Des journalistes de la Radio nationale tunisienne ont observé, hier matin, devant le siège de l'établissement, un mouvement de protestation pour dénoncer les pratiques qu'ils ont qualifiées d'«abusives et autoritaires», venant des directions générales des radios publiques. Le mouvement a été marqué par la présence de plusieurs constituants, des représentants de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (Ltdh) et des membres de l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (Inric) qui s'était autodissoute le 4 juillet dernier, a constaté un journaliste de l'agence TAP. L'agence TAP a essayé de contacter le directeur de la Radio nationale qui demeure injoignable. Une déclaration commune du personnel de la radio, publiée en début d'après-midi, fait état de la «dégradation de la situation professionnelle et sociale» dans l'établissement depuis la nomination de l'actuel directeur. Elle dénonce notamment des pratiques de marginalisation, de pressions, de règlements de comptes et de mutations abusives ainsi qu'une mainmise sur l'établissement et l'ingérence dans la ligne éditoriale des journalistes et animateurs «remplacés par des collaborateurs externes pour servir un agenda politique précis». Les journalistes de la Radio nationale revendiquent, dans la déclaration, la séparation entre l'administration et la rédaction et l'application des décrets-lois 115 et 116. Ils exigent, également, l'annulation des décisions abusives et des concours «douteux» et indiquent qu'un autre rassemblement de protestation est prévu aujourd'hui à 10h00.