La Tunisie a manifesté sa disposition à adhérer au projet «Desertec» qui permettrait de bénéficier de certains avantages, en plus de la diversification de ses sources d'approvisionnement en énergie non conventionnelle et de quadrupler sa production électrique. Le projet «Desertec» ne se limite pas à la construction de centrales solaires thermiques mais ambitionne aussi de développer des fermes éoliennes et des centrales photovoltaïques, en plus des technologies sophistiquées, comme celles qui concernent l'énergie hydroélectrique et la biomasse. La Tunisie dispose d'un important potentiel énergétique dans les zones désertiques du Sud qui connaissent au cours de l'année de longues périodes d'ensoleillement. Ce potentiel n'a pas été exploité jusqu'ici d'une façon optimale malgré la réalisation de certaines actions consistant à installer des plaques photovoltaïques pour fournir l'électricité à certaines zones éloignées et dont le réseau électrique n'est pas raccordé. Mais ces actions demeurent limitées alors que les besoins ne cessent d'augmenter d'une année à l'autre. D'où l'importance d'exploiter les opportunités qui se présentent au niveau mondial en vue de développer l'utilisation de l'énergie solaire en bénéficiant du soutien technique et matériel des instances internationales qui sont concernées par la promotion des énergies renouvelables. En effet, tous les pays du monde sont d'accord, aujourd'hui, sur le fait qu'il est nécessaire de diminuer l'utilisation de l'énergie conventionnelle, coûteuse et polluante. Les ressources disponibles ne sont pas en mesure, de toutes les façons, de subvenir aux besoins de la population qui exige que le prix de l'électricité et du gaz reste inchangé et abordable, même si le coût de fabrication connaît une évolution sensible. Approvisionnement durable et continu La Tunisie a ainsi participé du 7 au 9 novembre 2012 aux travaux du 3e congrès international de l'initiative «Desertec Power» qui ont eu lieu à Berlin. Cette initiative vise essentiellement à exploiter les énergies solaire et éolienne dans le désert du nord de l'Afrique en vue de produire l'électricité qui peut être facilement transférée aux pays européens. Les pays de la rive sud de la Méditerranée connaissent, en effet, des périodes d'ensoleillement plus prolongées que celles des pays de la rive nord. Lors de ce congrès, la question du transfert énergétique dans le cadre de la coopération a, d'ailleurs, été développée par des experts venus de différents pays. La Tunisie a manifesté sa disposition à adhérer à ce projet énergétique d'envergure qui devrait lui permettre de bénéficier de certains avantages en plus de la diversification de ses sources d'approvisionnement en énergie non conventionnelle et de quadrupler sa production électrique. Le site tunisien peut devenir à terme un point de contact énergétique avec l'Union européenne. L'étude élaborée dans ce cadre a confirmé que les énergies renouvelables peuvent être d'un grand apport pour l'économie tunisienne qui alloue chaque année des fonds considérables pour la rubrique énergie. Le développement de l'énergie non conventionnelle — qui s'inscrit dans le cadre de la promotion de l'économie verte — permettra également de dynamiser les activités économiques par la création de nouvelles entreprises dans les plaques photovoltaïques, la maintenance et l'installation. A travers l'adhésion à cette initiative, notre pays s'engage à participer activement à l'effort mondial visant à atténuer le gaz à effet de serre, principal responsable des changements climatiques.A la faveur d'une coopération multipartite équitable et un partenariat gagnant-gagnant, les pays de la rive sud de la Méditerranée peuvent tirer profit d'une telle initiative en diminuant progressivement l'utilisation des énergies conventionnelles qui ont des impacts négatifs sur l'environnement. Rappelons que «Desertec» est le nom d'un concept éco-énergétique important qui vise une exploitation du potentiel énergétique des déserts dans le but d'approvisionner d'une façon durable et continue toutes les régions du monde en électricité. L'objectif est d'élaborer un scénario de mise en œuvre du concept sur le long terme jusqu'à l'année 2050. C'est un réseau mondial que l'on se propose d'installer avec la participation des pays intéressés qui auraient manifesté leur désir de se joindre à l'effort international de préservation de la nature par une énergie propre et durable. C'est «la Coopération transméditerranéenne pour l'énergie renouvelable (TREC) qui a été à l'origine du développement de ce concept aux perspectives prometteuses. Créée en 2009, la «Fondation Desertec», qui a pris en charge le projet, s'intéresse essentiellement à promouvoir l'implantation du concept «Desertec» dans la région Mena qui compte l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Grâce au projet «Desertec», il serait possible de satisfaire, en grande partie, les besoins des pays producteurs de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient et de couvrir jusqu'à environ 20 % de la demande d'électricité en Europe, ce qui n'est pas peu. Des études approfondies ont été élaborées avant le lancement du projet pour connaître d'une façon précise les apports en énergies qui pourraient provenir des déserts situés dans les pays du Sud. Ainsi, les estimations tablent sur le fait que chaque km2 de désert reçoit annuellement une énergie solaire équivalente à 1,5 million de barils de pétrole. La surface totale des déserts sur la planète entière fournirait plusieurs centaines de fois l'énergie utilisée actuellement dans le monde. Il serait possible, selon ce concept novateur, de couvrir 0,3% des 40 millions de km2 de déserts de la planète en centrales solaires thermiques pour couvrir une partie des besoins exprimés en énergie dans le monde. Le projet «Desertec» ne se limite pas à la construction de centrales solaires thermiques mais ambitionne aussi de développer des fermes éoliennes et des centrales photovoltaïques en plus des technologies sophistiquées comme celles qui concernent l'énergie hydroélectrique et la biomasse. Les installations dans les différents pays pourraient être reliées entre elles par un réseau électrique interconnecté, et ce, dans le but d'alimenter l'Afrique du Nord, l'Europe et le Moyen-Orient en électricité provenant des énergies renouvelables.