Le débat autour du réaménagement de l'horaire administratif s'amplifie. Les avis sont partagés. Pourtant, au niveau du département ministériel chargé de l'opération, on s'étonne du désintérêt populaire pour cette question. Le sondage sur Internet n'a pas obtenu la participation escomptée. Seuls quelques milliers (un peu plus de 8.000) ont consulté le site. D'ailleurs, il faut signaler que le large public n'est même pas au courant de l'existence de ce site dont on ne connaît même pas l'adresse. Pour drainer des visiteurs, encore faut-il signaler à grande échelle l'adresse web. Des sondages sont, également, effectués au niveau des administrations. Les résultats en cours montrent une certaine indifférence en raison de l'absence d'une campagne ciblée et cohérente de sensibilisation. Si les employés des deux secteurs (privés et publics) ont déjà fait savoir, en gros, leurs positions à travers des discussions au sein des lieux de travail ou dans les rues, un autre son de cloche vient d'autres parties qu'on n'a pas consultées et, visiblement, qu'on ne consultera pas. Il s'agit, comme on peut le deviner, des cafetiers, des restaurateurs et autres prestataires du même genre. Pour cette catégorie de professionnels, le nouvel horaire administratif projeté pourrait diminuer leurs recettes. Actuellement, le temps réservé à la pause entre les deux séances est de deux heures. Elle permet à beaucoup d'employés qui ne rentrent pas chez eux de prendre une collation à leur aise. Si cette pause est de moins de deux heures elle pourrait dissuader quelques-uns de ne plus manger dans les restaurants. Comme le temps est plus court, il y aura encombrement aussi puisque tout le monde viendra en même temps. D'autres employés, par contre, ne pourroont plus revenir chez eux pour prendre leur déjeuner. La même analyse est valable pour les cafetiers qui craignent une baisse des affluences vu qu'il n'y aura plus que 5 jours de travail au lieu de 6. Soit un jour de recette de moins. Mais si on étudie mieux la situation, on peut relever, comme le voient certains, que les choses peuvent se rééquilibrer. Si, d'un côté, il y a un manque, il sera compensé par de nouvelles habitudes. Ceux qui pouvaient rentrer chez eux vont devoir partager leur repas de midi avec leurs collègues de travail et remplir les cafés après. Quant à la journée de samedi (qui serait désormais un jour de congé supplémentaire), elle n'entraînerait pas une désaffection des restaurants et des cafés puisque, déjà, c'est cette situation qui prévaut. Les craintes des gens de cette profession sont-elles fondées ? Seule la mise en pratique de la réforme du rythme administratif nous le dira. En tout cas, les avantages d'une telle mesure ont été démontrés. Conjugué avec le réaménagement du rythme scolaire cela ne manquerait pas de dynamiser la vie culturelle, sportive et économique. Les parents qui travaillent auront plus de temps à consacrer à leurs enfants et notamment les mères d'enfants en bas âge. Les petits ne passeront plus toute une journée entre les quatre murs de la crèche ou du jardin d'enfants. Les parents auront, donc, plus de temps pour s'occuper d'eux et leur dispenser tout l'intérêt et toute l'affection dont ils ont besoin à cet âge. Mais d'un autre côté, les jeunes scolaires, par exemple, auront plus de temps pour les loisirs et les activités parascolaires (participation à des compétitions sportives civiles, à des manifestations culturelles ou scientifiques dans le cadre des activités des clubs ou des associations, accomplir des œuvres de volontariat...). En somme, ouvrir de nouveaux horizons devant ces catégories de citoyens en mal d'activité. Ce ne seront plus, uniquement, les espaces culturels ou ceux réservés aux jeunes qui seront investis, mais aussi le champ social et politique. Le travail dans le tissu associatif ne s'en portera que mieux dans la mesure où de nombreuses compétences venues d'horizons divers offriront leur savoir-faire, leur habileté à leurs compatriotes et à leur pays.