On se demande encore pourquoi Saâdi a changé une équipe qui gagne On avait pensé que la victoire en coupe de l'UAF avait mis le CAB sur les bons rails tellement la prestation fournie à cette occasion était plus que convaincante. Et on avait cru, à tort ou à raison d'ailleurs, que le coach Saâdi tenait là la formation idéale, à deux ou trois éléments près. Une nouvelle ossature venait de naître. Seulement, trois jours plus tard, l'entraîneur cabiste introduit de nouveau des changements dans tous les compartiments de jeu. Résultat : le CAB a produit un petit football et manqué une victoire qui était largement à sa portée à Béja. Contre l'EST, l'entraîneur bizertin remodèle encore une fois l'équipe en faisant jouer d'entrée Rjaïbi à la pointe de l'attaque, perdu entre les colosses Derbali, Ben Mansour et Hichri. Excusez du peu! Et Ziaya faisait banquette. A l'entrejeu, Sdiri, milieu défensif, est suppléé par Zaïem, plutôt porté vers l'attaque. «Un calendrier surchargé nous a contraints à procéder à des changements permanents pour supporter la multiplication des matches», n'a cessé de répéter le staff technique. Tous ces chambardements n'ont pas amené le but escompté. Le CAB sort de la Coupe arabe et enregistre un nul et une défaite lors des deux derniers matches, soit un petit point en tout et pour tout. Même s'il a appris beaucoup sur la qualité de l'effectif mis à sa disposition, N. Saâdi, qui a à peine un mois et une semaine à Bizerte, ne peut inverser la tendance rapidement. Il est inutile de revenir sur les départs de l'intersaison, source des ennuis actuels : quatrième au classement! Mais force est de remarquer que le club nordiste vit dans l'instabilité au niveau de la formation, ce qui se répercute sur les résultats. Les automatismes en pâtissent... En cinq matches (UAF compris), on a vu jouer à l'axe de la défense tantôt Khédhéri et Jaziri, tantôt Machani et Jaziri, une autre fois Jabeur et Jaziri ou encore Khédhéri et Jabeur. L'expérimentation aurait dû s'arrêter, à notre humble avis, depuis un moment. Certes, on nous dira que les conditions (suspensions, blessures...) ont dicté ces choix, nous en convenons. Mais est-on sûr d'avoir trouvé la meilleure paire à l'axe de la défense? Le but encaissé contre l'EST, dimanche, doit interpeller le staff technique. L'entrejeu, d'habitude intraitable au niveau de la récupération et de la relance, a subi le pressing haut des Espérantistes. Avec, là aussi, tantôt Sdiri, tantôt Zaïem dans ce compartiment de jeu, les automatismes ne peuvent que souffrir à l'arrivée. En attaque, il n'y a plus de repères au CAB. On a vu se succéder Ziaya, Rjaïbi, Harbaoui, Salhi et Mhédhebi en position repliée, mais la concrétisation fait terriblement défaut : deux buts seulement en quatre matches de championnat. Très peu pour aspirer à jouer les premiers rôles. Au contraire, c'est l'axial Jabeur qui se montre le plus entreprenant à l'heure actuelle. Le monde à l'envers! Toutefois, dans cette grisaille, une éclaircie : le latéral droit Hamza Mathlouthi est en nets progrès. Les montées incessantes sur sa partie de jeu apportent beaucoup à l'animation offensive du CAB, quand il y a animation. Nous ne voulons blâmer personne, mais le CAB devra tirer les leçons de cette défaite pour avancer. Le mercato d'hiver est bientôt là, les choses devant s'améliorer.