La 10e conférence annuelle du Centre de la Ligue arabe et l'Observatoire national de la jeunesse, tenue jeudi matin à Gammarth sur le thème «le Maghreb à la croisée des partenariats», a mis l'accent sur «l'importance grandissante, du fait des révolutions arabes, de l'accélération du traitement des défis auxquels fait face la jeunesse dans sa relation avec la société civile, le développement et la mise en place de nouvelles approches visant à mettre à contribution les jeunes maghrébins dans l'élaboration et la promotion des politiques nationales». Walid Kerkenni, président du centre de la Ligue des Etats Arabes à Tunis, a traité des approches juridiques et de développement en relation avec le comportement civique des jeunes. Mohamed Jouili, directeur général de l'observatoire de la jeunesse tunisienne, a relevé de son côté «la nécessité de prendre conscience de l'importance de la participation politique des jeunes et la consécration du civisme en imprégnant la jeune génération des valeurs démocratiques à la lumière des transformations rapides, sans précédent, que connaît les pays du Maghreb arabe qui exigent la mise en place d'une formule participative permettant de mobiliser les ambitions et d'être à l'écoute des attentes des jeunes». Traitant de la question de «la jeunesse arabe: de la protestation à la citoyenneté», Khaled Ouhichi, directeur du département des études de l'habitat et de l'émigration au sein de la Ligue Arabe, a mis en relief de son côté «la nouvelle dynamique qui marque le paysage politique et l'intérêt grandissant des jeunes pour les affaires publiques et l'action associative». Il a rappelé «les défis générés par la nouvelle donne dans les pays arabes, notamment l'aggravation des problèmes de sécurité, la faiblesse des institutions de la société civile, l'ambiguïté de la terminologie de la transition démocratique, la faiblesse de la culture des droits de l'Homme et le gap entre les élites et les larges couches de la société». Jamel Ben Hamdane (Maroc) et Sihem Najjar (Tunisie) ont appelé dans le contexte d'une «approche de développement en rapport avec le sens civique et la jeunesse» à «la nécessité de mettre fin au mutisme sur l'identification des institutions de la société civile» dans le monde arabe en mettant en place de nouveaux concepts ouvrant la voie à «une démocratie participative» dont l'objectif suprême est «de dépasser la critique de la réalité pour la transformer». Les travaux de la conférence se poursuivent aujourd'hui vendredi avec la participation d'experts des pays du Maghreb arabe portant sur les questions de la jeunesse, du développement politique, à la lumière des révolutions arabes et sur les outils de la transition démocratique.