• On n'insistera jamais sur l'importance de ce début victorieux. • L'équipe de Tunisie ne pouvait mieux engager son parcours du Mondial «Brésil 2014» après sa victoire samedi (3-1) face à la Guinée équatoriale. Le premier élément sur lequel les analystes avaient mis l'accent la veille de cette entrée en lice se rapporte à la fameuse malédiction du début de l'été. Chaque fois où le onze national était sollicité en juin-juillet c'est simple : cela foirait drôlement devant des rivaux généralement à la portée. Cette fois, les doutes ont été mis au rancart et l'équipe a su concrétiser ses ambitions malgré des états de forme physique et de concentration dissemblables. Malgré aussi la fatigue engendrée par une longue saison, notamment pour les joueurs expatriés et le besoin tout à fait légitime de souffler. La malédiction a été de la sorte chassée, mais il faudra rester vigilant jusqu'au bout car la Tunisie va enchaîner par une autre sortie dans le groupe B des qualifications, dès samedi prochain au Cap Vert, battu samedi par la Sierra Leone à Freetown (2-1). Les 25 joueurs sont rappelés à partir de ce lundi à 13h00 pour un nouveau rassemblement, avec une première séance cet après-midi à 17h00. Le départ pour Praia se fera jeudi prochain à bord d'un avion spécial. Là-bas, dans l'île de l'Ouest africain sur laquelle vivent près de 600 mille habitants, il faut se garder de rééditer la première mi-temps de Monastir. L'équipe parut tourner en rond et privée de repères avec un milieu où Traoui, Saïhi et Yahia se marchaient sur les pieds et une attaque ne trouvant pas de la profondeur. «Cela a été l'une des pires mi-temps que nous ayons jamais livrées», reconnaît le sélectionneur Sami Trabelsi. Ce dernier a beau modestement rejeter d'un revers de la main un quelconque mérite dans le coaching effectué («Ce sont des histoires de journalistes», a-t-il glissé), préférant insister plutôt sur «la détermination et l'esprit de corps qui ont fait la différence». Mais nul ne peut nier que les retouches effectuées à la pause ont changé la face d'une rencontre qui était plutôt mal engagée. Un an au chaud En lançant dans la bataille un troisième attaquant, Hamdi Harbaoui, qui se trouve en réussite depuis le test rwandais (deux buts), en libérant Anis Ben Hatira pour prendre la manœuvre offensive en main, en demandant à Sabeur Khelifa de provoquer son vis-à-vis et de plonger dans le couloir gauche et en trouvant constamment au moins deux attaquants dans la surface, Jemaâ et Harbaoui, les Aigles ont réussi à déborder leurs vis-à-vis d'autant qu'ils surent appuyer sur l'accélérateur pour mettre hors position une défense au final naïve et mal organisée. Dès lors, l'équipe évolua à une seule touche de balle et en profondeur, la reconversion est soudain devenue rapide, instantanée et presque instinctive puisque les joueurs se retrouvaient facilement au milieu avec Ben Hatira à la baguette, et en attaque où Khelifa produisait un impressionnant travail de sape et de harcèlement. Comme par enchantement, le team national trouva subitement son équilibre. Car, parfois, il suffit d'une seule touche (les correctifs apportés à la pause par Trabelsi) pour transformer complètement la face d'une rencontre. Le résultat, on le connaît : trois buts en 35 minutes, trois ou quatre autres faciles ratés bêtement, un retour en grâce aux yeux de l'adorable public de Monastir avec lequel l'équipe nationale va sans doute signer un bon bail. L'équipe sut exploiter aussi bien les phases statiques (le 2e but sur coup franc admirablement exécuté par Ben Hatira pour la tête de Harbaoui) que les attaques placées ou les contres rapides (les deux autres buts). Il reste à éviter de perdre toute une mi-temps avant d'entrer dans le vif du sujet et cette déconcentration qui coûta aux nôtres un but-gag. Par ailleurs, le retour de suspension d'Aymen Abdennour et de blessure de Youssef Msakni va donner de nouveaux atouts et une plus grande marge de choix au staff technique, samedi prochain, sur le tartan de Praia. On connaît également combien Jemaâ raffole de ces matches à l'extérieur où il avale les espaces et les kilomètres. Bref, c'est parti sur les chapeaux de roues dans un groupe certes guère rebutant ou prohibitif. Il faudra toutefois garder toute la concentration requise en vue de la sortie au Cap-Vert. Afin de marquer son territoire dans ces qualifications et passer tranquillement au chaud toute l'année ou presque qui séparera la sortie de samedi prochain de la 3e journée éliminatoire fixée pour le... 22 mars 2013 lorsque la Tunisie recevra la Sierra Leone. Ils ont dit Sami Trabelsi : «Je suis très heureux» «Comme nous nous y attendions, l'équipe tunisienne a fourni un bon rendement face à un adversaire coriace qui a opté pour les passes courtes dans le milieu du terrain. La Guinée équatoriale nous était supérieure en début de première mi-temps à cause du manque de discipline et de concentration de nos joueurs. Nous avons fourni une meilleure prestation en deuxième période et nous avons eu plus d'occasions. Nous avons mis la pression en attaque et réussi à marquer deux buts en un laps de temps grâce à Issam Jemaa (51') et Hamdi Harbaoui (56') avant que Chadi Hammami ne creuse davantage l'écart (87'). C'etait en vérité un match difficile et je suis très heureux de notre victoire finale». Paul Gibson : «La Tunisie a un grand capital confiance» «Nous avons joué contre une équipe de Tunisie qui a une grande expérience et possède de nombreux joueurs professionnels. Nous avons fourni une bonne prestation dans l'ensemble. Nous avons ouvert le score mais nous n'avons pas réussi à conserver notre avantage. L'equipe tunisienne qui participe depuis de nombreuses années aux qualfications et aux tournois de la Coupe du monde (1978, 1998, 2002, 2006) a un grand capital de confiance et d'expérience qui s'est concrétisé aujourd'hui en réussisant à inscrire en peu de temps trois buts en deuxième mi-temps. Je suis satisfait du rendement de mes joueurs et je souhaite à la Tunisie bonne chance pour la suite des qualifications».