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Les blessés de la révolution oubliés et martyrisés
Sit-in devant le ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 04 - 2012

A quelques jours de la fête nationale des martyrs et alors qu'on s'apprête à rendre hommage à ceux qui ont donné au drapeau sa couleur rouge, voilà que l'on se rend compte, de plus en plus, que bien des blessures n'ont pas été pansées et que la réalité des choses dépasse la liesse des festivités passées et autres commémorations à venir et vient maculer de honte ce que l'on nomme révolution...
Le dossier pas encore opérationnel des «blessés de la révolution» vient nous le rappeler, traînant sa longue liste d'insatisfaits, de ces victimes des répressions policières, survenues lors de la révolte qui a chassé Ben Ali, qui demeurent, jusqu'à aujourd'hui, oubliés et délaissés par les instances concernées.
Un groupe de blessés et de parents de martyrs de la révolution étaient là lundi 26 mars 2012 pour crier leur indignation devant le ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, soutenus par deux jeunes partis politiques, le Parti pirate Tunisie (qui a obtenu récemment son visa), le Parti tunisien et l'Association tunisienne d'aide aux blessés de la révolution. Pour se faire entendre et exiger d'être soignés et indemnisés, ils sont allés jusqu'à «forcer» l'entrée du ministère.
C'est le cas de Foued Laajili, touché par balle au niveau du genou, le 15 janvier 2011 à Sousse, que nous avons pu rencontrer à l'intérieur du ministère, après insistance, car, à l'instar de certains journalistes, nous avons été refoulés à l'entrée, alors qu'on laissait passer des administrateurs de pages Facebook... La blessure de Foued a causé la perte de sa jambe gauche. L' aîné d'une famille nécessiteuse, ce dernier n'arrive plus, depuis, à subvenir aux besoins de ses proches. Tout ce que souhaite ce jeune homme de 25 ans, c'est de jouir de ses droits sans concession aucune, de voir ses bourreaux punis, de retrouver l'usage de sa jambe ne serait-ce qu'à travers une prothèse sur laquelle il peut s'appuyer et recouvrer une certaine dignité. «Sans des gens comme nous, aucune personne n'aurait pu espérer accéder au pouvoir en Tunisie. Ils doivent absolument nous reconnaître en tant que blessés de la révolution et non en tant que handicapés», nous a-t-il affirmé . Ce même Foued a été jeté par terre et traité d'infirme, le soir du premier jour du sit-in (le 26 mars dernier), alors qu'il s'est interposé pour défendre la jeune Meriem Mnaouer (présidente du Parti tunisien). «Un sinistre groupe de la défense nationale, apparemment, est sorti de nulle part et a essayé d'attaquer Meriem et ses camarades. Ils n'ont pas hésité à me violenter en me traitant de tous les noms. Ils ont bousculé également une femme enceinte et une dame âgée. Ils sont vite repartis et aucun agent ou soldat sur place ne sont intervenus pour nous protéger...», ajoute Foued.
Le sit-in s'est poursuivi jusqu'à mardi 27 mars, et le soir (vers 22h), les protagonistes ont été violemment chassés et tabassés par la sécurité du ministère, selon plusieurs témoins, dont des collègues journalistes et des militants des droits de l'Homme.
Les promesses (entre autres cartes de soins) du ministre des Droits de l'Homme, Samir Dilou, qui s'est entretenu,le dernier jour du sit-in avec le groupe des blessés, ne semblent pas avoir convaincu et satisfait nos blessés, encore moins la manière avec laquelle ils ont été traités et ils ont décidé de revenir à la charge, hier, en entamant un second sit-in, encore soutenu par les mêmes personnes dans le but d'insister sur leurs revendications.
Le ministre a par ailleurs demandé des excuses auprès du blessé Foued Lajimi en niant les agressions commises le dernier jour du sit-in.
Sit-in réprimé dans la violence
Ils étaient là hier, devant le ministère des Droits de l'homme et de la Justice transitionnelle: blessés mal soignés, mères, sœurs et veuves de martyrs vivant dans la précarité venus réclamer justice pour leurs proches. Ils étaient là à crier leur douleur et leur désarroi. Il y avait cette jeune femme venue exiger les droits de son défunt époux, arraché de ses bras par les balles de l'oppression: «Nous avons été dupés la dernière fois avec encore des promesses dans l'air. Certains, soudoyés par un peu d'argent, sont vite rentrés chez eux. Nous ne faisons pas partie de cette catégorie de gens, nous ne demandons pas l'aumône, nous ne faisons qu' exiger nos droits», nous confie-t-elle. «Pour ceux qui disent que nous sommes instrumentalisés politiquement à travers ce sit-in, moi je réponds que bien des partis nous ont utilisés lors de la campagne électorale, nous promettant reconnaissance et indemnités...», avance la mère de Mohamed Naceur, tué par balle le 13 janvier 2011.
Ils n'étaient pas les seuls, ce jour-là, d'autres personnes s'étaient regroupées devant le ministère avec l'espoir de faire entendre leur voix. La lenteur de la procédure a fait que certains ont cru bon de profiter d'une issue de service pour entrer dans le ministère, vite arrêtés par la sécurité à coups de matraques et de gaz lacrymogène, s'ensuivit un mouvement de révolte et entre les quelques participants qui ont tenté, en réaction à la violence des policiers et en signe de protestation, de barrer le passage aux voitures qui passaient devant le ministère, quelques mères de martyrs et autres jeunes asphyxiés par le gaz lacrymogène gisaient au milieu de la route. Le groupe, encerclé par les Bop, qui ont levé le barrage, finit par se réorganiser devant le ministère. Entre-temps, on a remarqué la disparition de Slaheddine Kchok (président du Parti pirate), certains disent l'avoir vu embarqué dans une voiture de police. Les esprits commencent à chauffer, le nombre de Bop est de plus en plus important, les slogans de dénonciation fusaient de partout et les nerfs ont fini par lâcher... Premier coup de matraque (à l'extérieur cette fois), deuxième... trois gifles successives données par un gradé de la police à Meriem Mnaouer, embarquée violemment dans une voiture à coups d'insultes et de matraque, idem pour sa camarade Abir Romdhane, emmenée de force à l'intérieur du ministère. On frappe violemment à tout-va jeunes et moins jeunes et ceux qui ont échappé à la main répressive ont été rattrapés par la grossièreté des insultes de certains agents de l'ordre.
On nous apprend que des blessés ont été transportés aux urgences de Charles-Nicolle. On décide alors de constater cela sur place. Arrivés sur les lieux, on nous refuse encore l'accès à l'entrée gardée par quelques Bop et autres soldats de l'armée. Les quelques personnes qui ont réussi à rejoindre les blessés hospitalisés, à l'instar de Mme Radhia Nasraoui, rapportent que les cas s'arrêtent à une plaie au niveau de la tête (2cm), des traumatismes et quelques blessures dus aux coups de matraque.
A suivre...
Blessés de la révolution : Bientôt des carnets de soins provisoires
Bientôt des carnets de soins provisoires seront fournis aux blessés de la révolution, a annoncé, hier, le ministre de la Santé, M. Abdelatif Mekki.
Cette mesure comporte la gratuité des soins et la fourniture de médicaments, même ceux qui ne sont pas disponibles dans les pharmacies des hôpitaux, a-t-il expliqué lors de sa réunion, hier, avec les blessés de la révolution et leurs familles, en présence du ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, M. Samir Dilou. Des discussions sont en cours pour permettre aux blessés de bénéficier de la gratuité du transport en commun, a-t-il encore ajouté.
Les structures du ministère s'engagent à exécuter «à la lettre» les décisions issues des trois commissions médicales créées à Tunis, Sousse et Sfax pour l'examen des dossiers des blessés de la révolution, a-t-il indiqué.
Le ministère assurera les frais des soins en Tunisie ou à l'étranger.


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