C'est à 3h00 du matin que cette dame d'un certain âge a été transférée en catastrophe à l'hôpital Mahmoud-Matri pour un malaise cardiaque. Cette dame, à la santé fragile, suit déjà une dialyse et elle est diabétique. Arrivée au service de cardiologie relevant dudit hôpital, elle n'a pas été prise en charge par un médecin spécialisé : le spécialiste n'a pu rejoindre son poste et commencer ainsi à assurer sa noble mission que douze heures plus tard !!! Entre-temps, un staff de stagiaires se précipitait autant qu'il pouvait pour sauver la dame. Douze heures d'attente pénible pour les proches de cette mère en danger, douze heures d'incertitude et de panique... Et ce n'est que vers le coup de 15h00 que le médecin cardiologue a daigné se déplacer à l'hôpital pour traiter les personnes qui dépendent en quelque sorte de son savoir-faire et de sa science. Et l'on s'interroge, non sans dédain, sur la conscience professionnelle du cadre médical tunisien qui, en dépit de sa réputation honorable à l'échelle internationale, tombe souvent dans le piège de l'esprit pragmatique dans son sens le plus péjoratif, où la vie humaine est, malheureusement, considérée comme un «cas» qui peut toujours attendre alors que ce n'est pas évident... Arrivé enfin à l'hôpital, le docteur a ordonné au staff médical de refaire toutes les analyse et radiographies... L'état de santé de la patiente s'est peu à peu stabilisé, mais à quel prix...