Alors que le secrétaire général adjoint de l'Ugtt, Sami Tahri, a affirmé hier soir que la grève n'a pas été annulée, le secrétaire général adjoint de la CSI, Jaap Wienen, a confirmé le soutien de son organisation à la centrale syndicale tunisienne, notamment à travers la pression sur les organisations internationales, dont les Nations unies et l'Union européenne, pour faire respecter le droit syndical «La grève générale tient jusqu'à maintenant. Toute information indiquant qu'elle a été annulée n'est que de l'intox, à l'instar de l'annonce du ministère des Affaires sociales sur sa page officielle. D'ailleurs, nous estimons que cette annonce est une intervention dans les affaires syndicales de l'Ugtt. Actuellement, il n'a pas été décidé encore si une réunion de la commission administrative aura lieu demain ou non», a déclaré, hier soir, lors d'une conférence de presse, le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail chargé de la communication, Samir Tahri. Il a rebondi sur la déclaration de Belgacem Ayari, secrétaire général de l'Ugtt, affirmant que les négociations avec le gouvernement n'ont pas encore abouti à un accord définitif. Pour sa part, le secrétaire général adjoint de la Confédération syndicale internationale (CSI) a souligné, lors de cette même conférence, le soutien inconditionnel de l'instance qu'il représente à la centrale syndicale tunisienne dans son militantisme syndical. Selon lui, les agressions dont a été victime l'Ugtt vont au-delà de celle du siège de la centrale syndicale, de ses bureaux régionaux, ainsi que des militants syndicaux. «C'est une agression de la démocratie et de ses fondements, ce qui a choqué le monde et la société internationale. Ce qui nous a choqués le plus, c'est la réaction insuffisante du gouvernement tunisien devant la violence qui a visé l'Ugtt. Cette violence est une agression de l'indépendance du travail syndical que la Tunisie a adoptée depuis des décennies en signant plusieurs conventions internationales dans ce sens. Le gouvernement tunisien n'a pas respecté ce droit et n'a pas réagi face à la violence croissante qui a visé l'Ugtt, ce qui est considéré comme une tentative de faire pression sur elle. Nous venons exprimer notre solidarité et notre soutien inconditionnel à l'Ugtt. Un soutien qui se poursuivra tant que l'agression du droit syndical continuera. Nous espérons, honnêtement, que le gouvernement tunisien ne fera pas ce que des gouvernements dictatoriaux ont fait. Si le gouvernement respecte la nature de la Tunisie, il doit respecter les négociations avec l'Ugtt», a enchaîné le secrétaire général adjoint de la CSI, venu à Tunis en visite d'urgence pour soutenir l'Ugtt, et ce, depuis samedi dernier. De son côté, Alejandra Ortega, chargée des relations internationales au sein de la Confédération des commissions ouvrières espagnoles, a affirmé que son organisation entretient des «relations étroites» avec l'Ugtt depuis longtemps. «Nous sommes solidaires de l'Ugtt face à ce qu'elle endure comme agressions alors qu'elle est en train de défendre les droits sociaux des ouvriers», a-t-elle déclaré. Par ailleurs, la place Mohamed-Ali a connu hier soir une grande affluence d'artistes, troupes musicales engagées, hommes de lettres, plasticiens, etc. Les artistes, dont des jeunes graffitistes, poètes et autres, ont animé la place chacun à sa manière, alors qu'une source bien informée de l'Ugtt a affirmé qu'une pléiade de personnalités, écrivains, artistes et recteurs d'université ont entamé hier un sit-in ouvert en guise de soutien à l'Ugtt.