilité et de stress, touche à sa fin. Les entreprises les plus prévoyantes n'attendent pas l'arrivée de la vague du changement et essaient plutôt de s'adapter volontairement. De nouveaux dirigeants épousant cette nouvelle culture de gestion arrivent sur la scène pour bien concrétiser les expériences déjà acquises. On est donc en présence d'un nouveau paradigme managérial: gérer la présence ou la compétence. *(Economiste)