La situation est franchement intenable ! L'activité sportive à l'Etoile Sportive du Sahel a été réléguée au deuxième plan du quotidien du club, cédant la place aux coulisses de l'administration et aux couloirs des tribunaux. En effet, toutes les réussites de la semaine dans les sports collectifs sont passées sous silence et les acteurs n'ont pas pu savourer leurs exploits respectifs. Le mouvement anti-Hemaïed y est pour quelque chose, puisque à part le sit-in du local Mohamed Maârouf, les partisans du mouvement ont utilisé d'autres moyens, tels les dobermans, les motos et les bâtons pour disperser une manifestation pro-Hemaïed, prévue à l'avenue Habib-Bourguiba la veille du match contre les Rwandais de l'APR. Il est vrai aussi que l'obstination du président étoilé d'organiser un point de presse pour présenter son nouveau bureau le même jour à l'hôtel du club n'était pas pour aider à calmer le jeu. La preuve est que ce point de presse n'a pas pu avoir lieu et même que des supporters ont submergé l'hôtel et ont essayé d'agresser les présents. Mohsen Hbacha, l'ancienne gloire du club et actuel dirigeant, en a payé les frais. Comme toutes les batailles, il y a des généraux, des chefs d'état major, des soldats et une scène spécifique. Si le clan Hemaïed ne cache pas son général en la personne du président lui-même, le clan opposé, lui, a choisi un sergent bien rôdé, en la personne de Kaïs Achour qui se présente une fois comme porte-parole des sit-inners, une autre fois comme «président» des supporters. Achour appelle à la légitimité, mais omet de signaler qu'il a été légitimement écarté de la course au fauteuil de dirigeant qu'il a mené dans la liste concurrente de celle de Hemaïed. La même légitimité a poussé Kaïs Achour et les siens à porter plainte auprès du tribunal de première instance pour contraindre Hafedh Hemaïed d'avancer la date de l'assemblée générale élective déjà annoncée. Cette division était tellement visible et influente sur le comportement des supporters que personne ne peut plus nier. Le déroulement de la rencontre a fait le reste et nous a fait découvrir une autre réalité que personne n'imaginait arriver. Les insultes envers les personnalités du club n'ont épargné personne, même si la part du lion était destinée à Hemaïed. Mais d'autres aussi y ont laissé des plumes. A l'instar de cet ancien vice-président pris en flagrant délit de bonheur suite au deuxième but... rwandais. Ce monsieur aurait été à l'origine de cette pluie de chaises jetées sur la tribune «d'honneur» et celle de la presse. Des joueurs abandonnés à leur sort Adel Chedli l'a bien dit aux médias présents : «Ce n'est pas normal de jouer un match aussi important en l'absence totale des dirigeants». L'instabilité, la frayeur et la colère se lisaient sur les visages des joueurs touchés par la crise qui règne à l'Etoile. Mais parlons des responsables susceptibles d'être présents et commençons par un président interdit de séjour à Sousse, puisque il est, d'après ses propres dires, menacé d'agression si jamais on le voyait à Sousse !!! Le vice-président, Aïssa Lanouar, et le secrétaire général, Rafik Barka, étaient chargés d'une mission bien précise, celle de s'occuper des visiteurs. Quant au porte-parole, il était hospitalisé dans une clinique privée à Monastir. Les nouveaux dirigeants, eux, sont méconnus par les joueurs et, même présents, ils n'ont pas eu la possibilité de donner cet apport moral escompté. Incontrôlable La situation ne peut plus continuer ainsi. Un président condamné à l'exil et des dirigeants contraints de gérer les affaires du club au jour le jour. Personne ne peut prévenir son lendemain. Par ailleurs, un cauchemar financier risque d'exploser d'un jour à l'autre. Des joueurs mal payés ou pas payés du tout sont à bout de nerfs et de patience. Les solutions ne sont pas abondantes. Elles se font plutôt rares, sinon inexistantes hors des deux axes. Le premier est de voir Hafedh Hemaïed pomper encore de l'argent dans les caisses du club. Le deuxième est de le voir jeter l'éponge et avancer le rendez-vous électoral. L'entêtement actuel et ce bras de fer entre les membres de la même famille ne sont pas dans l'intérêt de l'Etoile. Bien au contraire. Ce qui se passe aujourd'hui déshonore le club et met son avenir en péril. La guerre des étoiles Heureusement que Faouzi Benzarti est là pour protéger ses joueurs contre cette ambiance infernale qui empoisonne l'environnement du club la veille d'un match qui, comme tous les autres de l'Etoile dans cette saison, n'est pas facile à négocier. Formation probable Jaziri, l'homme de la compétition africaine, est remis en avant-scène. Aymen Belaïd a été la surprise de ce tour africain. Ils sont plutôt sûrs d'avoir une place de titulaire dans la formation qui affrontera l'ESBK et qui sera la suivante: Balbouli, Belaïd, Bellakhal, Felhi, Bedoui, Maïété, Chedli, Nammouchi, Tambo, Jaziri et Pato.