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Des courts sans miracles
Festival du film de Cannes
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 05 - 2012

Les courts métrages sont un peu les laissés-pour-compte dans ce prestigieux festival de Cannes où les longs métrages sont rois. Pourtant, une compétition officielle leur est consacrée et un jury est chargé de statuer sur leur sort en accordant la fameuse Palme d'or à qui la mérite. Pour valoriser ce genre resté toujours à la traîne, il existe au marché du film de Cannes le Short Film Corner, espace d'accueil des courts du monde entier qui projette sans interruption et à la demande des intéressés toutes sortes de films courts. A ce titre, la Tunisie participe avec quelques courts dont le dessin animé Château de sable de Mustapha Taieb et le documentaire «Représentation des prophètes dans les films et les séries» de Lassad El Ghaib.
Pour revenir à la compétition officielle des courts, une dizaine ont été tout d'abord montrés à la presse. Une sélection serrée représentant divers pays du monde et qui manifestement semble être le meilleur de ce qui puisse exister. Ils sont tous réalisés par de jeunes cinéastes ayant à leur compte trois ou quatre courts. Cette compétition permet de révéler de futurs talents qui passeront sans doute bientôt au long métrage.
La catégorie des courts, constituée d'œuvres inédites, possède donc son lot de révélations, parmi lesquelles la Néo-Zélandaise Jane Campion, Palme d'or du court en 1986, ou encore Xavier Gianolli en 1998. Que montrent les films de cette année et quels propos veulent transmettre leurs cinéastes ?
Du réel au paranormal
La Belge Emilie Verhamme traite dans Cockaigne d'une dure réalité que vivent les immigrés clandestins d'Europe, en l'occurrence, ici, les Ukrainiens, qui arrivent à Bruxelles en quête de travail et d'une vie meilleure mais, ironie du sort, se font virer de maigre boulot de maçon par un Belge d'origine maghrébine, qui lui aussi était quelques années auparavant sans doute dans la même situation. Un film cru et sans concession. On aurait dit un documentaire.
Proche de la thématique de la condition des travailleurs proposée dans Cockaigne, la Néo-Zélandaise Zia Mandviwalla se penche dans Night Shift sur le sort d'une femme de ménage d'un aéroport obligée de vivre des restes de la bouffe des voyageurs parce que son salaire ne lui permet pas de s'en sortir. Une vie difficile que la cinéaste a essayé de traduire avec beaucoup de justesse et d'humilité.
Dans Le fauteuil, l'Américain Grainger David s'intéresse à une sorte d'épidémie inexpliquée qui ronge un village attaqué par une mystérieuse éruption de moisissure mortelle. Un jeune garçon dont la mère est morte par cette épidémie tente de comprendre ce phénomène paranormal dont le principal responsable s'avère être un vieux fauteuil. La charge symbolique du fauteuil est importante dans ce court à la fois simple et précis.
Dans le même genre paranormal, l'Australien Michael Spiccia dresse dans Yardbird le portrait d'une jeune ado capable de faire du mal en se concentrant sur un objet ou une personne ; c'est d'ailleurs ce qu'elle fait lorsque des énergumènes s'attaquent à la casse de voitures de son père. Une manière de se défendre contre les envahisseurs en recourant à un phénomène surnaturel.
Souffle, de l'Allemand Eicke Bettinga, met à l'épreuve son personnage de 17 ans le poussant à aller jusqu'au bout de son désir, c'est-à-dire se tuer en s'étranglant avec un sac en plastique. Une expérience désastreuse qu'il fera vivre à un copain qui trouvera la mort. Ce jeu morbide est assez courant chez les jeunes en Europe qui cherchent de sensations fortes.
Palestine caisse d'attente des oranges, du Syrien Bassam Chekhes, est traité sous forme de mise en abîme. Deux cinéastes qui attendent de l'aide pour boucler le budget de leur nouveau film rêvent de l'histoire d'une orange qui pousse sans arbre. Est-ce la volonté qui crée le réel ou est-ce le réel qui crée la volonté ? La question est jetée comme une pave dans la mare des deux clans palestiniens et israéliens appelés à instaurer une paix dans la région. Les oranges sont une simple métaphore d'une Palestine en expectative.
Silence et violence
Chef de meute, de la Canadienne Chloé Robichaud, parle du rapport de l'homme et de l'animal et de l'amitié qui peut s'instaurer entre eux à travers l'histoire d'une jeune fille qui hérite de sa tante un chien dont elle parvient difficilement à dresser.
Silencieux, du Turc Sessiz-Be Deng, est une œuvre forte très peu dialoguée. Une femme visite son mari en prison et lui apporte en cachette une paire de chaussures neuves qu'elle échange sous la table contre les vieilles chaussures. Le silence s'instaure entre eux parce que le gardien leur rappelle constamment de parler en turc et non en kurde.
Pour la première fois, Mohamed Bourokba, dit Hamé, Français d'origine algérienne, rappeur avant d'être cinéaste, participe à la compétition de Cannes avec un film coup de poing intitulé Ce chemin devant moi dans lequel un jeune asthmatique, flanqué d'une mère hystérique qu'il finit par abattre à la fin du film et d'un jeune frère gâté, déjoue la police qui essaie de cercler les jeunes banlieusards pour des actes criminels que le film garde sous silence. Cela se passe le soir dans un quartier chaud où la violence monte d'un cran.
Dans Mi Santa Mirada, du Portoricain Alvaro Aponte-Centeno, la violence envahit un quartier de banlieue où le narcotrafic fait rage. Les règlements de compte se font sous les regards des enfants. Les hommes sont éliminés sans à tour de bras pour des raisons futiles. Pas de repentir pour les mafieux dont le seul salut est la mort. On est face à une société violente et sans merci. Le cinéma l'incarne si bien.


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