Alors que le réseau confirme le report de sa manifestation, plusieurs militants et adhérents ainsi que des sympathisants du réseau seraient descendus, hier soir, pour manifester devant le Théâtre municipal de Tunis, en faveur de la préservation des libertés fondamentales au sein de la Constitution. Plusieurs manifestations de la société civile sont en vue pour défendre les droits et les libertés dans la Constitution, loin des notions floues et malléables juridiquement... «Par obligation légale, nous avons informé tout le monde du report de la manifestation pour laquelle le ministère de l'Intérieur a refusé de donner une autorisation », nous a affirmé le porte-parole du réseau «Doustourna», Jawhar Ben Mbarek. Et d'ajouter : « Pire encore, on a refusé de nous livrer une décharge du dossier au bureau d'ordre du ministère de l'Intérieur. Ce sont des pratiques restrictives de l'ancien régime pour ne pas laisser de traces et pour que nous perdions patience. Plus grave, le 2 août alors qu'il est allé présenter la demande d'autorisation au ministère de l'Intérieur, l'universitaire et professeur de chimie, Baha Tangour, a été invité par des agents dudit ministère à signer un PV. En effet, ils ont carrément essayé de l'obliger à signer ce PV qui contient un engagement à ne pas organiser la marche mais aussi qui mentionne que le réseau Doustourna devra assumer sa responsabilité juridique entière, et M. Tangour en personne, dans ce qui se passerait le soir du 5 août. Il a refusé de le signer car c'est un dépassement et une sorte de restriction de la liberté d'expression et de manifestation». Selon lui, s'il y a des personnes qui ont, tout de même, pris la décision de sortir manifester devant le Théâtre municipal de la ville de Tunis, ceserait à titre personnel et que chacun assume ses responsabilités. Dans un communiqué, le réseau a rappelé que la manifestation du dimanche 5 août reste non autorisée et que ses sympathisants qui y seront présents malgré cela «savent à quoi s'en tenir», faisant allusion à la force qui pourrait être utilisée contre eux. Sur sa page officielle, le réseau Doustourna qualifie le refus du ministère de l'Intérieur comme irresponsable et revendique le droit de manifester pacifiquement sur l'avenue Habib-Bourguiba compte tenu de sa portée symbolique. « La mobilisation doit être extrême. La situation est très grave. veuillez nous aider à mobiliser », c'est ce qu'on peut lire sur cette même page facebook, et la manifestation avait comme slogan : « la rue nous appelle pour défendre nos libertés fondamentales au sein de la Constitution ». Des droits à défendre dans la Constitution Jawhar Ben Mbarek, le porte-parole dudit réseau social et citoyen, nous a affirmé que la manifestation a été reportée pour le jeudi 9 août, à 14h, devant le siège de l'Assemblée nationale constituante au Bardo. «On va faire un autre rassemblement le 9 avec la participation de plusieurs organisations de la société civile et des partis politiques. Cependant, ce soir, il y aura du monde dont les membres du réseau Doustourna. J'espère qu'il n'y aura pas de problèmes car ce n'est qu'une manifestation pacifique », a-t-il enchaîné. D'après lui, les principales revendications sont la préservation des libertés fondamentales dans la Constitution ainsi que l'instauration d'un régime démocratique. Il a évoqué les libertés d'expression et du travail syndical alors que, selon lui, ce qui s'est passé à l'hôpital universitaire Hédi-Chaker de Sfax n'est qu'un dépassement de ces droits. «Nous allons aussi protester contre la dilapidation de l'argent public à travers cette histoire de compensation pour les anciens prisonniers politiques. Il y a les deux projets de loi concernant l'instance indépendante pour les élections et l'instance provisoire, qui n'est plus supérieure, de l'ordre judiciaire. Les deux projets présentés par la Troïka ne respectent pas les minima des normes internationales en matière d'indépendance. Cette dernière est inhérente à une démarche démocratique dans cette phase transitoire. Nous nous préparons aussi pour soutenir les associations féminines qui vont manifester le 13 contre les derniers dépassements contre les droits de la femme», conclut-il.