Après la visite du Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres à Tunis les 5 et 6 mars dernier, au cours de laquelle il a rencontré le président de la République et les ministres de l'Intérieur, des Affaires étrangères, de la Justice et des Droits de l'homme, c'est au tour de Mme Ursula Schulze Aboubacar, représentante de l'Unhcr en Tunisie de se déplacer au sud tunisien dans l'intention de voir de visu ce qui se passe, actuellement, dans le camp de Choucha. Finalement, elle ne s'est pas rendue sur les lieux et elle s'est limitée à tenir une conférence de presse, hier après-midi, avec les médias, dans le bureau de l'Unhcr de Zarzis. Elle a commencé l'entretien par faire des éloges de la générosité exemplaire du gouvernement et du peuple tunisiens envers les Libyens et autres Africains lorsqu'ils avaient pris d'assaut le territoire sud du pays. En même temps, elle n'a pas caché son inquiétude pour le bien-être et la sécurité des réfugiés et des équipes humanitaires dans le camp de Choucha qui «abrite, à l'heure actuelle, 2.859 réfugiés, 166 demandeurs d'asile et 266 autres bénéficiaires d'une assistance humanitaire et qui est pris en otage par un groupe de personnes qui avaient travaillé dans ce camp, mais dont les contrats n'ont pas été renouvelés», dit-elle ; et de continuer : «En effet, les efforts fournis par l'Unhcr et d'autres organisations internationales ont permis le rapatriement de la grande majorité des personnes. En conséquence, on a procédé à la réduction progressive des personnes employées dans ce camp de transit qui est d'ailleurs mal placé et on avait même pensé à le délocaliser au début. Les choses se passent toujours ainsi dans tous les camps de la planète. C'était le cas, il y a quelques mois, à Tataouine. Les 148 travailleurs qui y travaillent maintenant sont largement suffisants. Et depuis, ces travailleurs remerciés qui ne dépassent pas la soixantaine menacent et harcèlent les réfugiés et le personnel humanitaire. Ils bloquent l'accès au camp de toutes les équipes de l'Unhcr. Ils empêchent les réfugiés de procéder à certaines activités d'entretien, comme la collecte des ordures. En plus, les enfants du camp n'ont plus la possibilité d'aller à l'école… Ainsi, la situation sécuritaire et l'infrastructure dans le camp se détériorent chaque jour. Un CMR étudiera la question Des négociations ont eu lieu avec ces individus qui refusent catégoriquement la fin de leur contrat tant que le camp est toujours en place. On leur a proposé une prime moyennant un mois de salaire supplémentaire, mais elle a été refusée. Nous avons demandé l'aide des autorités locales afin qu'elles interviennent pour rétablir l'accès à cette population enclavée et on attend toujours. Par ailleurs et pour faciliter la fermeture de ce camp, les autorités tunisiennes et l'Unhcr sont à la recherche de solution pour un groupe de 240 personnes qui sont là mais qui ne sont pas acceptées comme réfugiés». L'état des lieux préoccupe apparemment Mme Ursula qui ne sait plus à quel saint se vouer pour résoudre ce problème, malgré ses 28 ans d'expérience à travers les camps des réfugiés, un peu partout dans le monde. «Personnellement je me réjouis d'être en Tunisie pour accomplir cette noble mission et j'en suis fière. C'est un moment historique pour moi. C'est la raison pour laquelle je ne cesse de courir à droite et à gauche pour trouver une solution à cette affaire. Un Conseil ministériel restreint va avoir lieu dans les tout prochains jours pour étudier la question et lui trouver un dénouement convenable qui rassurerait les réfugiés vulnérables», finit-elle par dire. Pour leur part, les protestataires nient totalement avoir commis des agressions verbales ou physiques envers quiconque. Ils sont là, disent-ils, depuis un mois. Ils observent un sit-in pacifique et revendiquent leur droit au travail, sans plus.