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Bien armer les jeunes contre l'information destructrice 3e édition du Forum du quotidien Al Horria : "L'information et l'éducation équilibrée des jeunes"
Les travaux du forum portant sur "L'information et l'éducation équilibrée des jeunes", organisé par le quotidien Al Horria, se sont poursuivis jusqu'à hier. La séance matinale de la deuxième journée de cette rencontre a été placée sous le signe du dialogue maghrébin sur l'éducation et l'ancrage des valeurs sûres chez les jeunes et l'information diffusée par les médias et les différents supports numériques. Prenant la parole, Dr Mahjoub Ben Saïd, expert en communication au service de l'information et de la communication à l'Isesco, a traité lors de son intervention de l'impact des contenus médiatiques sur l'éducation des jeunes dans les pays arabes. Il a expliqué que certaines chaînes satellitaires s'appliquent à dévier la jeunesse arabe en leur proposant des contenus fondés sur l'information extrémiste, sur la culture de l'intolérance et de la marginalisation mais aussi sur la banalité. "Je profite de cette rencontre pour recommander à toutes les parties concernées, notamment les politiciens et les journalistes, de conjuguer les efforts afin de faire face à de pareilles actions. L'objectif étant de protéger les jeunes arabes de tomber dans des pièges de la mauvaise communication, et ce, par le biais de moyens de contrôle et de suivi adaptés à leur profil et confirmés comme efficaces", indique Dr Ben Saïd. Le droit à l'information De son côté, Dr Ali Krimi, expert en droit de l'information et professeur à la faculté de Droit au Campus Al Hassen II, a focalisé son allocution sur le volet relatif au droit des jeunes Maghrébins à l'information. L'orateur a indiqué que la conception du droit des jeunes à l'information a puisé son essence de la défaite de 1967; un contexte historique marqué par une communication erronée. Cette conception a été consolidée par la révolution internationale des jeunes en date de 1968. Il a expliqué, par ailleurs, que malgré une prise de conscience du droit des jeunes à l'information, les législations internationales mises en place dans ce sens marginalisent la catégorie des jeunes dont l'âge est inférieur à 18 ans. Depuis le 11 septembre 2001, les législateurs ont commencé à s'intéresser d'une manière plus pointue au contenu médiatique équivoque que reçoivent les jeunes. Il y a lieu de rappeler que les nouveaux moyens d'information comme les chaînes satellitaires et l'internet diffusent, sans gêne, des scènes choquantes qui incitent à la débauche et à la violence. "Aussi, les législateurs ont-ils procédé en deux étapes — le première de 2001 à 2003 et la seconde de 2003 à 2006 — à la mise en place de textes de loi comme premiers pas dans ce combat contre le message médiatique à portée négative", indique l'intervenant. " L'éducation à travers les moyens d'information ", tel est le volet traité par Dr Najib Ayad, de l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences. Certes, Dr Ayad n'a pu assister à l'événement. Son allocution a, toutefois, été lue en son nom. Le professeur universitaire a rappelé la discorde historique qui oppose les médias — en tant que moyens pédagogiques non confirmés — et l'école. Il a argumenté cette réticence qu'ont les institutions d'éducation pour les médias par plusieurs raisons. Il a, ainsi, expliqué que les moyens d'information sont dépourvus de toute éthique médiatique et que leur principale devise n'est autre que la passivité intellectuelle et l'absence de l'esprit critique. D'autant plus que ces nouveaux moyens d'information véhiculent, couramment, des scènes de violence "à tel point que la violence ne choque plus personne", s'exclame-t-il. "La preuve, note-t-il, selon une étude faite en France, un jeune âgé de 18 ans a dû au moins mémoriser 18.000 scènes de meurtre, vues à travers les médias". Pour faire face à une telle influence et bien armer les jeunes contre la mauvaise information, Dr Ayad appelle à l'initiation des jeunes aux composantes basiques du message informatif. Ainsi, il importe de comprendre la langue du message informatif, ses signaux, les techniques utilisés pour diffuser l'information, mais également de connaître la source du message, son appartenance culturelle et politique. Aussi, le jeune parvient-il à comprendre les éventuels objectifs escomptés par la transmission dudit message. Par ailleurs, et en ce qui concerne l'information pédagogique, elle peut s'avérer utile et efficiente à condition qu'elle implique le destinataire, qu'elle dynamise sa contribution et l'aide à sortir de la sphère passive. Pour une approche participative et concurrentielle La dernière intervention de la séance matinale a été donnée par Dr Abdelwahab Errami, professeur spécialisé dans la presse écrite à l'Institut supérieur de l'information et de la communication au Maroc. Lors de son allocution, Dr Errami a traité de la contribution de la presse arabe dans l'ancrage des valeurs humanitaires auprès des jeunes. L'orateur a mis en exergue les difficultés que l'on rencontre pour définir des conceptions qui paraissent pourtant évidentes, comme l'information, les valeurs humanitaires communes à toutes les civilisations et la jeunesse arabe et musulmane. Il a expliqué que l'information arabe n'a rien d'une conception monolithique et que la classification des valeurs universelles ne se limite point à la seule distinction entre Occident et Orient. Selon Dr Errami, toutes ces conceptions sont marquées par des dualités semant la confusion; une confusion légitime qui se justifie par des avis qui diffèrent d'un pays à un autre, d'une région à une autre et d'une civilisation à une autre. L'essentiel consiste à traiter avec ces dualités d'une manière responsable et consciente, en optant pour une approche positive, à la fois participative et concurrentielle, qui nous permettrait d'adopter les valeurs sûres d'autrui sans pour autant perdre notre identité.