440 entreprises industrielles travaillent dans le secteur des matériaux de construction, de la céramique et du verre (IMCCV). Ces dernières œuvrent dans quatre principaux sous-secteurs, à savoir les produits de carrière et marbre, les ciments liants, le béton et dérivés, les produits céramiques et produits rouges et enfin les produits verriers. D'après les dernières statistiques, plus de 150 autres unités opèrent particulièrement dans la branche des carrières et celle du sciage et de façonnage du marbre et dont le statut d'unités industrielles et semi-industrielles est très difficile à faire. Les branches du secteur IMCCV sont également multiples. Il s'agit par exemple de chaux et plâtre, de tuyaux en béton armé, de carreaux de mosaïque et de céramique, de marbre façonné, de briques et hourdis, d'articles sanitaires, de verre plat pour bâtiment... Selon le ministère de l'Industrie, la valeur de la production est passée de 1.669 MD en 2007 à 1.866 MD en 2008, à 1.996 MD en 2010 puis a baissé à 1.989 en 2011. Le taux de croissance du secteur a été durant toutes ces années un peu irrégulier puisqu'il est passé de 7,8% en 2007 à 11,8% en 2008 à 6,9% en 2009, puis de 10,8% en 2010 à -10,08% en 2011. Quant aux investissements du secteur, ils sont passés de 179 MD en 2007 à 300 MD en 2010 avec un taux de croissance annuelle de 10,7%. La valeur des exportations a été de 278MD en 2007 à 356,5 MD en 2010, soit un accroissement moyen de 4,55%. Pour ce qui est des importations, le secteur IMCCV utilise des matières premières locales, disponibles en quantités importantes. Cependant, les quelques matières premières qui font défaut sont importées, ainsi que certains produits semi-finis. Les importations du secteur concernent aussi des produits finis. La valeur globale des importations est en accroissement assez soutenu depuis l'année 2007, puisqu'elle est passée de 248 MD à 403 MD en 2010. Entre 2007 et 2010, les emplois créés par le secteur IMCCV, étaient en moyenne de 2.000 postes par an. Une analyse des indicateurs du secteur montre que l'évolution en valeur de la production, des exportations et des investissements au cours de la période allant de 2007 à 2010 a été positive. Une situation principalement liée à la volonté du secteur de satisfaire les demandes locales et pouvoir exporter. De plus, les projets des deux cimenteries en cours de construction depuis 2008, et dont l'une a démarré en mars 2012, ont marqué l'évolution de la valeur des investissements. Matières premières locales Il est à signaler, par ailleurs, que l'augmentation de la valeur des importations doit être revue, compte tenu du fait que la part de l'import des matières premières se situait en 2010 à seulement 44%. Selon le Centre technique des matériaux de construction, de la céramique et du verre, le secteur IMCCV «se distingue par son utilisation importante des matières premières locales, d'où sa qualification comme un domaine ayant une valeur ajoutée élevée. Il est rattaché à plusieurs autres domaines dont principalement l'environnement et l'énergie et touche aussi bien l'industrie manufacturière que l'activité extractive (exploitation des gisements de substances utiles)». «Le secteur IMCCV est très capitalistique, caractérisé en général par des coûts d'investissement élevés représentant, par exemple, en 2010, un taux de plus de 18% par rapport à la valeur totale des investissements du secteur industriel. De plus, sa part dans le PIB nominal est de 1,4%». Les résultats enregistrés par les différentes branches IMCCV dépendent en grande partie du comportement du secteur BTP à l'échelle nationale et du volume des exportations réalisées. «Les niveaux de performance et de compétitivité des entreprises du secteur IMCCV sont variables et dépendent des branches d'activité et de la maîtrise des technologies adoptées par ces entreprises. Mais d'une façon générale, ils sont satisfaisants, pouvant s'apparenter à ceux de certains pays européens (France, Italie et Espagne) particulièrement pour les sous-secteurs des liants, du béton et de la céramique». Toujours selon la même source, le taux moyen d'utilisation de la capacité nominale des installations de production du secteur IMCCV est de 70%. Ce qui traduit une certaine optimisation de l'outil de production. Concernant la conjoncture internationale du secteur et à l'échelle internationale, «une nouvelle dynamique est née. Elle consiste en la fabrication de matériaux et produits répondant aux normes de qualité et permettant d'optimiser le coût de la construction des différents types d'ouvrages. Ceci a développé la production de gammes appropriées pour chaque construction en se basant aussi bien sur les techniques de la préfabrication (produits allégés, dalles alvéolées, etc.) et de l'éco-construction que sur toute démarche ayant une incidence sur la maîtrise de l'énergie». Cette nouvelle orientation a permis la mobilité des produits de construction à travers le monde (facilité d'exportation des produits de construction vers les marchés porteurs) et la multiplication des accords de reconnaissance mutuelle dans le domaine de l'évaluation de la conformité entre plusieurs pays en est la preuve. Ainsi, le secteur IMCCV «vit une conjoncture favorable à travers le monde et donne l'occasion aux différents pays de développer ce secteur même lorsque leurs marchés nationaux respectifs enregistrent des baisses au niveau des demandes». Pour ce qui est des perspectives du secteur, le Centre technique des matériaux de construction, de la céramique et du verre annonce qu'«actuellement le potentiel tunisien en matériaux de construction est capable de satisfaire les besoins locaux et d'assurer quelques exportations vers d'autres pays, principalement la Libye et l'Algérie (compte non tenu des perturbations circonstancielles vécues durant l'année 2011), il serait opportun d'encourager la création d'unités de fabrication de nouveaux produits de construction économes en énergie et pouvant s'exporter facilement. Ce qui permettra à la Tunisie de s'aligner sur la démarche internationale ci-dessus présentée».