Dans la foulée de l'annonce par le Premier ministère de la tenue les 27 et 28 avril, soit aujourd'hui et demain, d'une «consultation nationale sur le cadre législatif du secteur de l'information», l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (Inric) a publié hier un communiqué dans lequel elle demande le report de ce rendez-vous. Elle explique cette demande par le fait que la date prévue de la consultation coïncide avec celle de la remise par elle du rapport général qu'elle a préparé sur le secteur de l'information : «Ce rapport comporte un diagnostic dans ses divers aspects et des recommandations visant à hisser les entreprises publiques d'information et de communication à la hauteur des objectifs de la révolution et des aspirations du peuple tunisien à une information libre, pluraliste et honnête». Par ailleurs, l'Inric parle d'une «décision unilatérale» au sujet de l'organisation de cette consultation, en quoi elle voit «une méconnaissance des efforts d'une instance nationale indépendante dont la mission est de contribuer à la réussite du processus démocratique». Le communiqué poursuit avec le constat d'une «rupture du dialogue» et conclut en expliquant sa demande de report de la consultation par le besoin de «permettre à toutes les parties concernées de prendre connaisance du contenu de son rapport général et de ses recommnadations, et de les adopter comme plateforme de débat et de discussion sur les meilleurs moyens d'assurer la réussite du processus de réforme du secteur de l'information... Plus tard dans la journée, on a appris que le Syndicat national des journalistes tunisiens a marqué sa solidarité avec l'Inric en faisant parvenir l'information qu'il ne serait pas présent à l'occasion des deux journées de consultation. Le bureau devait d'ailleurs rédiger son propre communiqué sur la question. Rappelons que nous disposons actuellement, à travers les décrets-lois 115 et 116, d'un cadre législatif relatif au secteur des médias, et que l'Inric tout comme le Snjt sont partisans de l'adoption effective de ces textes, qui ont d'ailleurs fait l'objet d'une publication au Journal officiel. Ce n'est pas le cas d'autres parties, et en particulier du syndicat des entreprises de presse, qui souhaitent que la question du cadre législatif soit revu... Au Premier ministère, qui a été contacté, on semble ignorer qu'il y avait une date prévue pour la présentation du rapport de l'Inric et on explique l'organisation de la consultation aux dates fixées par le fait qu'une situation d'urgence s'est créée en raison de la quantité des griefs exprimés et que, de toute façon, «elle était prévue depuis quelque temps». En outre, on souligne que de très nombreuses parties sont invitées à ce tour de table : organisations, médias, experts, agences de publicité, imprimeurs... Il reste que, dans l'hypothèse où l'Inric et le Snjt maintenaient une position dure à l'égard de cette consultation, et en l'absence de tout compromis, la portée de cette consultation risquerait d'être plutôt modeste, pour ne pas dire négligeable...