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Ils savent, ces gens-là !
Festivals d'été : Ballet Boléro de Ravel à Carthage
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 07 - 2012

• La culture a le don d'adoucir, d'ennoblir et d'élever les âmes. Mais quand c'est elle qui s'élève très haut dans les cieux, les âmes ne peuvent que se prosterner devant sa Majesté !
Que voulez-vous qu'on vous dise ?... Ils savent, ces gens-là !... Ils savent ce qu'est un spectacle. Ils savent ce qu'est réussir une entreprise de bout en bout. Ils savent séduire et captiver. Ils savent envoûter et conquérir leurs publics. Ils savent être respectueux et respectables. Ils savent être séducteurs, majestueux, impeccables, irréprochables. Ils savent que la moindre fausse note ou le moindre faux pas pourrait coûter cher à leur réputation, leur notoriété. Alors, ils soignent jusqu'à la toute dernière seconde leur prestation, sans trébucher ni avoir à se reprendre ou à se ressaisir. Pardonnez-nous cette vérité, mais ces gens-là sont très forts, tout simplement. Ce qui – pour nous autres – n'est pas simple du tout. Et qu'on ne juge pas le spectacle d'avant-hier, à Carthage, par le nombre de spectateurs (quatre mille, au moins) ou à travers les applaudissements nourris de ces derniers (deux indicateurs, pourtant, qui ne trompent pas), mais à la lumière — éclatante — de l'œuvre présentée. Une œuvre qui — pardonnez-nous, Messieurs – devrait nous servir de leçon. Ces gens-là, Messieurs, ont beaucoup donné à l'art, et l'art le leur a rendu doublement. Triplement. Infiniment.
Ces gens-là ont compris depuis la nuit des temps que spectacle veut dire — d'abord, ensuite et en fin de compte – beauté ! Là où la beauté fait défaut, c'est tout le spectacle qui n'en est pas un, lamentablement, tristement absent. Ces gens-là misent sur la beauté : des figures, des profils, des corps, du geste, de la finesse du déhanchement, du déplacement sur scène, du mouvement, des costumes, des couleurs, des lumières et jusque de la mine gracieuse et ensorceleuse qu'ils nourrissent, respirent, inspirent et communiquent. Ils misent aussi et surtout sur l'exactitude, la justesse et la synchronisation mathématique : à la 100e de seconde, trente artistes exécutent le même mouvement, tel un seul homme. Que voulez-vous qu'on vous dise ? Ces gens-là ont divinisé l'Art, et l'Art les a assis sur le toit du monde. Voilà où ils sont. Regardez où nous sommes...
On ne va pas voir Boléro de Ravel sans se dire que c'est du déjà vu. C'est que, créée en 1928, l'œuvre est en quelque sorte tombée dans le domaine public, en ce sens que les ballets du monde entier se sont offert ce plaisir inouï de pouvoir la jouer. Oui, mais avant-hier sur la scène de Carthage, il fallait voir les Russes mettre du leur. Une bonne trentaine d'artistes-chorégraphes comme autant de créatures tout droit sorties de l'Eden. Ils étaient, filles et garçons, la Grâce personnifiée. Ils ont présenté des tableaux à troubler la vue par tant de beauté, de charme, d'élégance. On ne savait plus qui ou quoi regarder au juste. C'est incroyable ce que les mots semblent inexpressifs par-devers des tableaux à ce point expressifs qu'ils disent tour à tour la guerre, la paix, la tolérance, le pardon, la justice, la solidarité, la complémentarité et...et...l'amour ! L'amour sans lequel l'humanité n'eût pu être humaine, l'amour sans lequel le monde eût été dépeuplé. Bref, cet amour qui, pour peu qu'il fasse défaut dans le cœur des humains, entraîne inexorablement la guerre des races, des religions, des idéaux et des idéologies. Ces Russes-là, avant-hier, ont donné à voir la plus belle leçon d'amour qui soit.
Les tableaux étaient : Vivaldi Fête, La montagne d'Isabelle, Tango, Moulin rouge Paris, Duo d'amour, Les coolies pauvres, Le Sacre du printemps, Afrique rythme, La mort du cygne et Carmen Gitan en première partie. La seconde était consacrée à Boléro pour Tamar et les Hommes libres avec Farukh Ruzimatov, Maria Allash, Pierre Alan Perez et, nous dit-on au micro, la Voix trésor de Kabylie, Azal Belkadi.
Deux heures de temps sur des gradins en béton armé étaient exactement comme deux minutes d'extase dans l'éden de Saint-Pétersbourg. A la fin (dommage qu'il y ait une fin à toute chose !), le public, subjugué et conquis jusqu'à l'émotion, ne voulait plus en finir d'applaudir. Par quatre fois (quatre !!), les artistes russes sont revenus au-devant de la scène pour dire merci dans un salut qui, lui-même, en soi, était une œuvre d'art. Ces artistes-là ont compris que le public tunisien, très raffiné, était friand de beauté et d'art. Et le public de ce soir-là a compris une fois pour toutes que ces gens-là savent !!


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