Le CA, version Casoni, aura besoin d'un certain temps pour prendre toute la mesure du haut niveau. A Zarzis, au terme de 90 minutes loin d'être convaincantes, le CA a finalement glané un précieux point, vu le sifflet à sens unique de l'homme en noir, en l'occurrence le sieur Elyess Souiden et les péripéties du match (le CA a été mené à deux reprises). Certes, on attendait une réaction d'un CA qui se construit pierre après pierre. Mais si le fameux choc psychologique imputable au changement d'entraîneur n'a pas eu lieu, certains joueurs ont tout fait pour capter l'attention du coach. Ce qui est légitime. Motivation et générosité dans l'effort mêlées d'un certain «exhibitionnisme» de quelques autres (talonnade et autre geste technique) en vue de taper dans l'œil du coach, et, par là même, sortir de l'ornière (pour d'autres), le onze clubiste aligné d'entrée a livré une prestation inconstante, bien que visiblement, le fond de jeu du CA semble prendre forme (jeu collectif à une touche, voire deux touches de balle et monopolisation relative du ballon en première période). Cette prestation livrée par le CA est-elle un aboutissement du travail entrepris par Liewig? Un travail accompli dans l'urgence, certes, mais porteur tout de même, vu la progression de certains jeunes, tels que Agrebi, Akremi et autre Ziadi. Prenant le train en marche, Bernard Casoni n'a pas mis longtemps pour quelque peu recentrer l'équipe. Ce faisant, si le visage présenté par le CA récemment promet, la touche du coach est de toute évidence palpable. Recherche sentinelle... Ainsi, le CA est passé d'un schéma ultra-défensif à une orientation de jeu beaucoup plus audacieuse à Zarzis. Il suffit à titre d'exemple que Skander Scheikh prenne la place de Chaker Rgueii pour que l'équipe montre un bien meilleur visage offensif. Ceci dit, Cheikh a encore des déchets à évacuer. Faire preuve de tempérament et de vélocité, ratisser large, quadriller et être les premiers sur ce que l'on appelle communément la seconde balle (anticipation), les «pivots» clubistes ont de toute évidence du pain sur la planche. Toujours volet enseignements de la dernière sortie du CA, et outre les deux visages (par mi-temps) proposés, l'enthousiasme du régisseur, Nafti, n'a cessé de s'étioler au cours du match. Dans un rôle du catalyseur, il n'a pas vraiment permis à ses coéquipiers de se libérer. Palette de jeu stéréotypé et manque de percussion, Nafti gagnerait à jouer en mouvement et distribuer le jeu de manière plus cohérente. A contrario, Youssef Mouihbi semble tenir le bon bout après avoir rempilé avec le CA. Pénétrations, feinte de corps, lecture du jeu, et retour au charbon, sans vraiment illuminer le jeu du CA, Mouihbi semble en phase avec ce qui lui est demandé. Plus haut, un Ezechiel en verve a une nouvelle fois tiré son épingle du jeu. Certes, ne devient pas «prédateur des surfaces» du jour au lendemain qui veut, mais Ezechiel semble sur la bonne voie même si un manque de rigueur l'a empêché de s'exprimer pleinement. Le meilleur reste forcément à venir pour le Tchadien, auteur jusque-là de 15 buts avec le CA, toutes compétitions confondues. Une défense à recomposer Sans aller jusqu'à dire qu'en l'absence de Bilel Ifa, la défense devient une passoire, l'ombre de l'international clubiste a plané face à Zarzis. Et pour cause, Resaissi manque de présence et de prestance, alors que Yâakoubi stagne après un début de saison sur les chapeaux de roue. Dans le même ordre d'idées, sur le flanc gauche, Haddedi manque d'assurance et de métier, alors que sur le flanc opposé, Hadj Messaoud a manqué de percussion en phase de relance. Ceci nous ramène tout droit au recrutement de Souissi, un élément qui ne manquera pas d'apporter davantage de solidité à la ligne défensive clubiste. La «première» de Bernard Casoni a donc été l'occasion de tâter le pouls du CA. Certes, quelques erreurs tactiques ont failli coûté cher (aucun pivot présent en fin de match, soit l'absence d'un maillon important de la chaîne). Mais désormais, tout les «sociétaires» clubistes savent qu'ils jouent gros. Cela dit, le joueur qui va «réussir» les deux prochains matches ne va pas pour autant valider son billet de titulaire par la suite. Le club de Bab Jedid est en phase de reconstruction, en termes de confiance et de solidité. S'il veut redevenir dominant, il faut que chacun de ses acteurs redevienne plus performant, dans tous les moments, à l'entraînement comme en match. Tout le monde sait que le CA de la prochaine saison sera presque totalement différent de celui de Zarzis. Une page se referme, une autre s'ouvre...