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Patronat
Post-scriptum
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 05 - 2012


Par Yassine ESSID
Tous les groupements économiques, politiques et sociaux, tels que les partis, les syndicats ou les organisations patronales, souhaitent une économie efficace fonctionnant sur des bases rationnelles et une amélioration des conditions de vie dans un système démocratique et juste. Chaque groupement, cependant, interprète diversement ces principes en leur attribuant des contenus différents. La représentation que certains se font de la transition démocratique et les espoirs qu'ils y placent divergent, car ils dépendent des valeurs reconnues par chaque groupe et de ses intérêts. Cependant, la conviction que des changements sont nécessaires devrait dominer largement, bien que chacun imagine à sa manière en quoi ils devraient consister. L'éclatement du paysage politique en Tunisie et l'engagement du pays dans la voie démocratique n'ont pas été sans conséquence sur les corps intermédiaires. Si l'Ugtt est sortie grandie des événements de janvier 2011, ayant fortement contribué à la chute du régime, en revanche, l'organisation patronale s'est retrouvée largement éclaboussée, à en juger par le nombre élevé d'hommes d'affaires sur lesquels pèsent encore de fortes présomptions de culpabilité dans des dossiers de corruption, de fraude fiscale et d'abus de biens sociaux.
La transition démocratique a cela d'utile qu'elle permet enfin des débats poussés qui n'avaient jamais lieu par le passé, sur des questions restées longtemps taboues comme par exemple la nature véritable des rapports entre le pouvoir politique et l'initiative privée, ou la fonction et la responsabilité économique et sociale des chefs d'entreprise. Nul doute que de telles discussions permettraient à cette catégorie, longtemps dénoncée pour son allégeance politique en contrepartie de privilèges économiques, pour son arrogance, ses outrances et ses connivences, de faire son autocritique, de se réhabiliter aux yeux de l'opinion publique et de s'adapter rapidement et sans souffrances aux nouvelles conditions sociales du pays et aux nouvelles exigences de la démocratie. L'irruption de nouveaux modes de régulation des relations sociales commande en effet que le milieu patronal établisse désormais de nouvelles normes et valeurs, nécessaires à la pratique des affaires, comme le respect des droits des travailleurs, l'égalité des sexes, la préservation de l'environnement, le souci de l'intérêt général, et l'application des vertus de tolérance et surtout de modération. L'impact de la démocratie sur les pratiques de l'entreprise est censé se renforcer également par l'intrusion de nouveaux acteurs, tels que les partis politiques, les analystes financiers, les associations de consommateurs et les médias, dans un jeu jusqu'alors verrouillé. Le consommateur exigera en effet de plus en plus qu'on le rassure sur la qualité et la traçabilité des produits. L'analyste financier voudra pouvoir ausculter le tréfonds de l'entreprise. Le syndicaliste et le journaliste seront à l'affût des intentions cachées ou supposées telles pour les dénoncer. L'actionnaire n'acceptera pas d'être tenu dans l'ignorance. Enfin, l'exigence de la transparence et le souci de vérité, qui s'accommodaient très mal des habitudes et des valeurs du patronat, vont de plus en plus s'imposer aux conduites des entreprises jusque-là réfractaires. Tout cela implique une nouvelle gouvernance ainsi que l'instauration de nouvelles normes morales et éthiques au sein de la sphère économique. Tous les hommes d'affaires n'ont pas souffert pareillement des mœurs corrompues de l'ancien régime. Il y avait parmi eux de réelles victimes de la prédation de la « famille », ceux qui avaient pâti de l'absence de l'Etat de droit et de l'insécurité juridique et qui avaient payé cher des décisions arbitraires les poussant parfois à adopter des comportements de gestion irrationnels. Néanmoins, la plupart avaient largement profité des relations de pouvoir, du clientélisme et des largesses de l'Etat pour se forger une honorabilité, multiplier leurs revenus, asseoir leur domination et éliminer leurs concurrents. L'homme d'affaires tunisien était devenu un affairiste ne s'embarrassant pas de doutes ni de scrupules, à l'identité floue, qui rappelle plus le marchand précapitaliste, spéculateur et attiré par le gain facile que l'entrepreneur schumpetérien innovateur et audacieux. Tout ce monde était encadré par une organisation sans légitimité historique et sans autre vocation que celle de servir obséquieusement d'appendice au pouvoir et de rouage important de son dispositif, œuvrant à la stabilité sociale et au renforcement de la pérennité du régime dictatorial. Quant aux dirigeants de cet organe, ils étaient tous des notables du parti, associés à la propagande et à la célébration des réussites du régime. On s'attendait à voir le changement de régime produire un choc culturel sur le mode de fonctionnement de la centrale patronale. Celle-ci avait fortement besoin de procéder à un travail d'introspection et de réforme, d'incorporer dans ses pratiques de nouvelles valeurs et, surtout, devenir ce qu'elle n'a jamais été, c'est-à-dire une organisation financièrement autonome et politiquement indépendante, dont l'objectif n'est pas uniquement de défendre et représenter les intérêts d'un groupe d'individus, mais de faciliter l'action collective, promouvoir des stratégies innovantes et productives, contribuer à la diffusion de l'information, participer aux programmes de formation et de recherche, animer des débats et des discussions critiques et élaborer des politiques alternatives. En somme, produire sa propre vision stratégique du développement économique et social du pays et construire ses propres approches des problèmes auxquels nous sommes aujourd'hui confrontés. De telles inquiétudes devraient être au cœur de l'activité de la centrale patronale. Or que constatons-nous ? Bien que débarrassée des contraintes, mais victimes de contradictions indépassables, elle n'arrive pas à intégrer la nouvelle culture démocratique et s'est aussitôt rhabillée des oripeaux de l'opportunisme et de la sédition et se retrouve, comme bien des secteurs de la société, à son tour malade... de la politique.


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