L'adhésion des professionnels et des organes de presse publics et privés a été estimée à 90% Plusieurs centaines de journalistes tunisiens de tous bords, de la presse écrite et électronique, des différentes chaînes de télévision, des diverses radios, des secteurs public et privé, ont afflué, hier, vers l'avenue des Etats-Unis, au Belvédère. Direction unique : le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt). C'était la journée de grève nationale de la presse tunisienne. Jamais on n'a vu autant de journalistes au Snjt, même lors des congrès électifs du syndicat. Des banderoles de toutes les couleurs et de tous les formats ont été déployées, mais le message est unique: liberté pour la presse et les journalistes. Une revendication qui a été évoquée par tous les slogans scandés par les journalistes qui étaient si nombreux qu'ils ont bloqué la circulation à un certain moment. Le seul événement à couvrir, hier, était la grève des professionnels de la presse et selon les chiffres du Snjt, cette grève historique, deuxième ou troisième dans l'histoire de la Tunisie, a atteint 90% d'adhésion sur la totalité des organes de presse publics et privés, ce à quoi même les syndicalistes ne s'attendaient pas et qui a été confirmé par le secrétaire général du Snjt, Mongi Khadhraoui. L'ambiance devant le siège du Snjt n'était pas tendue, elle était plutôt festive. Des chants pour la liberté d'expression et des interventions en alternance de syndicalistes et de journalistes ont chauffé cette ambiance. Et le message de soutien prononcé par la secrétaire générale de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Mme Elisabeth Costa, qui vient d'arriver à Tunis spécialement pour soutenir cette action des journalistes tunisiens, a galvanisé la foule. Un message a été également adressé par la FIJ à 180 unions de journalistes partout dans le monde pour que les journalistes du monde sachent ce qui se passe en Tunisie et pour donner de la visibilité à cet événement historique. La réaction des confrères arabes ne s'est pas fait attendre puisque, selon le représentant de l'Union des journalistes arabes, tous les organes de presse arabes ont observé hier une heure de grève en guise de soutien aux journalistes tunisiens. Pour la responsable du bureau Tunisie de «Reporters sans frontières», Olivia Gré: «L'union fait la force et il faut recharger les batteries pour le reste du combat pour la liberté de presse et d'expression». Et c'est cette union qui a fait de cette grève un événement...